Chapitre Zéro

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Il regardait dans le fond de son verre vidé de toutes boissons depuis un moment, contemplant perdu dans ses plus profondes pensées, les fines gouttelettes qui refusaient de se faire engloutir. Ces temps-ci, son esprit le faisait dériver loin, si loin dans les recoins, certains aussi sombres que les plus lumineux, de son subconscient.

L'homme qui détenait le surnom de «Buck», se trouvait à la table de la salle à manger de sa caserne. Entouré de son capitaine au bout du meuble, Robert Nash aussi appelé «Bobby», qui triait divers documents, ainsi que son collègue et meilleur ami, Howard Han, qu'ils nommait également amicalement «Chimney», qui quant à lui, vaguait sur les réseaux sociaux.

De son véritable nom, Evan Buckley, était un oméga pompier de la brigade des premiers secours. Âgé de vingt-six ans, il avait accompli l'exploit de ne pas se faire marquer durant tout ce temps, malgré toutes les protections qu'il n'avait jamais prit la peine d'utiliser et surtout avec toutes les imprudences qu'il faisait.

Le son des pas lourds d'un individu grimpant lentement les escaliers du bâtiment, le réveilla de sa torpeur. L'homme ne connaissait personne qui montait les marches de cette façon, de cette vitesse alternée comme si chaque pas devait avoir le même nombre de seconde.

Se retournant, il fit fasse à l'intrus qui était beaucoup plus proche qu'il ne l'aurait cru. Devant lever la tête pour pouvoir percevoir le profil de dessus de l'individu. L'étranger était pratiquement au-dessus de lui, ce qui eut le dont de l'agacer.

- Bonjour, je suis le nouveau-

- Edmundo Diaz, c'est ça ?

- Oui monsieur, mais je préfère «Eddie», c'est plus amicale, enfin je trouve. Affirma-t-il se penchant sur le siège entre Bobby et moi, saluant d'un signe de la main Chimney qui le lui rendit joyeusement.

Il souffla, vraiment insulté, ignoré comme ça, comme si il n'existait pas. C'est vraiment honteux, en plus il le regardait, lui aussi. Il poussa sa chaise violemment, entrechoquant le morceau de bois avec le sac du nouvel arrivant, il se leva et partit sans lui donner la moindre œillade, se fichant bien qu'il aille été blessé par son geste ou que ça ne l'a pas affecté le moins du monde.

[ PDV Evan Buckley "Buck"]

Je ne l'aime pas. Pensais-je frustré.

- Wow, il est pas commode lui. Lâcha-t-il alors.

Soufflant fortement du nez, je le foudroya agressivement du regard, lui faisant comprendre de se la fermer, surprenant tout le monde, peu habitué de me voir comme ça, je descendis sans demander mon reste. Je dois me calmer avant de je ne dérape.

- J'y vais.

Mon meilleur ami essaya de me rattraper, mais lorsqu'il allait poser sa main sur mon épaule pour m'arrêter, l'alarme sonna soudainement.

Déjà habillé, je pris mon manteau avec ses couleurs reconnaissables par tous et mon casque, au cas où. Grimpant dans le camion en premier, je réajusta mes manches pendant que les autres montaient à leurs tours.

Évidemment, vu mon karma merdique, le nouveau se plaça juste devant moi. Nos genoux s'entrechoquaient à plusieurs reprises quand nous passions sur des nids de poules surtout.

- Donc toi, t'es le pompier Buckley à ce que j'ai compris, je suis- Voulu-t-il tenter pour me saluer.

- J'étais présent quand tu as fais ta superbe annonce, "Eddie". Dis-je agressivement, plus férocement encore quand se fut son diminutif.

Il pressa ses lèvres l'une contre l'autre en se grattant l'arrière de sa tête baissée, assez troublé par mon comportement envers lui.

- Buck, t'es pas obligé d'être si ferme avec lui. M'avertit notre capitaine durement, comme si il me faisait une correction.

- C'est vrai ça, pourquoi t'es comme ça avec lui, le pauvre. Demanda alors Henrietta, se tournant vers moi.

Ne souhaitant pas leur donner d'explications, je me détourna pour faire face à la vitre.

Je sentis ma tête qui commençait à légèrement se perdre et reconnaissant très bien se "symptôme" ou plutôt l'avertissement, je pris mon pot de suppresseurs et essaya dans sortir un, quand on s'arrêta assez brusquement. J'eus le temps dans prendre un, mais du me confronter au fais que je devais l'avaler sans aucune eau.

Sortant précipitamment du véhicule, on se retrouva face à un bâtiment littéralement délabré, semblant être laissé à l'abandon sans âme qui vive. On vérifia que c'était bien l'endroit indiqué et on débuta les recherches quand on nous donna confirmation.

Après plus d'une dizaine de minutes à enlever les débris qui ne risquaient pas de refaire plus de dommage qu'il n'y en avait déjà, Chimney et Hen nous appelèrent. La femme avait trouvée un bêta inconscient, l'homme avait retiré une bêta en pleine crise de panique, de dessous des débris.

- Mes enfants, mes bébé où sont-ils !? Nous demanda-t-elle anxieuse.

Son regard passa sur nous, mais elle préféra repousser l'aide que lui offrait mes collègues et de se jeter pratiquement sur moi. Décidée à me faire passer le message de sa terreur par tout les moyens possibles.

- Je vous en supplis..! M'implora-t-elle en sanglot.

J'observa mes amis leur incitant à venir me porter secours. J'étais comme dans les vapes, je ne réussissais pas à réagir, me replongeant dans de vieux souvenirs de mon enfance, où j'avais pu vivre une expérience semblable. Une gifle ferme et dure me ramena à la raison.

- Bougez-vous le cul bon sens !

Je partis vers le camion, mis une protection en plus et mon casque, j'allais y entrer.

- Buck attend une seconde ! M'ordonna mon supérieur. Eddie va venir avec toi !

- Quoi, Non ! Refusais-je du tac au tac.

- Ce n'est pas une question. Lâcha-t-il avec plus de fermeté qu'il n'en a jamais eu.

Roulant des yeux, je dis au nouveau de se dépêcher. Et je commença déjà à y pénétrer lentement. C'était plutôt étroit pour moi, un oméga dans la moyenne n'aurait pas de mal à s'y faufiler, mais quelqu'un comme moi, musclé avec une carrure semblable à celle d'un alpha, c'était plus dur. Ne parlons même pas de cet "Eddie" qui dut se faire mince et petit pour pouvoir avoir la chance de s'y déplacer.

- Tu sais où tu vas, au moins ? Me questionna-t-il en me suivant.

Je me mis à quatre pattes, n'ayant pas vraiment d'autres choix, l'espace trop restreint pour nous laisser l'opportunité de débattre.

- Non, mais toi, tu ferais mieux ne pas me chauffer, déjà que je ne t'apprecie pas, alors n'ose pas me déranger durant le boulot.

Il grogna et je lui répondis de la même façon.

On va pas s'entendre tous les deux.

"Vies embrasées" (omegaverse)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant