M.B

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Je tiens fermement mon bel ange endormi d'épuisement. Tout au long de son récit j'ai gardé ma haine et ma rage enfouie pour ne pas l'effrayer ni le brusquer. J'ai serré les dents afin de ne pas crier avec lui la frustration de ne pas les avoir fait assez souffrir.

Mon ange.

Mon bel amour.

Mon doux Alexander.

Tant d'horreurs lui ont été faites. Tant de cruauté envers un enfant. Robert voulait que je dise à mon Alec qu'il est désolé ? Comment a t-il même osé penser le lui dire sur sa chaise de mort ? J'embrasse son front avec toute la douceur et tout l'amour que je ressens pour cet ange brisé par sa propre famille puis me lève.

Le sommeil m'a fui.

Je me dirige vers le salon pour aller me servir un verre de vodka. Généralement je suis alcool brun, mais à cet instant j'ai besoin d'un alcool qui brûle sur son passage. La glace tourne dans le fond de mon verre alors que je regarde les étoiles à travers la baie vitrée. Je me perds dans mes réflexions entre haine et douleur.

Voir Alexander si brisé, si anéanti et surtout, oh par Lilith, surtout cette détresse de penser que jallais l'abandonner... M'a mit le cœur en miettes. Ses parents l'ont vendu, ne connaissant que ça, il s'est ensuite vendu de lui-même afin de se payer des tatouages pour camoufler ce que son père lui infligeait !

Putain.

Pourquoi lui ?

Ma rage ne semble pas vouloir me quitter. Elle gronde en moi et je ne sais comment la calmer. J'avale une longue gorgée d'alcool. Mes pensées tournoient dangereusement. J'imagine mille et une façon de continuer à les humilier même dans la mort. Cela n'enlèvera pas le mal qu'ils ont fait à mon doux Alexander mais cela me soulagera un peu.

Je repense à ces enfants utilisés par ce pourri de procureur. Il faut les sauver. Je le dois pour mon cher et tendre. Il ne veut pas que son histoire se répète je suppose et je le comprends. Il nous faut un plan solide et surtout régler cette histoire avec ce flic.

Comment se fait-il qu'il connaisse les Lightwood ? Nous ne sommes pas en Amérique. Ici je n'ai jamais commis de crimes et donc ne suis pas connu logiquement, bien qu'il soit possible que la presse ait pu aborder mon sujet. Je me tritures les méninges pendant un long moment jusqu'à ce que j'entende des cris étouffés par des larmes.

Alec.

Je me précipite dans la chambre et la vision que j'ai me brise le cœur. Il est dans le lit, recroquevillé les mains devant lui, les yeux ravagés par les larmes.

- Stop, pitié. Non ! Laissez-moi !

Je ne sais comment l'aider. Je m'approche et lui parle avec douceur dans oser le toucher.

- Mon ange, c'est moi, Magnus. Je suis là. Laisse moi m'approcher. Tout va bien, tu es en sécurité. Personne ne te fera plus de mal. Mon amour, je suis là.

Ma voix semble l'atteindre.

- Ma-Magnus ?

Sa voix est éraillée. Ses yeux dans le vague, cherchent.

- Oui mon ange. Je peux m'approcher ?

Il hoche doucement de la tête, l'air perdu. Je viens me placer à côté de lui.

- Je peux t'enlacer ? Tu es en sécurité ici.
- T-tu ne me fera pas de m-mal ?

Mon cœur s'éparpille à sa question. Je sais que s'il était pleinement conscient il ne me le demanderai pas mais savoir qu'il est si fragile à cet instant, incertain au point de douter ravive ma rage pour ses parents et tous ceux qui lui ont fait du mal. Je ne dois pas me laisser submerger. Il a besoin de moi. De douceur et d'amour.

Mon amant de sang / MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant