Détentions secrètes, lieu masqué, USA.
L'air sec brûle les yeux et la cloison nasale de J. Stevens. « Décidément, tout est ou trop humide ou trop sec en ce monde. » Alors que les lieux sont encore nouveaux pour lui, il y trouve aisément ses repères. Il faut dire que le Docteur a l'habitude des prisons, et pas seulement celles des enfermements physiques.
Il passe d'une pièce à l'autre, d'un dossier à l'autre, d'un café à l'autre, d'une cigarette à l'autre... d'une addiction à l'autre. Il est impatient. Il faut dire que les jours se suivent et la rencontre espérée tarde à se réaliser.
Il sait pourtant que le temps lui manque. Au coin de la pièce, au coin du couloir, la Gardienne est là. Ni trop loin, ni trop près, Jonathan Stevens sent sa présence. Ses songes n'ont plus la même teneur, il ne comprend pas ce qu'il perçoit. L'impression de vivre l'existence d'un autre s'accentue chaque jour et chaque nuit passant.
Aux côtés de l'agent Lewis et du conseiller Whedon, il traverse enfin ce long couloir qui conduit à l'espace hautement sécurisé des cellules.
James Whedon vient un jour sur deux en surveillance, ce qui en fait plaisanter T. Lewis : « Nous avons trouvé la CIA de la CIA, l'interrogateur des interrogateurs ! »
Alors que le psycho-criminologue cherche à en savoir plus que les maigres éléments récoltés dans les dossiers concernant « l'homme mystère », le conseiller dans son éternel costume sombre lui rétorque systématiquement : « vous verrez par vous-même, Docteur. »
Au sein du couloir blanc à la lumière intense, la température est fraiche et l'air toujours aussi sec, pour une odeur répugnante de désinfectant vinaigré. Bien que l'ambiance corresponde aux méthodes d'interrogatoire, elle n'est toutefois pas faite pour y laisser des êtres humains pendant plusieurs semaines, mois, années...
Le climat des lieux est particulièrement éloigné des représentations stéréotypées du grand public. C'est propre, épuré, d'une netteté chirurgicale, la représentation même de la déshumanisation.
- Il n'y a pas de salle d'interrogatoire ? s'étonne J. Stevens.
- Ce n'est pas la première fois que vous le demandez Docteur, je partage ce ressenti chaque jour, pointe Lewis.
- Non, évidemment. J. Whedon regarde J. Stevens le visage fermé, puis qui se détend. Vous vous prenez pour un avocat ?
- Hélas, je n'ai pas tant de valeurs, répond-il calmement, les mains agitées dans les poches. Visiblement, vous non plus.
- Me voilà rassuré, j'en ai assez au cabinet.
Le grand homme ouvre le sas vitré et indique :
- Vous trouverez les cellules au fond du couloir, Docteur, merci de rester centré sur votre mission, je vous prie. Comme indiqué, notre homme a élu domicile dans la cellule de gauche.
- Etrange façon de parler d'une détention.
Au fond, une cellule se tient face au couloir et crée alors un cul de sac. Sur sa gauche et sur sa droite se présentent les deux autres cellules fermées du couloir. Ainsi que Nietzsche l'avait écrit, quand on plonge dans l'abîme on y voit les monstres, et cela peut être sans retour.
Dr J. Stevens s'avance vers la cellule en question. Alors qu'il traine son grand corps maigre fatigué jusqu'au mur sur lequel il pourra le poser face à la porte du prévenu, il se rend compte qu'il est contre l'ouverture de la cellule qui fait face.
Sa curiosité le pousse à regarder à travers l'espace vitré de la cellule de droite avant de se positionner contre elle. La vitre sécurisée laisse percevoir une partie de l'intérieur d'une pièce trop petite pour un être humain.
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L'Histoire du Dr J. Stevens (Partie 2) [ShortList Watty22... -Edité-]
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