océan

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Des vagues immenses, elles inondent la sale de bain. Nos pleurs, mélangés, forment un océan, les souvenirs reviennent par vagues, ils frappent contre les rochers. Les rochers c'est la réalité. Notre relation n'est plus une simple mer, calme et tranquille. Le mauvais temps attendait, il restait tout près, il a attendu que tout se passe bien, que l'eau soit lisse pour frapper, il est prêt à attaquer. Le soleil a disparu laissant place à l'orage, aux vagues. Ces vagues qui reviennent vites, qui brisent tout sur leur passage, comme celles qui nous ont recouvert, cette nuit là. C'est exactement comme ça que s'est passé notre journée, un beau temps de la joie, de l'amour, puis la pluie, celle qui s'est mélangée à la mer, la mer grise, la mer terne. C'est notre relation cette journée. C'est un océan notre relation.
Tu relèves la tête, tes yeux, tristes, fatigués, brillants de larmes qui n'ont pas fini de couler. Tu te relève, me laissant seul, tu quittes la salle de bain. Le téléphone sonne, j'entends tes pas, ils descendent l'escalier, j'entends tes déplacements dans cette vieille maison, j'entends que tu réponds. Je n'entends pas tout, me demande si c'est grave. Personne n'appelle aussi tard. Je prend la même direction, mes pas dans l'escalier, les mouvements dans la maison sont les mêmes, le silence règne. Tu m'entends, les dernières larmes qui n'avaient pas fini, tracent leur chemin sur tes joues. Tu raccroches.

- Tu vas partir. Demain matin tu ne sera plus là, je ne serais plus dans tes bras.

Je ne comprend pas, je reste là, les bras ballants devant toi. Le regard perdu dans le vide.

- C'était ta mère au téléphone, elle voulait que tu fasses tes bagages, elle voulait que tu rentres plus tôt, elle avait l'air triste.

- Elle ne t'a pas dit ce qu'il se passait ? Elle n'a rien dit d'autre ?

- Rien, elle m'a seulement dit qu'elle préférait te le dire en face, désolé...

Je panique, elle te l'aurait dit si c'était quelque chose d'anodin, elle ne voudrait pas attendre, attendre de me voir pour me parler, ça doit être grave. Tu vois que je commence à angoisser alors tes mains se posent délicatement sur les miennes, elles sont douces, elle calme mes doigts tremblants, tu me demandes la permission de me prendre dans tes bras, j'acquiesce. C'est agréable d'être dans tes bras, c'est réconfortant, je me sens à l'abri.

Sacha est ielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant