Damn.

12.

Des grésillements chauds près de moi perturbent le sommeil dans lequel j'étais plongé depuis...je ne me souviens plus combien de temps. En fait, je ne me souviens même plus m'être endormi dans cette position si confortable, au coin d'un feu sorti de nulle part qui me réchauffe le corps entier. J'ouvre les yeux, curieux à propos de l'endroit où je me trouve, et commence à comprendre à peu près la situation grâce aux souvenirs qui me reviennent peu à peu: il y a je-ne-sais combien de temps, je me suis endormi à cause de la fatigue et du froid. Et là, je me suis réveillé au même endroit, au coin d'un feu avec un sweat sur moi en guise de couverture qui ne m'appartient pas, et sur une chose plutôt...confortable. Qu'est-ce que c'est ?

Je me redresse sur 1 coude, et maintient ma "couverture" sur moi car elle tombait à cause de mon mouvement, d'une main. Je regarde ensuite derrière moi afin de savoir enfin ce dont je me questionné depuis mon réveil: sur quoi suis-je allongé ? Ça...bouge...et puis c'est chaud. Je ne suis pas con, je sais qu'il s'agit d'une personne mais la question est, qui est-elle ? Quelle est cette personne ? Au fond de moi, j'avais déjà une idée de la réponse...

Qui pourrait allumer un feu, à partir de rien, dans un endroit humide ? Et puis, qui serait assez fou pour s'allonger à moitié sous moi sans avoir peur que je le frappe à mon réveil...? Lui, bien sûr. Il n'y a que lui.

Mes yeux parcourent son beau visage endormi, et ses cernes un peu marquées montrent qu'il devait être vraiment fatigué. Ses lèvres sont entrouvertes, et sont assez tentantes. Ses longs cils forment de l'ombre sur sa peau si claire et sans imperfections, à l'exception de sa brûlure autour de l'œil gauche. Mais vous savez quoi ? Je ne la vois pas comme une imperfection. En fait, elle lui ajoute un charme unique qui le sort de la beauté commune à laquelle on est habitués. Il est si unique, que ce soit dans son caractère ou bien encore dans ses réflexions et sa logique, et même dans son apparence.
Je pourrai ainsi continuer à le décrire pendant des heures, mais je ne pense pas avoir autant de temps devant moi. À la place, je fais quelque chose de plus censé: je place son pull qu'il m'avait prêté sur son corps seulement recouvert d'un t-shirt, et le déplace délicatement plus proche du feu sans détourner le regard de sa magnifique bouille.

On se croirait dans un Disney: la personne à laquelle je pensais vient à mon secours, et est merveilleusement belle. Et puis, elle est seule. Quelqu'un d'autre aurai pu me trouver à sa place mais non, c'est lui qui l'a fait. C'est...digne d'un Disney, dans lequel il y a un prince et une princesse...

Hum, c'est moi le prince bien sûr. Pourquoi ça serait toujours à la princesse de se faire sauver ? Elle aussi peut venir au secours du prince. Oui, c'est décidé: dans cette histoire à l'eau de rose, je suis le prince et il est là princesse. Ceux qui pensent le contraire peuvent aller se faire foutre, cordialement pas cordialement.

Rapidement le calme revient, car il était perturbé par mes mouvements. Ce silence, seulement perturbé par les légers grésillements réguliers du feu, forme une espèce d'ambiance chaleureuse mais aussi...assez intense, en fait. Il n'y a que nous deux, et je ne peux détacher mes yeux de lui. Il est comme un aimant qui m'attire - je vais peut-être un peu loin. Nous ne sommes, après tout, que des gars qui ont parfois fait des choses entre eux, mais il n'y avait jamais aucun amour eux. Juste du sexe, et puis en réalité nous n'avons fait que les préliminaires jusqu'à présent, alors parler de sexe est déjà un terme qui ne nous correspond pas.

"Mmh, Bakugo." , fit-il lorsqu'il se réveilla. Il se redressa, s'étira et resta figé quelques instants lorsqu'il remarqua le sweat posé sur lui en tant que couverture. Ses yeux remontèrent ensuite lentement jusqu'à rencontrer les miens, qui ne savaient une fois de plus pas où regarder. Il me fixa ainsi pendant quelques secondes avant que je ne brise le silence.