Manjiro x Reader

SUR LE TOIT

- Tu m'attendais ? demandai-je à Emma en allant vers mon casier.

- Oui, en m'imitant. 

- Un message aurait suffi à m'avertir, tu sais. 

 Je la taquinais en changeant mes chaussures de ville par celles de l'école.

 - Comment vas-tu d'ailleurs ? Tu t'es bien reposée ces derniers jours ?

 - Oui, Manjiro et Ken ont veillé sur moi. Ils voulaient s'assurer que mon état soit stable. Je te remercie sincèrement de m'avoir sauvée la vie, en s'inclinant devant moi. 

 Gênée, je la redressai et entourai mes bras autour d'elle. Surprise, elle resta quelques secondes sans bouger avant de plonger sa tête dans mon cou. Une larme tomba sur mon col puis une centaine roulèrent sur les joues de mon amie. Les élèves nous regardèrent d'un œil intrigué et curieux, se demandant pourquoi la plus belle fille de ce bahut pleurait dans les bras d'une fille aussi insignifiante que moi. D'une ouï fine, je perçus des légers murmures émanant des étudiants. 

 - Pourquoi Emma pleure-t-elle ? S'interrogea une collégienne. 

 - J'espère que ce n'est pas cette pimbêche qui a osé souiller son beau visage ! Ajouta d'un air énervé une autre élève.

 - J'aurais aimé la réconforter moi-même, murmura un garçon aux cheveux bruns. 

 A ce moment-là, je m'en foutais de leur jugement ou critique, Emma avait besoin de réconfort et d'une épaule sue laquelle se reposer. Après ce qu'elle avait vécu, il était normal que ses émotions sortent. Du coin de l'œil, je vis Mikey adossé contre un casier. 

 - Emma ? l'appelé-je.

 Elle releva la tête, ses yeux étaient bouffis par les larmes et sa petite grimace me fit sourire. 

 - Est ce que ça te plairait que je vienne aux pauses et au déjeuner, te voir ? On parlera de tout et de rien, dis-je avec le sourire. Et on peut aller chercher Draken et Mikey par la peau du cul pour qu'ils viennent aussi. Qu'en dis-tu ? 

Sa bouille s'illumina et d'un hochement de tête approuva mon idée. La sonnerie retentit indiquant le début des cours. Emma fila a toute vitesse en me souriant. Toujours du coin de l'œil, Mikey me jeta un regard puis partit en cours. Seul un rictus, je vis fendre son visage. Assise en classe, le prof débitait son cours d'une voix monotone. Il n'y avait rien de plus ennuyant qu'un prof qui parlait sans mettre la moindre intonation. Pourtant je devais m'accrocher, avoir de très bonnes notes pour rendre ma mère fière. Mon dossier devait être impeccable pour trouver une bonne école. 

 La matinée passa. Je rangerai mes affaires et sortis mon bento de mon sac.

 - T/p, tu manges avec nous ? M'accosta une de mes camarades. 

- Désolée Rina mais j'ai déjà prévu quelque chose ce midi. Une prochaine fois peut être, déclinai-je poliment son invitation. 

- Pas de souci ! A plus tard ! 

J'attrapai mon bento dans mon sac et me dirigeai vers le toit. En ouvrant la porte, je sentis le vent souffler dans mes cheveux C/c. Au loin, je vis trois tête blondes, Emma se chamaillait avec Draken parce qu'il ne voulait pas de sa saucisse en forme de poulpe, tandis que Mikey était allongé sur le dos, le regard vers le ciel, à le contempler. Marchant jusqu'à eux, je m'assis à côté d'Emma, la tête de Manjiro était juste à ma droite.

 - Salut ! 

- Tu es enfin là ! On se demandait si tu allais vraiment venir, dit-elle en se tournant vers moi.

 - Em' arrête avec ton poulpe de mes deux ! Je vais te faire bouffer par les narines ! S'énerva Draken. 

 Il n'eut pas fini qu'elle lui mit la saucisse dans le nez. Nous explosâmes de rire face à cette scène, Draken se leva en vitesse et s'arrêta non loin de Mikey. Le chef avait les yeux fermés et profitait de son temps libre, il écouta d'une oreille ce qu'il se passait autour. Draken boucha sa narine gauche et souffla d'un coup, la saucisse sortit de son nez et au même moment, Mikey avait ouvert la bouche pour bailler. Celle-ci de retrouva au fond de sa gorge. Il se redressa rapidement, toussa et regard d'un air noir son meilleur ami.

- Tu vas crever sale enfoiré ! J'ai le gout de ta morve dans la bouche ! Espèce de gros dégueulasse ! 

Le visage de Draken passa d'un soulagement à la peur. Il ne lui restait plus longtemps à vivre...