Chapitre 5_ le début de la fin

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Par pure estimation, je dirais que cela faisait environ une nuit et un jour que nous étions ici. Mais cela pourrait tout aussi bien faire quelques heures seulement...

Ainsi, la veille, par supposition, nous étions descendus en vitesse dans le « Nid du Crépuscule », avec quelques adultes. Le sombre décor m'avait immédiatement frappé : tous les murs, sans exception, étaient en écorce, et il avait fallu un long moment à nos yeux pour s'habituer à la faible luminosité des lieux.

Nous avions ensuite parcouru d'interminables dédales de couloirs, sinueux, innombrables, sans aucune fenêtre, ni quelconque ouverture sur l'extérieur. Nous avions pour seul éclairage de petites lampes accrochées irrégulièrement au plafond. Il semblait totalement impossible de se repérer, et je me demande encore comment les adultes ont pu tous nous mener à bon port.

Après réflexion, Faymow semble bien plus grand de l'intérieur que de l'extérieur. Je ne comprends d'ailleurs pas comment cela peut être possible, pourtant, je jurerais que c'est le cas...

Tous les enfants ont été placés dans différents dortoirs, en fonction de leur race. Pourquoi donc ? Me demanderiez vous. Tout simplement, car les dortoirs ne pouvaient accueillir que dix personnes chacun, que les adultes ne pouvaient s'occuper de nous, et que d'après les études d'un grand scientifique elfe, la plupart des espèces s'entendent plus facilement entre elles sur le long terme. Nous classer par race voulait donc dire moins de risque de disputes que nous devrions régler par nous-même.

Notre dortoir était donc très simplement constitué de dix lits individuels, dont trois qui ne servaient à rien puisque nous n'étions que sept hybrides, disposés le long d'une petite allée au bout de laquelle se trouvait de petites toilettes et une minuscule douche mal entretenue. La petite pièce était éclairée de la même manière que les couloirs, avec une petite lampe suspendue au plafond, qui offrait une lumière tout à fait médiocre.

Râlant intérieurement contre tout ce qui arrivait en ce moment, allongée sur mon petit lit pas très confortable, avec une couverture beaucoup trop lourde sur les pieds, j'arbitrais du coin de l'œil la partie de jeu de cartes qui se jouait entre Iaoth, Aliyah et les quelques plus jeunes griffons, lorsqu'une petite boule de cheveux roux apparu à la porte.

-Amnestria ? Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je en me redressant sur les coudes.

-Phiyra et Iaoth ! J'ai besoin de vous immédiatement ! C'est urgent.

Je tournais la tête vers mon ami et vis dans ses yeux que lui aussi avait senti une tension importante dans la voix de la jeune femme. Peut-être était-ce même de la peur. Je m'étais alors lever de ma couchette, avant de suivre les pas précipités d'Amnestria à travers les interminables couloirs de bois, plein d'échardes.

Rapidement, nous avions débouché dans une petite pièce, tout juste moins grande que notre dortoir, encore et toujours aux murs d'écorces. Dans la salle étaient disposés une dizaine de lits en bois noir terne. Sur six de ces lits, se trouvaient des personnes. Ils avaient tous l'air très mal en point.

- Qui sont -ils ? Questionna immédiatement Iaoth.

- Que leur est-il arrivé surtout ? Avais-je ajouté.

- Ce sont deux elfes et quatre trolls de notre armée. La reine a lancé une offensive en première pour voir de quoi nos opposants étaient capables. Tous les trolls et elfes ont été envoyés se placer dans les arbres au-dessus de leur campement pour leur tirer dessus avec de petites arbalètes et des lance-pierres pour tester leurs réactions. On s'en est plutôt bien sortis en fait. Sur cent vingt-huit soldats envoyer, on ne déplore aucun mort et seulement six blessés.

- D'accord, mais quel est le rapport avec nous ? Pourquoi est-ce que tu nous as emmenés ici ?

- Et bien, vous faites partie des enfants les plus âgés ici, vous êtes clairement les plus efficaces, vous êtes les plus rapides pour voler, et puis vous faites partie des seuls à avoir des notions en médecine... Et pour finir, la reine était sûre que ça arriverait, et elle nous a prévenu que vous seriez les plus aptes à réagir.

NeflyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant