Chapitre 5

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Un pas, deux pas, je tangue un peu et reprends mon exercice. Plus rien n'est pareil dans la marche, le contact avec le sol, la réaction de mes jambes, tout réagit plus vite, plus intensément. Je me sens comme un bébé qui fait ses premiers pas.

Dix minutes plus tard, les hésitations se sont transformées en grandes enjambées maladroites. Je zigzague entre les arbres, mes mains en alerte au cas où je tomberais. A chaque minute, mon pas se fait plus assuré.

- N'oublie pas de respirer quand même rigole Mad derrière moi.

Bientôt mon pas se fait plus précis, mon regard s'est tourné vers l'avant, je respire par le nez sans difficulté, c'est comme si j'avais gagné un an d'entraînement en quelques minutes. J'accélère le pas. A côté de moi, les petits loups me suivent langue pendue. Mon pantalon est trop serré, Je le lacère avec le couteau de Mad. Je repars. Bien vite, la marche ne me suffit plus, mes jambes s'élancent. Quelle sensation agréable ! C'est comme sprinter sans effort. J'accélère encore, mon cœur bondit à peine, je file au milieu des bois et tout défile telle une œuvre d'art autour de moi. Je m'arrête, à peine essoufflé, je me sens invincible.

- Plus rien ne te gêne maintenant ! Par contre je vais repasser devant, on va pas dans la bonne direction là.

Mad me dépasse, tapote les bois au-dessus de ma tête et ricane.

- T'inquiète, ils disparaitront d'ici quelques jours.

Je ne réagis pas, je lui dois ma nouvelle force, mais au fond de moi j'ai envie de le frapper. Il relance la marche à plein régime mais je suis son rythme sans problème cette fois.

Nous traversons une clairière, les louveteaux trottinent dans mes pieds, la langue pendue. Je frotte le crane de l'un. Mad me tend un morceau de viande séchée sorti de son sac que je le leur lance, ils le déchiquètent en un instant.

- Dis donc, les p'tits démons t'aiment bien. D'habitude ils aiment pas les inconnus.

- Je ne sais pas, je n'ai jamais été très à l'aise avec les animaux mais ceux-là ont un truc qui me plait.

- Tsss, c'est drôle que tu dises ça, t'as la mémoire courte non ? C'est quand même eux qui t'ont coincé sur cette branche toute la nuit.

Je m'arrête.

Un des petits loups vient heurter mon talon droit, s'ébouriffe, grogne. Un frisson me parcourt, Mad, interloqué, se retourne.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Ces louveteaux n'ont rien à voir avec les molosses aux yeux rouges de la nuit dernière ?!

Mad fronce les sourcils.

- Tu n'sais donc rien ? Ces louveteaux comme tu les nommes sont des loup-ghouls, la journée c'est des chiots, mais la nuit ils se transforment en prédateurs, pour leur propre compte ou celui des Ghouls qu'ils prennent comme maitre.

Mon cœur bondit dans ma poitrine, je croise le regard d'un des chiots et les mots de MAd deviennent une certitude.

Je m'éloigne d'eux, ils se rapprochent à nouveau, j'en repousse un d'un violent coup de pied, il part en gémissant, suivi bientôt des trois autres.

- Alix ! Qu'est ce qui te prend d'un coup ?!

- Toi ! Eloigne toi ! invectivé-je la respiration haletante, qu'est-ce que tu es au juste ? Un Ghoulslayer ? Qu'est-ce que c'est ? Tu me sauves soi-disant mais tes animaux de compagnie sont des monstres ! Qu'est-ce que tu me veux ?!

- Du calme, du calme, temporise Mad en s'écartant. Je ne suis qu'un chasseur de Ghoul et...

- Qu'est-ce qu'une Ghoul ?!

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