III

7.1K 202 88
                                    

Après plusieurs heures de travail, nous avions enfin terminé. Drago n’avait pas bougé du lit de toute la soirée pendant que je m’étais activée, seule.

Il avait tout au plus soupiré à
quelques-unes des propositions que j’avais lancées et il gribouillait je-ne-sais-quoi sur un parchemin. Qu'est-ce qu’il peut m’exaspérer, c’est pas permis de taper autant sur les nerfs de quelqu’un.

Je m’assis sur le lit et m’aventura à regarder ce qu’il fabriquait par-dessus son épaule. Il s’empressa de ranger le parchemin hors de ma portée.

- Tu es bien mystérieux...
- Tu es bien curieuse...

Vu comme ça évidemment...

- Je peux te poser une question ?
- On verra si j’ai envie de te donner une réponse.
- Combien de filles sont passées dans ce lit ?

Il haussa un sourcil.

- Sérieusement ? Qu’est-ce que ça peut te faire ?
- C’était histoire de faire la conversation...
- Abstiens-toi à l’avenir...
- Beaucoup donc...

Je levai un sourcil d’un air espiègle comme une journaliste à ragots qui vient de découvrir la nouvelle du siècle.

- Plus que tu ne l’imagines...
- Quel tableau de chasse !
- Je te rassure, tu n’en feras jamais partie...

Il afficha ce sourire arrogant qui avait l’art de me faire sortir de mes gonds. Charmant...

- Et qui te dis que j’ai envie d’en faire partie ?
- Intéressant...

Intéressant ?

Il se redressa et planta son regard froid dans le mien. Je ne sais pas trop pourquoi mais le fait est que j’avais baissé la tête. Il passa son doigt sous mon menton pour la relever. Il approcha dangereusement ses lèvres des miennes avant de passer son pouce sur ma lèvre inférieure.

- Tu en meurs d’envie... Tu n’as qu’à demander tu sais. Je me sens d’humeur charitable ce soir...
- La légende disait donc vrai : tu te crois irrésistible à ce point...

Il passa le dos de son doigt le long de ma mâchoire en se rapprochant encore un peu de moi.

La lumière tamisée des bougies se reflétait sur l’angle de sa mâchoire, mettant en avant son ossature. Ses lèvres frôlaient les miennes. Encore... Et encore... Il murmura :

- Dis-moi que tu n’en as pas envie et j’arrêterai...

J’avais le cerveau embrumé par la fatigue et je n’arrivais plus à réfléchir correctement. Le fait est qu’étrangement, j’en avais envie...

J’aurais voulu répliquer quelque chose et garder mon honneur sauf. Il était hors de question que je sois une de ces cruches qui vendraient leur âme pour un sourire de sa part. J’avais préparé ma répartie mais lorsque je voulu la lui dire, aucun son ne sortis de ma bouche.

- C’est bien ce qu’il me semblait... dit-il doucement, tout contre mes lèvres.

Il posa doucement sa main à plat sur ma joue avant de coller ses lèvres contre les miennes. Elles étaient douces et avaient un gout de glace à la menthe. Il approfondit le baiser en mordillant doucement ma lèvre. Sa main glissa dans le creux de ma taille comme si c’est là qu’avait toujours été sa place. Il me ramena doucement contre lui avant d’arrêter de m'embrasser pour approcher sa bouche de mon oreille.

- Alors, me susurra-t-il, comment on se sent dans le tableau de chasse ?
- Comment tu arrives à te supporter ?
- Toi, tu arrives assez bien manifestement... Helen...

Il venait de m’appeler par mon prénom... ça n’arrivait jamais. C'était toujours des surnoms ridicules et rabaissant ou juste mon nom de famille à la limite mais jamais mon prénom...
Il l’avait susurré avec tellement de grâce. On aurait dit que c’était une façon tout à fait nouvelle de le prononcer.

- Drago... Drago... Drago... Tu te crois irrésistible... Essuie toi le coin de la bouche, t’as encore un peu du lait de ta mère qui coule...

Il contracta la mâchoire. Je souriais.

- Comme je me réjouis que tu viennes me supplier de t’embrasser à nouveau... J’ai une réponse toute faite pour toi...
- Dans tes rêves Malfoy...
- C’est ce que nous verrons...
- C’est tout vu.

Je pris mes affaires et ouvris la porte pour sortir. Il se leva pour me suivre.

- Je peux savoir où tu vas comme ça ? Demanda-t-il
- Je rentre. Apparemment je ne finirai pas dans ton lit alors pourquoi rester, n’est-ce pas ?

Il me suivit.

- Oh mais tu y finiras bien assez tôt, ne t’en fais pas...

J’haussai les yeux au ciel.

- Pourquoi t’es encore là au juste ?
- Je te raccompagne... dit-il comme si ça coulait de source.
- Quoi ?
- Il est hors de question que je te laisse rentrer toute seule en plein milieu de la nuit...
- Après Drago poète maudit, Drago preux chevalier. On en découvre tous les jours...
- Très amusant... Vraiment... Tu devrais la noter celle-là...

Quel imbécile... J’accélérais le pas pour rentrer au plus vite.

Cursed RainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant