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Cela fait plusieurs minutes que j'ai quitté le cours pour venir me pauser dans les gradins afin de m'éloigner de ces gens dont je n'attends rien. De loin, je vois bien leurs regards en coin qu'ils me lancent tous mais j'ai décidé de les ignorer comme je le fais d'habitude. En fait, ce qu'il vient de se passer avait déjà eu lieu à plusieurs reprises dans le passé. À chaque fois, seul Kiri me soutenait. Double-face, lui, ne m'a jamais accusé ou regardé mal comme le font les autres...il reste juste silencieux, comme pour ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas. Je le connais depuis longtemps maintenant et à bien y réfléchir, je ne l'ai jamais vu prendre un partit durant une dispute. À chaque fois, il reste de marbre à l'écart. Il est assez unique en fait, non pas que j'en doutais...

Je m'allonge et pause mes mains derrière ma tête pour en faire un oreiller. Mes yeux sont rivés sur le plafond et mes pensées commencent vite à s'égarer...

...est-ce qu'il va me toucher aujourd'hui ? En fait, je me rends compte qu'il le fait quand il le veut. Ce n'est jamais moi qui décide de quand on doit le faire mais bel et bien toujours lui. Est-ce que si je lui dis que j'ai envie qu'on le fasse aujourd'hui il va accepter...? Mais en même temps, si je lui demande ça alors qu'on l'a fait hier il va me prendre pour un vrai pervers. Je suppose que je peux faire une pause de quelques jours...car en plus j'ai encore mal, même si la douleur a diminué depuis ce matin.

Je tourne la tête vers le reste de ma classe qui s'entraînait encore. La vache à lait a finalement rejoint le groupe de ses amies et elles s'entraînent en disputant des matchs par 3. Plus loin, il y avait Kiri qui se donnait à fond, comme d'habitude, tout en souriant à cause de l'effort. Ce mec aime se surpasser et voir ses capacités et sa tchnique évoluer alors il sourie toujours lorsqu'on s'entraîne. Je dévie mon regard qui jusqu'alors demeurait sans expression jusqu'au duo encore plus loin, et une lueur se glisse dans mes pupilles lorsque je reconnais Double-face. Mon cœur se met également à battre plus fort tandis que je ne le quittais pas ses yeux. Il est magnifique. De là où je suis, je ne le vois pas très bien mais je devine la sueur qui doit le recouvrir en plus de ses cheveux en pétard causés par ses esquives et attaques. Il est juste magnifique.

"Oì...tu fous quoi, là ?", me demande une voix que je ne reconnais pas, non loin. Je redresse les yeux vers l'inconnu et celui-ci me rappelle vaguement quelque chose...: c'est le mec bruyant de l'autre classe. "Oh, j'ye cause ! Ici c'est les gradins de notre classe, pas de la tienne !", poursuit-il en me faisant soupirer.

Sérieux, il m'emmerde juste pour ça...?

Je lui fais un doigt d'honneur avant de faire mine de me rallonger. Seulement, je reste sur mes gardes car je sens qu'il ne va pas laisser passer ça. Peu après, comme prévu, il m'attrape l'épaule pour venir me donner un coup de poing mais j'y étais préparé alors je l'esquive, bien que de justesse, et ceci ne lui a visiblement pas plu.

"Tu t'fous demain gueule ? J'te dis de dégager alors tu dégages !", il me crie dessus mais comment lui dire que...j'en ai rien à foutre ? Laisse-moi mater Double-face tranquille putain. Sérieux, pourquoi y'a toujours un emmerdeur pour venir gâcher mes journées ?

Il tente de me redonner un coup mais je le parre. Il se recule alors, et semble avoir une idée vu la gueule qu'il tire. Pourvu que ça soit une bonne idée...
Allez, je crois (pas) en toi ! Tu peux avoir eu une bonne idée !

Je le regarde, espérant qu'il s'agisse bel et bien d'une bonne idée. Seulement, une grimace se forme sur mon visage lorsque je le vois se frapper le nez à plusieurs reprises et jusqu'à sang. Oui, il est en train de se péter le nez juste devant moi. Tu parles d'une bonne idée..

Soudain, il se met à crier tout en arrêtant ses coups. Il se tient son nez qui passait le sang et j'aperçois un sourire sur sa figure, mélangé à la douleur. Très vite, les profs débarquent ainsi que quelques élèves des deux classes, curieux. Lorsqu'ils arrivent et le vouent en sang, bien évidemment, ils m'accusent...Sans compter que le timbré en sang qui me pointe du doigt en leur disant que je suis l'auteur de cette blessure.

Damn.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant