précipitation

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Mes vêtements, mes livres et le reste de mes petites affaires retrouvent le fond de ma valise. Je ne sais toujours pas ce qu'il se passe. Je ne sais pas pourquoi je devrais aussi précipitamment quitter Alex. Un tas de questions tournent en boucle dans ma tête. En attendant le retour de mes parents, mon amoureux me serre fort dans ses bras. Debout, au milieu de la chambre, nos souffles respectifs s'accordent pour former une mélodie. Une mélodie qui annonce la fin. Une mélodie triste, elle accompagne nos pas qui commencent à s'éloigner. Nos corps veulent danser, il virevoltent dans le silence. Alex sait danser mais à ce moment, c'est moi qui l'entraîne. Je le serre dans mes bras, puis recule et le fait tourner sur lui-même.

Au centre de la chambre, un couple danse en silence. C'est la scène qu'aperçoit ma mère en rentrant dans la pièce, nous ne l'entendons pas, continuons nos pas souples, nos pas tristes. Les yeux fermés pour oublier le temps. C'est quand nous sommes épuisés avec alex que nous nous arrêtons, mes bras autour de son corps fin. Mes yeux peinent à s'ouvrir, c'est alors que j'aperçois ma mère, elle a attendu la fin de notre danse. Elle sourit. Un sourire triste. Elle a pleuré, avec ses yeux bouffis elle ne peut le nier. Alex s'écarte de moi, recule et part vers la fenêtre. Ma mère se rapproche pour venir me serrer fort contre elle.

- C'est la maison, lâche-t'elle, les voisins ont appelé cette nuit, il y avait le feu. Les pompiers sont arrivés presque aussitôt qu'ils les aient appelés mais c'était un peu tard.

- Il n'y a plus rien ? Ma chambre ?

- Nous ne savons pas tous les détails, c'est pour ça que j'ai demandé à ce que tu fasses ta valise, on ira voir dès demain matin. Suivant les dégâts tonton et tata veulent bien nous accueillir. En attendant il faut te reposer mon cœur.

Elle m'embrasse et nous souhaite bonne nuit. Me dit que s'il y a quoi que ce soit, elle n'est pas loin. Avant de refermer la porte elle me lâche un regard triste mais qui se veut réconfortant. Je reste quelques seconde au milieu de la pièce, incapable de bouger. Au bout d'un certain temps mes pas me guident à Alex, au bord de la fenêtre. Il ne me regarde pas, ne sachant pas quoi dire face à cette nouvelle. Je me poste à côté de lui, observant les lampadaires qui ornent les rues dans la nuit. Je n'ai pas encore réalisé ce qu'il vient d'arriver. Voyant qu'aucun mouvement ne vient de la part d'Alex, je me dirige vers le lit. Je suis épuisé.e par cette soirée, si fatigué.e que je m'endors presque aussitôt.

Sacha est ielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant