Manjiro x Reader

K.O

Dehors, la nuit était tombée depuis un moment, arborant les trottoirs, les bras croisés sur ma poitrine me protégeant du froid glacial de l'automne, je déambulai dans les rues sans but précis. Le vent soufflait légèrement mais sa fraicheur me fit frissonner.

- Putain ! je viens réellement de lui balancer ma boisson au visage... Et puis, je m'en fou !

Traversant sur le passage piéton, je ne fis pas attention au signalement. Soudain, une main vint saisir mon bras me tirant en arrière, devant mes yeux une voiture passait en klaxonnant sans même ralentir.

- Vous devriez faire plus attention mademoiselle !

- Euh... Oui, merci ! Merci beaucoup ! dis-je en m'inclinant.

L'air pressé, il ne me laissa pas terminer qu'il reprit son chemin. Certains passants me dévisagèrent jugeant mon imprudence.

- Oh ça va ! Mêlez-vous de ce qui vous regarde bande de commère ! vociféré-je en agitant les bras.

Surpris, ils accélérèrent le pas et d'un air hautain. Rentrant chez moi, je rejoignis ma chambre et m'enfermai. Me déshabillant dans la chambre, je rejoignis la salle de bain au bout du couloir, nue. Je me laissai glisser dans la baignoire en prenant mon temps et ouvris les robinets. Le pouvoir de l'eau pourrait, peut-être, effacer cette maudite journée. Les larmes coulaient, dévalaient, roulaient sur mes joues et tombaient, rebondissaient avant de fusionner avec l'eau de la baignoire. Après un long moment à être restée ainsi immobile, absente, je me redressai tant bien que mal... Prenant appuie sur le rebord, ma main glissa et ma tête se cogna contre le sol, un bruit creux brisa le silence... Mes dents avaient décidé de faire un combat contre le carrelage. Heureusement, le tapis amorti la chute et aucune de mes dents ne céda. Une goutte de sang marqua le tapis, puis deux, trois... je mis la main sur la bouche et constatai que s'était coupé. Me relevant doucement et difficilement, je m'accrochais à la vasque priant pour ne pas faire un second round et jetai un coup d'œil dans le miroir. Mes deux lèvres avaient été fendues suite au choc.

Désinfectant les plaies, je mis de la pommade cicatrisante dessus, pris un doliprane et m'en allai dans ma chambre, toujours nue. Une culotte dépassa de mon tiroir, je l'attrapai avec un gros pull noir « Snow white and the seven dwarfs » qui m'arrivait à mi-cuisses. Allongée dans le lit, la fenêtre de ma chambre était ouverte, donnant sur un ciel étoilé. Fermant les yeux, écoutant le bruit du vent, le friselis des feuilles. 

Concentrée sur les sons alentours, mon esprit se sentit plus légers que d'habitude. Je me sentais bien cette fois-ci. Puis sans prévenir, une douce chaleur se propagea sur ma joue, comment pouvais-je la sentir ? sachant que l'obscurité enveloppai le pays entier et que le vent soufflait glaçant instantanément le moindre bout de peau non couvert. J'ouvris les yeux et les écarquillèrent. Devant moi, se tenait Mikey.