A.L

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Le cœur battant, nous attendons l'arrivée de l'agent et son ami dans le social. Anxieux, je garde la petite bouille d'amour contre moi, cherchant l'apaisement qu'il m'a procuré si facilement la veille. J'ai peur qu'on nous enlève baby blue. Que tout s'effondre car les papiers ne seront pas fait à temps, mal fait, que le fait que nous soyons deux hommes rebute, que d'être américain empêche l'accueil, que Magnus se rende compte qu'il ne veut pas de cet enfant ici avec nous, que... Que trop de choses.

Je cherche à mettre un mot sur l'émotion violente qui m'enserre le cœur comme une main glaciale se refermant dessus, cette émotion qui me tord l'estomac sans moyen que ces crampes se calment, cette émotion qui m'étouffe alors ma poitrine monte et descend à rythme régulier. Je sens deux bras m'enlacer avec douceur.

- Alexander, calme toi. Le petit risque de le sentir.
- Je sais, j'essaye.

Je souffle pour tenter de temporiser cette émotion dévastatrice mais je n'y arrive pas. Je me résigne à donner baby blue à Magnus, afin qu'il ne ressente pas toute cette négativité. Il prend avec mille précautions et une légère maladresse le nourrisson ce qui m'arrache un fin sourire.

- Je sais, je ne suis pas doué marmonne mon amant.
- Je trouve que tu te débrouilles très bien pour quelqu'un qui ne voulait pas s'en occuper il y a deux jours.
- Mh.

On sonne à la porte d'entrée et je sens mon cœur s'accélérer. Je décide d'ouvrir cette fois. Devant moi se dresse les deux agents ainsi qu'une jeune femme à la longue chevelure brune, des yeux bleus gris, un visage doux.

- Bonjour monsieur Lightwood me dit le policier.
- Bonjour. Il me semblait qu'il devait s'agir d'un homme comme assistant social.

Je me décale afin qu'ils entrent. Alors que je les dirige vers le salon où se trouve mon compagnon et baby blue, c'est son collègue qui me répond.

- Il s'agit de ma compagne, elle est aussi assistante sociale. L'homme qui devait nous rejoindre à eu... Un empêchement.

Je fronce les sourcils à la fin de sa phrase. Il y a quelque chose de louche dans tout ça. Que se passe-t-il ? Je me dirige vers Magnus et le nourrisson, peu rassuré de la tournure des évènements. Mon amant semble comprendre qu'il y a un souci et passe autour de ma taille son bras libre.

- Nous avons quelques questions à vous poser attaque directement le policier blond alors qu'ils viennent de prendre place dans les fauteuils face à eux.

Qu'est-ce qu'ils peuvent bien encore nous vouloir. Je me sens agacé et les doigts contre ma hanche se font cajoleurs. J'inspire et hoche de la tête.

- Nous avons déjà dit tout ce que nous savions sur l'enfant.
- Je sais.
- Alors à propos de quel sujet voulez-vous nous questionner continue Magnus.

Les trois personnes se regardent et toutes finissent par diriger leur regard vers moi. Je gigote, mal à l'aise face à toute cette attention. Mon amant le sent et resserre sa prise sur moi, me calant un peu plus contre lui.

- Vous le mettez mal à l'aise gronde Magnus.
- Ce n'était pas le but s'excuse l'homme à la chevelure ébène et argent. Écoutez. Nous enquêtons sur un trafic d'humain, et plus précisément d'enfants.

Je me tend immédiatement. Ils parlent de Valentin, c'est sûr. Pourquoi nous en parler. Nous ne sommes que des civils à leurs yeux.

- Nous pensons que ce nourrisson en fait partie. Nous ne sommes pas certains que vous serez en sécurité si nous entrions cet enfant dans le système ainsi que vos données.

Mon cœur se met à battre plus vite. Avons-nous une chance de le garder sans avoir à faire face à l'administration ? Je coule un regard vers mon homme et vois qu'il est aussi surpris que moi.

Mon amant de sang / MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant