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Je vois une lueur dans ses yeux changer. Ses traits du visages se crispent, et ses mains se ferment en poings, pas serrés, mais fermés. Je pense qu'il est désormais prêt à commencer la discussion sérieuse dont nous avons besoin depuis longtemps.

"Jamais tu ne m'as appelé comme ça. Ça me fait plaisir, que tu m'appelles par mon nom et mon prénom. Je n'aimais pas vraiment tes surnoms.", il dit cela d'une voix constante, et plutôt grave. Le sourire qui est affiché sur son visage ne me semble pas faux, mais pas forcément vrai non plus. Sans doute est-il trop curieux de la suite pour me sourire sincèrement. Il est inquiet, je pense. "Dis-moi de quoi tu veux parler, mmh ?", poursuit-il en me fixant sans pause droit dans les yeux.

Quand il est sérieux comme ça...son expression change vraiment. Il ne me fait pas peur mais ne me rassure pas vraiment non plus. Mais bon, c'est compréhensible de sa part. Il est inquiet, et se demande de quoi je vais lui parler. Peut-être a-t-il peur du sujet futur et son expression se change en une mine fermée telle que cela pour ne pas laisser paraître ce qu'il ressent. Si j'affirme cela, c'est grâce à l'infime petite lueur présente au fond de ses pupilles. Elle reflète la vérité, une sorte de peur belle et bien présente en lui.

Je me racle la gorge de façon à le virer de mes pensées. Je veux parler de moi, et de ce que je ressens. Il n'y a nul besoin de m'inquiéter pour lui en ce moment-même. "Je veux te parler de...tout ce qu'on a commencé. La raison, et les possibles sentiments cachés derrière elle.", fis-je d'un murmure. Il est proche, alors nul besoin de crier ce que je dis. Seul lui doit l'entendre.

"Bakugo", commença-t-il et je sens qu'une chose à changé dans sa tête. "Bakugo, je t'ai déjà dis qu'il ne pouvait y avoir aucun sentiments derrière..."

"Et pourquoi ?", ces mots m'échappent. Mais je ne les regrette pas forcément, car j'ai envie de connaître la réponse. Mon cœur cœur a vraiment envie, car un pincement venait de se former en lui suite à sa précédente réponse dont je ne veux pas comprendre le sens.

"Bakugo.", dit-il d'un ton plus autoritaire. "C'est plus compliqué-"

"Ah oui ? Et en quoi est-ce si compliqué, hein ? Y'a quoi de compliquer dans le fait de faire l'amour avec une personne, justement par amour ? Qu'est-ce que tu ne peux pas comprendre ? Je-", il me coupa la parole à son tour.

"Et toi, qu'est-ce que tu ne veux pas comprendre dans le fait que je ne fais pas l'amour avec toi, mais juste de la baise ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Je te l'avais pourtant dit, au départ, Bakugo. Toi et moi, c'est juste de la baise. Il n'y a pas de sentiments qui traînent dans cette merde."

Nous avions peu à peu monté le ton. Notre discussion avait pris une tournure que jamais je n'aurai pensé qu'elle prendrai. Je...putain. Pourquoi je me fais chier avec un type aussi bâtar ? Il n'est qu'un connard, mais un connard que malgré moi je veux comprendre. Pour le moment, il me cache quelque chose qui m'empêche de le comprendre entièrement. Pire, il me cache cette vérité derrière des mensonges, et ce, sans se rendre compte que j'arrive à lire ce voile mensonger. Pas entièrement, mais suffisamment pour que je sache qu'il ne dit pas la vraie vérité. La seule que j'attends.

Ses mots m'ont bien évidemment blessés: combien même ils sont faux, cela blessé toujours de les entendre de la part d'une personne qu'on porte dans notre cœur. Alors je prends de nouveau une profonde inspiration, refoulant les quelques larmes qui me montaient sans permission aux yeux, et décide de poursuivre cette conversation à cœur ouvert. "Je ne te connais pas bien, mais tout de même assez pour savoir que tu ne me dis pas vraiment la vérité. Tes yeux me le disent, et avec le temps je sais lire en eux. Tu ne m'auras pas en essayant de me mentir, alors à quoi bon le faire ? Dis-moi, dis-moi juste ce que ton cœur ressent vraiment. Pourquoi m'avoir touché, cette nuit-là, et avoir continué à le faire en me faisant cette proposition ? Pourquoi tu es si tendre avec moi alors que...eh bien, comme tu l'as dit, il n'y a rien entre nous ? Parle-moi, et sans mensonges. Parle-moi en me disant uniquement la vérité. N'ai pas peur, transmet-moi la vérité. S'il te plaît, j'en ai besoin."

Damn.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant