Manjiro x Reader

BATEAU (partie 2)

Mon instinct de survie me criait de fuir cet homme qui s'avançait peu à peu de moi. Sans attendre plus longtemps, l'adrénaline monta, je me débattis dans les bras de son acolyte et mon poing frappa sa gorge. Il me lâcha et plaqua ses mains sur son cou en essayant de retrouver son souffle, son corps s'effondra sur le sol paniqué. Je profitais de ce temps pour fuir hors de leur portée, courant à tout vitesse vers la porte. Elle s'ouvrit sur un long corridor, l'obscurité freinait ma progression dans ma fuite et j'entendis des pas derrière moi qui se rapprochaient dangereusement.

- Tu n'iras pas plus loin princesse ! haussa-t-il le ton accompagné d'un léger rire.

Sa voix rauque résonnait dans tout le corridor, ses paroles déclenchèrent des frissons dans le corps, je n'osai pas imaginer ce qu'il pourrait me faire s'il mettait la main sur moi. J'accélérai le pas et atteignis le fond du couloir, il y avait deux escaliers, un qui descendait et l'autre qui montait. Pas le temps de réfléchir, je pris celui qui montait en espérant trouver la passerelle du bateau.

- Tu veux jouer l'agneau ? Pourquoi pas, alors je serai le loup !

Que faire ? Chacun de mes pas provoquait un son atroce. En plus, il n'y a personne d'autres que ces deux brutes, ce qui est bizarre. Je n'entends pas de voix, de rire, de pas hormis ceux de mon poursuivant.

- J'entends tes pas ! lâcha-t-il en rigolant.

Il me donne la chair de poule... 

Je montai les escaliers deux par deux afin de créer une distance entre nous. Ensuite, je trouverai un endroit pour me cacher et enlever cette corde autour de mes poignets, il y avait des caisses qui me bloquaient le passage et à ma droite une porte.

- J'arriiiiiiive !

Je vérifiai si la porte de droite était déverrouillée, par chance, elle l'était. Poussant les caisses pour faire croire à mon passage, le bruit qu'elles faisaient me donna l'opportunité d'ouvrir la porte rapidement et de me cacher à l'intérieur.  Dans le coin de la pièce, je me mordis le doigt pour étouffer les cris si besoin, le silence régnait et au loin, des pas se rapprochèrent, mon cœur accélérait.

- Oh je vois ! Tu es passée par là ! Bien joué ! hurla-t-il. Mais de ce côté, il y a un cul de sac ! Tu es foutue princesse ! Allez viens me rejoindre, ça m'évitera de te courir après !

Il respirait fort.

- Je n'ai pas que ça à faire !

Son poing s'abattit sur contre la vieille porte en ferraille, d'une telle violence que celle-ci vibrait sous son coup.

- Très bien ! Tu l'auras voulu ! reprenant sa route.

Il s'éloigna du bon côté. C'était le moment, enlevant mes chaussures, je me retrouvais en chaussette, cela me permettra de me déplacer silencieusement. Je posai la main sur la poignée et ouvris le plus doucement possible. Partis dans le sens opposé, je grimpais les nouveaux escaliers. Heureusement que son acolyte n'était pas dans les parages mais j'étais certaine qu'il était aussi à ma poursuite.

Arrivant à un nouvel étage, j'essayai de me repérer en regardant de quel côté je me trouvai. Tout au fond du couloir, il y avait une ouverture, une porte manquait. Le vent s'engouffrait dans le bateau, m'approchant doucement, mes cheveux se firent emporter par les bourrasques. Avec le peu de lumière, je pus voir le quai à quelques mètres. La distance était grande mais si je prenais assez d'élan, il m'était possible d'atterrir de l'autre côté. Cependant, il n'était pas sûr que j'en sorte indemne. Reculant jusqu'au mur opposé, mon esprit se focalisait sur la distance qui séparait le bateau et le quai, d'un côté, une pensée me disait que c'était une mauvaise idée, que c'était beaucoup trop loin et qu'il était impossible que j'y arrive sans me fracasser contre le rebord en béton et de l'autre, l'espoir me donna du courage pour essayer le tout pour le tout. Une seule solution s'offrait à moi, je devais la saisir et me sortir de ce merdier avant de le regretter. Je me mis à courir à tout vitesse, priant fort que mes jambes me poussent dans l'espoir de réussir ce saut.