Omaha, Kensas
21 novembre 1985— Eleven ! Tu vas être en retard, ma chérie !
Trois coups à sa porte. C'est un rituel, pour Jane. Chaque matin, Joyce réveille sa fille adoptive de trois coups à la porte de sa chambre. Ça rassurait Eleven d'avoir des habitudes, des rituels et grâce à ça, elle se sentait bien le reste de la journée et chaque jours dans cette maison.
— Bon, Jane ! Mlle Campbell ne va pas tarder pour tes cours, cria Joyce, stressée.
— Mmh ! Oui, j'arrive ! Rechigna l'intéressée.Ça ne sent jamais bon quand Joyce l'appelle Jane. D'habitude, c'est El ou Eleven. « Je dois vraiment être en retard », pensa cette dernière.
Ça fait exactement cent cinquante-cinq jours que la famille Byers, et Eleven, ont déménagé à Omaha. Chaque matin, Jane se lève et barre un jour en plus sur son calendrier, accroché sur le mur de sa chambre, faisant un trou dans le magnifique papier peint rose aux fleurs jaunes. Joyce est dans l'embrasure de la porte, la regardant avec un sourire aux lèvres.
— Je sais, je sais, balbutia Eleven, je suis en retard ! Je suis vraiment désolée, Joyce. Je me dépêche.
— Ne t'en fais pas, ma chérie. Dépêche-toi de prendre ton petit-déjeuner. Je t'ai mis tes gaufres dans le toaster. Tu n'as qu'à t'habiller et petit-déjeuner avant que ta prof arrive.Un tendre bisou plein d'amour maternelle sur le front d'Eleven rassura cette dernière, Joyce a un don de stresser pour tout, mais sa fille adoptive n'a pas encore apprivoisé son côté mère poule stressée. Malgré ces mois passés, cela reste nouveau pour elle.
Après avoir raté 9 ans de scolarité, en septembre Joyce ne souhaitait pas scolarisé sa fille tout de suite dans un lycée dit « normal » pour elle. Elle embaucha alors un -du moins une- professeure particulier pour sa fille. « Intelligente comme elle est, elle rattrapera tout vite. Et l'année prochaine, elle sera prête », avait pensé Joyce.
Eleven descend alors les escaliers en bois qui craquent sous ses pieds. L'odeur de ses gaufres favorites elle-même mélangée à l'odeur de chocolat lui parviennent. Son estomac cri alors famine.
— Mon Dieu, ça sent si bon ! Dit-elle alors.
— Oui, pour une fois, maman n'a rien raté.
— Will ! J'entends tout, je te signale ! Intervînt Joyce, un faux ton de colère dans la voix. Mais son sourire trahissait tout.
— Excuse-moi, maman...
Will se lève, ayant fini son petit-déjeuner, puis il se dirige vers son sac de cours.
Le cœur d'Eleven se serra dans sa poitrine, triste que son frère d'adoption vive une vie normale à ses yeux. Jusqu'à quand allait-elle devoir rester ici chaque jour ?
Finalement, la sonnette de la porte sortit Joyce de sa concentration - elle essayait de sortir les gaufres de sa fille du toaster sans trop se brûler - et également Eleven de ses tristes pensées.
— Will, tu ouvres ? Ça doit être Mlle Campbell.
Ce dernier ouvre alors la porte, une personne blonde, la trentaine, se tient devant le jeune homme, intimidé
— Bonjour, Will ! Comment vas-tu aujourd'hui ?
— Oh euh... Bonjour ! Très bien... et vous ? bégaya-t-il.
— Aussi, merci, Will. Ta sœur est prête ? Jane ?!
Aux yeux de Miléna Campbell, Eleven est Jane Byers. Elle ne sait rien de son passé.
Jonathan avait également trouvé une astuce pour cacher son tatouage début septembre - quand il faisait trop chaud pour porter un gilet sans ne pas paraître suspect - avec le fond de fond de teint de sa mère qui traînait dans la salle de bain. Ça n'était pas parfait, mais il fallait juste faire attention
« — Surtout, ne frotte pas et fait attention, avait dit tendrement Jonathan à sa sœur.
— Promis. »
Les notes de Jane sont bonnes et Miléna Campbell est heureuse pour son élève. Joyce l'était également pour sa fille.
Eleven a enfin trouvée l'amour maternelle, deux frères.
Mais Mike lui manque. Et Hopper, qui est décédé suite à l'explosion de la base Russe au Starcourt Mall...
Mais depuis quelques jours, un sentiment naissait en elle. Comme il naissait aussi chez Will. Mais aucun d'eux n'en parlait à l'autre. À tort ?
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La lueur de ses yeux | Stranger Things FF
Fanfiction3 mois seulement après son déménagement avec les Byers, Eleven vie une vie heureuse loin de ses problèmes à Hawkins. Son seul manque est sûrement ses amis qui vivent à cinq heures de chez elle et son père. Une photo, une prof qui n'en sait que trop...