Chapitre 8

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Je ne comprends peut-être toujours pas le sentiment amoureux. Mais ça y est, je sais enfin ce que mes parents se sont dits. ma mère m'a annoncé ce matin au téléphone qu'elle aimerait passer plus de temps avec nous. Mais c'est compliqué si on habitent chez mon père. J'habite à Harrisburg, capitale de la Pennsylvanie. On a emménagés ici avant le divorce de mes parents. Puis après, ma mère est retourée vivre à New York. Et aujourd'hui elle nous propose d'y retourner, vivre avec elle en garde partagée. Elle a dit qu'elle aurait plus de temps et qu'on pourraient retrouver nos vies d'avant. Mais en quoi retrouvrions-nous nos vies d'avant si papa n'en fait pas parti? Si ma mère est retournée vivre à New York, c'est premièrement à cause de son travail mais probablement aussi pour s'éloigner de mon père. Mais en s'éloignant de lui, elle s'est éloignée de nous. Je l'aime toujours mais je ne suis plus aussi proche d'elle, j'ai déjà fais mon choix, je ne partirai pas. Jeremy, pour sa part, se retrouve devant un vrai dilemme. Il dit toujours que maman lui manque et qu'il aimerait qu'elle revienne habiter avec nous. Il n'a pas l'air de se souvenir que vivre avec elle n'est pas tout rose. Je ne sais pas si elle a réelement changée mais, petits, maman n'arrivait pas gérer sa compulsivité obsessionelle et sa colère avec nous. Elle ne contrôlait pas ses mots, et les mots ne s'effacent pas. Ils restent gravés dans la mémoire à jamais. Quand je n'ai pas de scénario à immaginer, je repense aux querelles, aux batailles, aux mots, et je pleure. De vrais larmes, d'une vraie tristesse, de vrais souvenirs. Je ne sais pas ce que Jeremy dira mais moi, je ne partirai pas. Mon père a dit qu'il ne nous obligerait à rien et qu'il ne voulait que notre bien-être. Et que si ce bien-être était avec elle, il ne nous forcerait pas à rester. Mais il ne le pensait pas, je l'ai vu dans ses yeux. Mon père est hyper protéctif. C'est son mauvais côté, je dirais. Je crains le jour où il découvrira que sa fille bipolaire est sur le point de donner son coeur en proie aux abîmes de l'amour.

Je revois Anthony demain et étonnament, je suis impatiente à l'idée de le revoir. Mais ça ne me stresse plus. Au contraire, avec lui j'ai l'impression que je peux parler de tout. Je peux mélanger « Trouble maniaco-dépréssif, Trouble hyperactif, Trouble de la personnalité obsessionelle compulsive et protéctivité abusive » dans la même phrase et il ne me regardera pas comme Jeremy regarde ses travaux de maths : d'un oeil rempli de mépris. Ça doit aussi être ça, l'amour. En attendant j'espère qu'il pleuvra demain. Comme ça, « Romance sous la pluie » sera un titre accrocheur, pour une prochaine histoire.

Jours de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant