Chapitre 4

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Je dois avouer que j'étais quelque peu mal à l'aise qu'il avait réussi à lire en moi aussi facilement.

D'habitude, j'arrivais toujours à cacher mes émotions. Cacher la vérité. Mais cet homme semblait voir au-delà de ce que le commun des mortels voyait.

- La femme avec son bébé, dis-je mal à l'aise ; où est-elle passée ?

- En première classe. Me répondit-il simplement.

Devant ma mine incrédule, il poursuivit.

- J'étais en retard lorsque je suis monté à bord. En entrant dans l'appareil, la première chose qui m'a accueillie et ce bébé qui ne cessait de pleurer.

- La mère semblait plutôt dépasser, et pas très à l'aise à sa place avec un bébé.

- J'ai pensé qu'ils seraient plus à l'aise en première classe que dans ce tout petit espace. Termina-t-il d'un ton neutre.

J'étais très surprise, c'est vrai que le bébé avait commencé à pleurer depuis un bon moment déjà. Mais j'étais bien trop absorbée par mes pensées, et j'avais le visage rivé sur le hublot. Je n'avais donc même pas remarqué leur échange.

- Oh, je vois. Vous êtes donc une de ces âmes charitables, dis-je avec un petit sourire ; je suppose que je dois donc vous remercier ?

L'homme arqua un sourcil.

- Pour m'avoir épargné un voyage, accompagné de pleurs d'un bébé.

Une lueur étrange traversa son regard.

- Une âme charitable, je ne sais pas. Je ne pense pas. Dit-il toujours sur ce ton neutre qui le rendait très énigmatique ; j'ai juste fait un constat. Et agit en conséquence.

Modeste, pensais-je

- Par contre, je reconnais que vous pouvez me remercier de vous avoir sauvé des cordes vocales de ce bambin.

- Il semblait avoir une sacrée puissance, me dit-il avec un sourire en coin.

- Je sais, soufflais-je amusé

- Vraiment ? Dit l'homme avec toujours un sourcil en l'air ; vous ne sembliez même pas entendre ses hurlements lorsque je suis entré dans l'avion.

- Vous donniez l'impression d'être perdue. Ailleurs, complètement déconnecté de la réalité. Si bien que vous n'avait, même pas remarqué que j'avais pris place à vos côtés.

Je tournai ma tête pour regarder l'homme dans les yeux, mais je me rétractai rapidement. Soutenir son regard, azur semblait vraiment difficile.

- C'était le cas, dis-je simplement ; mais contrairement à vous, je ne suis pas arrivée en retard. Mais en avance.

- Et croyais-moi, j'ai eu bien assez le temps pour profiter de ses merveilleuses cordes vocales.

J'entendis l'homme glousser rapidement.

- Je vois, comment est-ce que vous vous appelez ?

- Anna, répondis-je en le regardant droit dans les yeux cette fois ; et vous ?

- H. me dit-il en me regardant à son tour ; mademoiselle Anna ?

J'avais bien compris qu'il attendait la suite, mais je n'étais pas sûr de vouloir être Anna Miller en dehors de chez moi. Là-bas, je n'avais pas le choix que d'être elle.

Alors qu'aujourd'hui, ici. Loin de l'emprise du maître, je pouvais être juste moi.

- Juste Anna. L'homme leva de nouveau son sourcil, sûrement intrigué par ma réponse ; et vous ? H, Hein ? Comme la lettre ? Fis-je amuser

Leonid Petrov : Le Prince Des Enfers [ SOUS CONTRAT CHEZ EDEN ÉDITION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant