Je dois avouer que j'étais quelque peu mal à l'aise qu'il avait réussi à lire en moi aussi facilement.
D'habitude, j'arrivais toujours à cacher mes émotions. Cacher la vérité. Mais cet homme semblait voir au-delà de ce que le commun des mortels voyait.
- La femme avec son bébé, dis-je mal à l'aise ; où est-elle passée ?
- En première classe. Me répondit-il simplement.
Devant ma mine incrédule, il poursuivit.
- J'étais en retard lorsque je suis monté à bord. En entrant dans l'appareil, la première chose qui m'a accueillie et ce bébé qui ne cessait de pleurer.
- La mère semblait plutôt dépasser, et pas très à l'aise à sa place avec un bébé.
- J'ai pensé qu'ils seraient plus à l'aise en première classe que dans ce tout petit espace. Termina-t-il d'un ton neutre.
J'étais très surprise, c'est vrai que le bébé avait commencé à pleurer depuis un bon moment déjà. Mais j'étais bien trop absorbée par mes pensées, et j'avais le visage rivé sur le hublot. Je n'avais donc même pas remarqué leur échange.
- Oh, je vois. Vous êtes donc une de ces âmes charitables, dis-je avec un petit sourire ; je suppose que je dois donc vous remercier ?
L'homme arqua un sourcil.
- Pour m'avoir épargné un voyage, accompagné de pleurs d'un bébé.
Une lueur étrange traversa son regard.
- Une âme charitable, je ne sais pas. Je ne pense pas. Dit-il toujours sur ce ton neutre qui le rendait très énigmatique ; j'ai juste fait un constat. Et agit en conséquence.
Modeste, pensais-je
- Par contre, je reconnais que vous pouvez me remercier de vous avoir sauvé des cordes vocales de ce bambin.
- Il semblait avoir une sacrée puissance, me dit-il avec un sourire en coin.
- Je sais, soufflais-je amusé
- Vraiment ? Dit l'homme avec toujours un sourcil en l'air ; vous ne sembliez même pas entendre ses hurlements lorsque je suis entré dans l'avion.
- Vous donniez l'impression d'être perdue. Ailleurs, complètement déconnecté de la réalité. Si bien que vous n'avait, même pas remarqué que j'avais pris place à vos côtés.
Je tournai ma tête pour regarder l'homme dans les yeux, mais je me rétractai rapidement. Soutenir son regard, azur semblait vraiment difficile.
- C'était le cas, dis-je simplement ; mais contrairement à vous, je ne suis pas arrivée en retard. Mais en avance.
- Et croyais-moi, j'ai eu bien assez le temps pour profiter de ses merveilleuses cordes vocales.
J'entendis l'homme glousser rapidement.
- Je vois, comment est-ce que vous vous appelez ?
- Anna, répondis-je en le regardant droit dans les yeux cette fois ; et vous ?
- H. me dit-il en me regardant à son tour ; mademoiselle Anna ?
J'avais bien compris qu'il attendait la suite, mais je n'étais pas sûr de vouloir être Anna Miller en dehors de chez moi. Là-bas, je n'avais pas le choix que d'être elle.
Alors qu'aujourd'hui, ici. Loin de l'emprise du maître, je pouvais être juste moi.
- Juste Anna. L'homme leva de nouveau son sourcil, sûrement intrigué par ma réponse ; et vous ? H, Hein ? Comme la lettre ? Fis-je amuser
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Leonid Petrov : Le Prince Des Enfers [ SOUS CONTRAT CHEZ EDEN ÉDITION ]
Roman d'amourElle est brisée et ne va pas cesser de l'être encore au fil du temps, pourtant au premier abord elle as tout de la femme douce, heureuse et tendre. Une apparence qui lui scie tellement bien, que personne n'a jamais cherché plus loin que son sourire...