Neflya

Chapitre 3_Les recherches désespérées

Quelques temps plus tard, mon esprit refit surface.

Pendant quelques secondes, je ne sus plus où j'étais, ce qu'il venait de se passer.

Puis une douce brise me caressa le visage. J'ouvris les yeux et pendant quelques instants, je regardai les nuages.

Puis tout me revint, et je me redressais précipitamment. J'avais réussi ! J'étais vivante !

Je tournais la tête vers Axel, un grand sourire aux lèvres, mais ne trouvais qu'une plaine, vide. L'herbe s'agitait sous le vent, et quelques petites plantes carnivores se dressaient sur leurs tiges pour attraper des insectes invisibles.

Les nuages s'accumulaient au-dessus du lagon.

Pour la deuxième fois en seulement quelques heures, le jeune garçon s'était volatilisé. Il ne pouvait tout de même pas avoir été kidnappé...Si ?

Non impossible ! Il était forcément parti de son plein gré.

Mais pour aller où ? Il ne connaissait encore rien de Neflya, il n'avait visité que par la voie des airs...

Enfin, Axel était un petit garçon curieux et sans conscience du danger, il pouvait tout à fait être partit à l'aventure en attendant que je me réveille.

Les larmes commençaient à me monter aux yeux alors que je tentais de me résonner. Il ne pouvait tout de même pas être partit bien loin.

Il fallait que je parte à sa recherche immédiatement, le soleil commençait déjà à se coucher, et, dans moins d'une heure, il ferait bien trop sombre pour le retrouver.

Je m'empressais de décoller et entrepris de survoler très rapidement plaine, foret, montagne, plage, sans pour autant faire tout le tour du pays, après tout, je n'en avais pas le temps, Axel était encore très jeune, et son seul moyen de locomotion était la marche.

Il n'était nulle part. Mon corps entier se couvrit de frissons de peur. Ce n'était qu'un gamin de dix ans ! Comment allait il survivre une nuit entière, seul, dehors, dans un monde qui n'avait jamais vu d'humain ?!

Je retournais à la lagune aux sirènes, battant des ailes aussi fortes que possible, jusqu'à avoir des crampes, et plongeais tête la première dans l'eau glaciale.

Et si je ne l'avais pas assez éloigné du bord ?

Et si les sirènes avaient réussi à le tirer à nouveau sous les flots ?

J'eu la nette impression qu'une main invisible, glaciale, m'enserrait soudain la gorge.

Je ne saurais dire combien de temps j'ai passé à sillonner l'eau, de long en large et en travers.

J'ai plongé aussi profond que je pouvais, jusqu'à manquer cruellement d'oxygène, jusqu'à ce que mes poumons me brulent et que mon cerveau me supplie de remonter à la surface.

De plus en plus fréquemment, je sortais précipitamment la tête de l'eau, essouffler à en mourir, trempée, glacé jusqu'aux os, avant de retourner au plus profond possible de ce fichu lagon.

Mais, d'après la légende, il n'avait pas de fond. Je n'y avais jamais cru, mais ce jour-ci, j'ai compris que c'était probablement vrai. Ou du moins, il semblait réellement ne pas en avoir.

Finalement, lorsque je cru réellement défaillir, je sortis de l'eau, dégoulinante et tentais de m'envoler. Ce fut un échec cuisant, mes plumes étaient gorgées d'eau, je ne pourrais certainement pas voler avant un moment. Il était tout à fait inutile d'essayer davantage, alors, les membres engourdis d'avoir trop nager, je m'étais efforcée de courir tout autour de l'étendue, jusqu'à apercevoir une sirène, sur un rocher, qui profitait des derniers rayons de soleil de la journée.