Un peu plus que ton allié - [Law X OC]

Chapitre 5 : Protéger, pour ne plus jamais perdre

Impossible de rester planter là. Hiyori sentait une immense colère monter en elle. Son sang bouillonnait. Plan ou pas plan, elle ne voulait qu'une chose : la tête de Doflamingo au bout de ses lames. Dans une flopée d'insultes à son égard, elle observa la distance qui les séparait du Palais Royal, désormais planté en haut d'une montagne. Law venait de lui raconter, en quelques phrases résumées, la situation dans laquelle se trouvait cette île depuis une décennie.

La pirate ajusta ses armes, serra d'un coup sec sa queue de cheval et s'approcha du chirurgien. Tant bien que mal, elle lui saisit les bras pour le hisser sur son dos. Coincé entre ses deux katanas, les bras ballants et les pieds traînant au sol, telle était la position peu confortable du pirate à l'heure actuel.

" Qu'est-ce que tu fous ? S'interrogea-t-il, incapable du moindre mouvement en raison de ses menottes.

- On va buter cet enfoiré, répondit la jeune fille en grinçant des dents.

- Ce n'est absolument pas le plan, si on le tue, Kaido voudra notre tête !

-J'en n'ai rien à foutre.

Agacé, Law ne rétorqua rien, se promettant de lui en coller une, une fois libéré. Pourquoi diable s'obstinait-elle à gravir ces étages sans même être sûre de récupérer la clef des menottes ? L'incohérence dont pouvaient faire preuve Luffy et Hiyori avait le don de l'irriter. Cette opération relevait plus du suicide que du sauvetage. Il soupira.

- Putain, t'es lourd, souffla-t-elle, alors qu'aucune réponse ne lui parvint. T'es pas tombé dans les vapes hein ? T'as pas intérêt. Toute façon, t'as quelqu'un à venger non ? Doflamingo a fait trop de mal depuis toutes ces années... Il t'a fait trop de mal.

La rousse continuait son monologue tout en avançant maladroitement. Son souffle parfois coupé, elle redressait Law de temps à autre sur son dos. Son corps la faisait souffrir, dû à son combat contre le shichibukaï et le poids de son allié. Mais elle devait continuer. Pour défaire un homme qu'elle jugeait ignoble, mais aussi pour aider celui qu'elle portait péniblement. Une dette et une alliance les reliaient. Pourtant, aucune de ces deux raisons ne la poussaient à se dépasser pour le sauver et l'amener au sommet. Elle voulait le faire, se devait de le faire.

- Je te laisserai pas abandonner. Et je te laisserai pas crever.

Les mots d'Hiyori avaient quelque chose de rassurant. Comme si, face à ses phrases tranchées, rien au monde ne pouvait résister. Elle arborait l'assurance de celle qui pouvait tout affronter. Law l'avait pourtant bien vu perdre son premier combat face à leur ennemi, finissant au fond de l'eau. Mais elle continuait, pas après pas. La tête posée sur son épaule, le chirurgien observa son visage crispé par l'effort. Pourquoi se donnait-elle tant de mal pour lui ? La question resta sans réponse.

- Si j'arrive là-haut avec les menottes, c'est la mort assurée, t'es au courant ?

- Plus qu'à récupérer la clef avant ", sourit la rouquine et accélérant sa marche.

Encore une fois, Law venait de capituler face à sa plus redoutable adversaire : une tête brûlée nommée Akagami. Qu'importe ce qu'il pouvait rétorquer, elle n'écouterait pas la voix de la raison, ni un quelconque nouveau plan. La jeune fille marchait à l'instinct. Le même instinct qui avait poussé le capitaine du Heart à les sauver, elle et son frère, deux ans auparavant. Impossible de lui en vouloir.

Alors que la rouquine commençait à douter de pouvoir les emmener à bon port, elle gravit le quatrième plateau de la montagne. Le dernier avant d'atteindre leur objectif. A bout de souffle, elle laissa glisser Law au sol, avec assez peu de délicatesse. Assise sur la pierre, sa poitrine se soulevant rapidement, elle tenta de récupérer une respiration normale. Quelques minutes de repos ne seraient pas de trop. Cette pensée fut balayée par l'arrivée inopinée de Luffy, lançant la clef promise à sa sœur. Avec soulagement, elle libéra les poignées de son allié, lui permettant de se soigner des plaies infligées un peu plus tôt par leur ennemi commun.