10.M.B

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Après l'éclat d'Alexander, nous sommes restés silencieux. Pas un lourd silence, juste un silence de réflexion. Je repense à ce qu'il m'a dit mais aussi à ce baiser chaste échangé dans mon loft.

Je suis un débile.

Il n'est même pas encore majeur ! Il est juste attaché à moi car je l'ai sorti de son enfer. Rien n'est sain dans ce que nous vivons. J'ai envie de me gifler.

Il veut orienter sa vie par rapport à moi !

Je suis largué. Je sais pas quoi faire. Comment lui faire comprendre qu'il ne dois pas vivre pour les autres mais pour lui ? Pourtant ça me fait plaisir qu'il veuille à ce point rester près de moi, qu'il veuille m'aider.

Raaaaah !

Je vais finir par m'arracher les cheveux tant je suis contradictoire. Il aura ma peau ce gosse, c'est sûr. Je me concentre sur la route afin d'oublier ma schizophrénie passagère. Changer d'air nous fera du bien, il verra d'autres gens, se liera avec et verra qu'il y a d'autres personnes bien mieux que moi. Mon humeur s'assombrit en pensant qu'il pourrait s'éloigner de moi.

Mais par Lilith ! Qu'on m'assome pour penser de façon aussi tordue !

- Tu vas bien Magnus ?

Ah... Y'a pas à dire. J'aime sa voix. Elle a le don de me calmer.

- Oui, j'étais simplement perdu dans mes pensées.

Inutile de préciser que je deviens schizo à tendance bipolaire avec une touche de possessivité maladive.

Je laisse mon regard dériver vers Alec et encore une fois suis soufflé par sa beauté. En quasiment deux mois il a reprit du poids, son teint livide est devenu ivoire, ses cernes ont disparues et ses plaies de sont bien refermées. Elles seront à jamais sur sa peau, vestiges de sa maltraitance mais grâce à ses tatouages elles ne sont pas aussi visibles. Pensant à ces derniers je lui demande.

- Alexander ?
- Mh ?
- Tes tatouages...

Je le vois se crisper légèrement. Je fronce les sourcils. Je termine quand même.

- Ils veulent dire quoi ?

Je le vois se relaxer. Donc ce n'est pas leur signification qui le dérange...

- Oh, eh bien... Ce sont des runes. Un jour que j'étais à la bibliothèque je suis tombé sur un livre avec elles et leurs explications. Celle dans mon cou est pour bloquer.
- Bloquer ?
- Oui, mes douleurs, mes émotions.

Quelle tristesse. J'ai cette irrépressible envie de tuer une nouvelle fois ses parents. J'espère que les autres sont un peu plus joyeuses bien que j'en doute.

- Et les autres ?
- Celle en bas de mon dos à droite est pour le courage, sur mon épaule droite l'endurance, en bas à gauche pour le calme.
- Elles sont belles.
- À la base elles sont surtout là pour cacher.
- Je me doute mais tu n'as pas à avoir honte de ton corps. Il est...

Je laisse glisser les yeux sur son t-shirt.

- Parfait.

Ses joues s'empourpre et je ne peux qu'apprécier l'effet. Tellement adorable et sexy à la fois. Je me mords la lèvre pour ne pas dire mes sombres pensées. À la place je lui demande.

- Tu es bientôt majeur non ?

Il semble surprit de ma question.

- Oui.
- C'est quand ?
- Euh... Après demain.
- Quoi ?!

Il sursaute. Mince. Je ne cherchais pas à l'effrayer.

- J'ai même pas de cadeau ! Et tellement peu de temps pour préparer ta fête gémis-je.

Mon amant de sang / MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant