Dôme 134 (Paris)
Après plus de douze heures de vol, Meg se sentait vidée de toute énergie. Le Transplane, bien qu'en accord avec la Constitution écologique, n'en restait pas moins très peu pratique pour les trajets de longue distance. D'autant plus que rester autant de temps dans une petite boule ailée à 10 000 mètres d'altitude ne plaisait pas vraiment à sa peur des espaces confinés.
La jeune femme en venait à regretter les avions, ces vestiges de l'Ancien Monde qu'elle ne connaissait qu'à travers les livres d'Histoire et les récits de ses parents. Elle savait qu'ils étaient plus rapides mais aussi beaucoup plus polluants, d'où la nécessité pour le Gouvernement mondial du Krach écologique de les bannir entièrement.
Pour les remplacer, les Transplane se sont vite imposés comme l'ultime moyen de locomotion aérien. Inventés par la société Air-Cycle, ils étaient de véritables miracles de technologies non polluantes. Aujourd'hui devenue l'une des plus puissantes entreprises de la planète, Air-C ne cessait d'innover.
Les animaux génétiquement modifiés, les Transplane, les trains et sans oublier bien sûr les Dômes à air remplaçant les villes dont l'air, saturé en CO2, était devenu irrespirable. Leur technologie était considérée comme le salut de l'Humanité.
Meg n'arriverait jamais à comprendre pourquoi les zonards s'en prenaient ouvertement à cette société. Selon eux, Air-Cycle n'était qu'une entreprise se faisant de l'argent sur le dos des citoyens. Ils exploitaient leurs employés en prétendant faire cela pour le bien commun.
Pourtant, le PDG n'avait de cesse de réfuter ces accusations. Et puis quand bien même cela s'avérait exact, en quoi était-ce un problème ? Tout le monde avait besoin de travailler pour gagner sa vie. Meg avait entendu que les employés d'Air-C étaient nourris, logés et blanchis. À cela s'ajoutaient le bon salaire et tous les autres privilèges.
Toutes les publicités que la jeune femme apercevait, montraient des employés comblés, au grand sourire. Aucun d'entre eux ne s'étaient jamais plaints de mauvais traitement. Alors, à quoi bon s'entêter ? Quel était le but des zonards à part de déstabiliser la paix mondiale ?
Meg n'arrivait pas à appréhender la pensée de ces terroristes. Heureusement que le Squad était là pour les arrêter. Même si ces dernières années, les zonards se faisaient de plus en plus nombreux et le Squad de moins en moins...
Avec cette guerre sur le point d'éclater, Meg doutait que le Squad possédait assez d'effectif pour l'arrêter. C'était pour cette raison qu'elle devait absolument l'empêcher avant qu'il ne soit trop tard. Trois jours s'étaient écoulés depuis la mort de Marc et les Marqués n'avaient lancé encore aucun communiqué de presse. C'était peut-être bon signe ?
Arrivée à sa chambre d'hôtel qu'elle avait réservée avant de partir, Meg y déposa ses affaires et s'écroula sur son lit. Elle venait de partir du jour au lendemain au Dôme 134 sans rien dire à ses collègues.
Son départ précipité avait bien sûr suscité beaucoup d'interrogations. Tout le monde connaissait son tempérament de tête brûlée. Mais Meg, petite agente insignifiante, avait annoncé à tout le monde sa volonté de rejoindre sa mère afin de passer du temps avec elle en ces jours sombres.
Elle n'était d'ailleurs pas la seule. Une bonne partie du personnel avait quitté l'Agence. Le Squad avait donné le choix aux agents : partir ou rester.
Elle savait que son collègue James, était resté. C'était sa façon à lui de protéger sa famille. Meg comprenait tout à fait. Elle avait fait le même choix.
Après toutes ses aventures, la jeune agente ne rêvait plus que d'une chose : fumer sa cigarette. Depuis qu'elle avait repris, son envie de fumer était insatiable. Elle avait déjà fini son paquet, acheté il y a 3 jours.

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Les Marqués
FantascienzaIl y a des années le monde a changé. Le Krach écologique a tout chamboulé. Aujourd'hui, c'est la loi du plus fort qui domine. Du jour au lendemain, Marc Lechier, une des personnes les plus influentes au monde meurt assassiné. Sa mort ne peut signi...