Une chose que Jeremy n'avait pas compris, c'est qu'être un personnage principal n'est pas tout rose. Non, en assumant ce rôle, on devient la cible d'un nombre incalculable de mésaventures et d'avaries nous tombant dessus car, autrement, il n'y aurait pas d'intrigue à l'histoire et les lecteurs se lasseraient. C'est ainsi qu'est fait le monde cruel de la littérature. Les personnages secondaires ont souvent la vie plus facile, et parfois, j'aurais aimé en être un. Mais, en y repensant, tout le monde a des problèmes. Il n'est donc pas impossible que les personnages secondaires vivent autant de disgrâces que les principaux, juste que les leurs ne sont pas mis en lumière et sont condamnés par l'intrigue. C'est ainsi qu'est fait le monde cruel de la littérature. Au lieu de consacrer leurs recherches en des concepts et des principes tel que la mécanique quantique ou bien l'hydrostatique, Eishtein, Archimedes, Darwin et d'autres grands scientifiques et physiciens auraient dûs se donner à trouver un moyen de réparer le cœur de l'Homme, à trouver une façon de recoudre le tissu de son âme brisé, déchiré. De ce qu'on dit, la douleur finit par partir avec le temps. Mais le temps est un concept que je n'aime pas. Comme je l'ai dis avant, le temps ne passe vite que quand on est libres. Lorsqu'on est enfermés, ne serait-ce que dans une classe, les dernières minutes du cours paraissent interminables, sans fin. Alors à quelle vitesse le temps passe t-il lorsqu'on est emprisonné au cœur de la souffrance, au milieu de la douleur? Avance t-il, même? Il ne dépend pas seulement de l'espace et de la vitesse, il est aussi directement relaté à la liberté. C'est peut-être pour ça qu'on dit que le temps est relatif. Et le temps me paraissait figé lorsque ma mère révéla haut et fort ce que je ne voulais qu'on entende, du moins tout bas. Je m'effaças rapidement et m'enferma dans ma chambre. Je ne saurais même décrire le sentiment que je ressenti à cet instant. Mes parents devaient probablement se rejeter mutuellement la faute, alors que je pensais encore que c'était la mienne quand Jeremy vint toquer à ma porte.
- Sophy, c'est moi, dt-il de derrière.
Puis il entra. Je le regarda d'un regard piteux qu'il me renvoya puis je fondu en larme. Il vint s'asseoir à mes côtés et je m'appuya sur lui.
- Jeremy... Je ne sais pas quoi faire... qu'est-ce que je dois faire???
Il serra le poing et fronça les sourcils :
- Ne t'en fais pas, « petite soeur », laisse ton « grand frère » faire.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, que Jeremy veuillent prendre en charge mes fardeaux n'est pas une bonne nouvelle. Maintenant qu'il le sait, nul sait ce qu'il fera. Mais dans un sens, je me suis senti rassurée par ses mots. Jeremy est mon frère, mon jumeau, nous étions ensembles avant même de naître. Donc ce n'est pas surprenant qu'ont partagent nos plaies comme ont a partagé le ventre.
Le lendemain, je suis retourné à l'école. J'ai manqué toute une semaine mais on est encore au début de l'année donc ça ne devrait pas trop affecter mes notes. À mon retour, mes amies m'ont accueillis comme si j'étais de retour, victorieuse, d'une mission dans l'espace. À ce moment-ci, j'ai réalisé que j'avais encore des raisons de vivre et d'exister. July ne leur avait rien dit, elle n'est pas du genre à propager les histoires des autres. Je ne compte pas leur dire non plus, ce n'était "qu'un voyage court et inattendu dans le but de me reconnecter à ma vie d'avant l'instant de quelques jours". Et dire qu'elles ont gobées un truc pareil... On a décidé de sortir après l'école. Pas bien loin, juste à un parc à côté pour profiter des derniers instant du temps chaud. C'est bientôt l'hiver, une saison que je n'aime pas. D'abord à cause du froid, mais surtout car la neige et la grêle représentent les principales précipitations, il ne pleut pas. Mais c'est en hiver qu'est la meilleure fête de l'année : Noël. L'une des seule raison ne me poussant pas à complètement détester cette saison. J'ai beaucoup de bons souvenirs me liant à cette fête. Comme quand oncle Guy nous a fais une prestation de dance sur 𝑆𝑎𝑛𝑡𝑎 𝐶𝑙𝑎𝑢𝑠 𝑖𝑠 𝐶𝑜𝑚𝑖𝑛𝑔 𝑡𝑜 𝑇𝑜𝑤𝑛 ou bien quand papa a reçu une palette de maquillage lorsqu'on a eu la superbe idée de faire tirer les cadeaux au sort. Mais la fête approchante est Halloween, la fête du déguisement, la fête de la peur, des sucreries, la fête des morts. Et avec elle vient le fameux bal d'Halloween. Organisé par le comité des élèves, ce bal finit la plus part du temps en bordel. Mais je l'aime bien, tout le monde est déguisé et essaie du mieux de rentrer dans son personnage. Si l'on se déguise, c'est peut-être pour échapper à notre réalité l'espace d'une nuit, c'est peut-être le seul moment où il est permit et normalisé d'être quelqu'un que l'ont n'est pas. Je veux dire, hors du rôle que l'ont jouent tout les jours. Alors on laissent aller notre imagination, et on se changent quitte à entrer dans le fictif et dans le glauque. Ça doit être pour ça que les gens aiment tant cette fête, ça et les sucreries. Le bal se tiendra dans quatre jour et je n'ai même pas de costume. Je n'avais pas la tête à ça ces derniers jours, enfaite je ne l'ai réalisé qu'aujourd'hui, lorsqu'il l'ont rappelé à l'intercom. Donc après être allées au parc nous sommes parties à la recherche de costumes. Mes amies cherchaient des costumes uniques et esthétiquement attirants tandis que je ne me préoccupais pas réellement de l'allure attrayante du tissu qui me recouvrirait. C'est alors que Crystal aperçu ce costume de Catwoman et me convaincu qu'il m'irait si bien. Je n'y ai pas cru et je n'y crois toujours pas. Mais je n'en ai pas trouvé d'autre donc je l'ai pris même s'il a couté une blinde. J'espère que le bal en vaudra le coup.
On a finit notre soirée sous la pluie. Elle a commencé à bruiner alors qu'on était sur le chemin du retour. Comme à mon habitude, je me suis arrêtée pour en profiter. Les yeux fermés, je me sentais comme transporter par la fraîcheur de l'averse. Je ne voyais rien, je n'entendais rien. Si July ne m'avait pas touché l'épaule, j'aurais manqué mon bus. Ce n'était pas une pluie qui fait oublier, ni une pluie amère. Mais une pluie de béatitude. Mes parents m'ont toujours dit que ce n'était pas une bonne habitude car j'attraperais froid, c'est un sacrifice à oser, les aléas du métier.

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Jours de pluie
Teen FictionMalgré mon trouble bipolaire, je ressens rarement de « sentiments de bonheur extrême ». Est-ce parce que je préfère la tristesse à la joie ? La pluie au beau temps ? Je pense d'ailleurs qu'on ne devrait pas associer le beau temps au soleil et au cie...