OPPRESSION

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Peyan exerça une pression au milieu de notre dos, nous forçant à accélérer le pas. Je jetai un regard par-dessus l'épaule et vis les hommes traverser la route.

- Hey ! Doucement ! s'écria Emma.

- Ne discute pas ! s'énerva-t-il en poussant davantage.

- Emma fait ce qu'il te dit, appuyant les dires de Peyan.

Sortant du chemin, nous nous mîmes en route vers un endroit plus fréquenté.

- Est-ce qu'ils nous suivent ? demandai-je sans me retourner.

- Ouais mais ils n'oseront rien ici faire quoi que ce soit dans un milieu bondé.

Au loin, des bancs étaient installés, Peyan nous demanda de rester ici le temps qu'il passe un coup de fil au boss afin de le prévenir de la situation. Le brouhaha l'empêcha d'entendre la voix du chef et s'écarta à contre cœur nous laissant seule quelques instants.

- T/p... d'une voix tremblante.

- Oui ?

- Ils... ils arrivent.

Le visage d'Emma devint blanc comme si elle avait vu un fantôme et je compris que la bande se tenait à vingt mètres.

- Emma ! en prenant sa tête entre mes mains. Je dois te montrer quelque chose !

Elle détourna les yeux vers mon téléphone. Puis une ombre vint me protéger des rayons du soleil.

- Salut les filles ! fit une voix grave.

Levant la tête j'aperçu à contre-jour, un homme habillé d'un uniforme.

- Salut, dis-je sur un ton le plus naturel possible.

- Auriez-vous la m'habilité de nous indiquer le chemin vers la décharge ?

Un des cinq mecs, réduisit la distance qui nous séparait avant de se plaçait devant. Il avait les cheveux flamboyants légèrement hérissés, le crâne rasé sur les côtés et possédait des yeux jaunes. Je sentis son souffle sur ma figure.

- Alors ? Vas-tu me répondre ? 

Attendant, une réponse de ma part, il mit un bras entre nous deux créant une séparation et réitéra sa question, toujours aussi proche. Ses yeux encrés dans les miens, j'avais l'impression qu'il me soudait, cherchant quelque chose au fond de moi..

- Sais-tu où se trouve cette décharge ? impatient.

La peur me noua le ventre en le voyant aussi calme. C'était un calme menaçant qui me clouait au banc et me scellait les lèvres, aucun son ne voulait sortit. Son aura était si agressive et pourtant il arborait un comportement inoffensif.

- Continuez tout droit vers la gare à partir de là, vous verrez une montagne de ferraille. Elle est plus ou moins éloignée de la ville, répondis-je sur un ton neutre.

- Je t'en remercie belle demoiselle.

Sa main vint caresser ma joue et ses lèvres se déposèrent sur celle-ci, au contact, un frisson dévala mon échine. Il se leva et fit signe à ses potes, tous s'en allèrent vers la décharge. Avant de disparaitre de mon champ de vision, le gars aux cheveux de feu jeta un dernier regard.

- A bientôt !

Il l'avait dit suffisamment bas pour que personne ne l'entende mais assez pour que je lise sur ses lèvres. 

Manjiro x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant