Cursed Rain

IV

Il me déposa juste devant ma porte et je pense même l’avoir vu attendre au coin du couloir avant de repartir. J’enlevai vites mes chaussures avant de me jeter dans mon lit et de sombrer dans le sommeil.

Le lendemain matin, j’attrapai mon livre de potions avant le cours pour relire notre travail. En l’ouvrant, je me rendis compte que j’avais interverti nos livres. C’est le bouquet...

Un parchemin en tomba. En le ramassant, j’identifiai directement la graphie de mon compagnon de la veille. Mes yeux balayèrent la feuille et ma lecture devint de plus en plus
attentive quand je me rendis compte que c’était des vers... Des vers profonds, qui parlaient de souffrance... Je ne le connaissais pas si sensible... Je dois dire que c’était très beau.

En arrivant en classe, je lui rendis son livre avec le parchemin et un petit papier. “C’était pas mal... H.P.” Puis, j’allai me rasseoir à ma place. Il ouvrit son livre et lut le mot avant de me fusiller du regard.

En allant diner, j’ouvrit mon sac pour prendre mon livre et je trouvai un petit papier plié. En l’ouvrant, je découvris la même graphie que celle des vers. “ Mon dortoir. 21H. Tâche d’être à l’heure cette fois...”

Le reste de la journée me parût incroyablement long. Je trépignais d’impatience. Une joute verbale avec Drago Malfoy ne se refuse jamais.
J’étais déjà devant son dortoir à 20 h 55 mais j’ai attendu 21 h 01 juste pour lui faire pêter un câble. Je rentrai dans son dortoir alors qu’il faisait les 100 pas.

- Bonsoir... dis-je

Il ne répondit pas et continua simplement de marcher dans la pièce. Après un blanc qui me sembla interminable, il ajouta :

- T’avais pas le droit de lire ça...
- Dommage... C’était pourtant très joli...

Il arrêta soudain de marcher et me fixa avec des grands yeux.

- Tu... Tu trouves ?

Je ne pus réprimer un sourire. Il s’approcha de moi.

- Je peux savoir pourquoi tu souris comme une idiote ?

Son dédain était de retour...

- Tu devrais te voir... Le grand Drago Malfoy sans plus aucune confiance en lui... C’est risible.

Il leva les yeux au ciel avant de se reculer. Je le retins par le bras. Il se retourna et, dans l’élan, se retrouva contre moi. Mes deux mains sur ses avant-bras, je le regardais dans les yeux. Son regard était perçant, comme s'il sondait le fin fond de mon âme. Son visage n’était qu’à quelques centimètres du mien et je pouvais sentir son souffle chaud taper sur mes lèvres.

- Ton... Ton poème est très beau... murmurai-je
- Merci...

Il posa une de ses mains dans le bas de mon dos pendant que ses doigts vinrent se perdre dans mes cheveux. Il frôla mes lèvres avec les siennes.

- J’ai très envie de t’embrasser... dit-il doucement.
- J’ai très envie que tu m’embrasses...

Il pressa doucement ses lèvres sur les miennes. Par Merlin que ses baisers étaient bons... Il avait une tonne de défauts, mais embrasser mal n’en faisait clairement pas partie.

Il mordilla doucement ma lèvre inférieure avant de se décoller de moi. Il déposa un chaste baiser sur la commissure de mes lèvres.

- J’ai envie de toi. Maintenant. Dit-il

QUOI ? C'est-à-dire ? Je veux dire... Il était lui... Et j’étais moi... C’était... bizarre ? Et puis on ne pouvait pas vraiment dire que j’étais très habituée à ce genre d’activité... Mon cerveau tournait à 100 à l’heure pour trouver comment lui faire comprendre que je n’avais jamais rien fait.

- Je suis vierge.

OK... Au moins c’était clair... Vraiment parfois je me demande qui est l’enfoiré qui a configuré mon cerveau pour avoir si peu de bon sens...

- C’est pas vrai... dit-il dans un souffle

Il se détacha de moi. Je me surpris à être déçue... La vérité est que j’avais très envie qu’il m’embrasse à nouveau. Je voulais encore sentir ses lèvres contre les miennes et son corps collé au mien.

- Embrasse-moi encore. Dis-je
- Non.

Son ton était ferme, presque sec.

- Pourquoi ?
- Parce que si je t’embrasse, je ne suis pas sûr de pouvoir m’arrêter...
- Et si je te dis que j’ai pas envie que tu t’arrêtes ?
- C'est quand même non...
- Mais... Pourquoi ?
- Je refuse d’être ta première fois.

Je le regardais sans comprendre. Il continua.

- C’est trop important. Surtout pour une femme. C’est pas à moi de te la prendre. J’en ai pas le droit.

Waw... Drago Malfoy était respectueux du bien-être des femmes... On aura tout vu...

J’avais dû avoir l’air très surprise parce qu’il ajouta :

- Je suis peut-être un connard mais j’ai un minimum de principes... Toutes les filles qui sont passées par ici étaient totalement d’accord et prêtes. Jamais je ne forcerai quelqu’un à faire quoi que ce soit. Je suis pas une ordure.

- Je vois ça... dis-je froidement

Il s’approcha doucement et m’embrassa sous l’oreille. Il susurra :

- Ne t’y méprend pas, je meurs d’envie de t’avoir dans mon lit, toute à moi... Mais pas maintenant. Pas comme ça.
- Mmmh... grognais-je
- Allez darling... Fais-moi un beau sourire...

Je forçai un sourire insolent. Tous mes sens étaient en éveil mais j’essayais de garder la face. Je calmais tant bien que mal les papillons qui tourbillonnaient encore dans mon
estomac. Drago passa le dos de son index sur ma joue.

- A bientôt, Helen...

Je pris mes affaires et sortit à la hâte, la tête baissée et rouge de honte. Je n’en suis pas sûre mais je pense l’avoir entendu me suivre jusqu’à mon dortoir.