CHAPITRE 10 : tous des cons
Dimanche 25 avril
Quelques instants après que je sois sortis passer un peu de temps dans la salle de repos, ma sœur entra dans ma chambre, elle avait sûrement dû sécher les cours et ma mère était encore au travail. Elle avait de grands escarpins cannelle et une robe moulante noire avec un décolleté en forme de cœur caché par une veste en jean marron. Elle avait l'air vraiment agacée et lança ses chaussures à travers la pièce en râlant. Je l'observai silencieusement, mon téléphone en main et un tiktok qui tournait en boucle.
"Ça va Stella ? Demandai-je tandis qu'elle passait sa langue sur son rouge à lèvres nude en retenant ses larmes.
-Les hommes sont tous des cons." Lâcha-t-elle en fouillant dans son sac pour en sortir une clope.
-Hé fume pas ici sinon on va me buter j'ai pas le droit !
-Je vais à la fenêtre."
Je ne pus rien dire d'autre qu'elle avait déjà enflammé sa cigarette de son briquet motif vache. Elle prit une taf et fixa silencieusement le jardin du parc en face de ma fenêtre. Je me redressai légèrement et pivotai afin de m'asseoir sur mon lit, je posai mon téléphone sur le côté et jouai avec mes pieds.
"Il s'est passé quoi…?"
Elle se mit violemment à pleurer et essaya désespérément d'effacer ses larmes en passant brièvement à plusieurs reprises ses doigts sur ses yeux sombres et maquillés.
"Il était en couple."
Je pris une petite inspiration et caressai le tissu de mon jogging en mordant mes lèvres.
"Je confirme, les hommes sont tous des cons…" Lâchai-je en pensant à Tenshi.
Elle se retourna et posa ses yeux marrons sur moi tandis que je fixais silencieusement le sol grisâtre et sale.
"Ça faisait pas très longtemps que je le connaissais et je t'en avais pas parlé ni à toi ni à maman parce que je n'étais pas sûre que ce soit du sérieux entre nous. Ce bâtard m'a dit "je t'aime" il y a quelques jours, il m'a invité chez lui aujourd'hui et je l'ai entendu parler au téléphone avec une Synthia qu'il l'appelait "mon amour" ! Après il a osé dire qu'il avait des sentiments pour moi et il m'a juré qu'il était fidèle ! Alors que cette pute de Synthia je la connais ! Et je lui ai demandé comment ça se faisait qu'elle se tapait mon mec ! Et elle m'a répondu quoi !? "Mais je suis en couple avec Nicolas depuis deux ans." Il s'est clairement foutu de ma gueule !"
Elle tapa l'arrière de son crâne sur le mur de ma chambre et repris une taf en calmant sa respiration.
"Je suis désolé pour toi Stella.
-Et toi ? Fit-elle brusquement pour ne plus parler d'elle. C'est qui qui t'as brisé le cœur ?
-Personne. Répondis-je simplement en baissant les yeux.
-Je sais que tu vois un mec dans cet hôpital.
-Quoi !? Mais ce n'est pas vrai ! Je ne connais personne ici. Répliquai-je en faisant mine d'être choqué.
-Eden, tu sais que les personnes âgées sont pires que le FBI ici, ils savent tout et ne savent pas tenir leur langue. Alors c'est possible qu'ils m'aient dit que tu traînais avec un certain Ten-Ten, un grand mec avec des cheveux blancs. Balança-t-elle en écrasant son mégot sur le bord de ma fenêtre avant de le jeter dehors.
-…"
Je la vis toucher quelque chose sur le bord de ma fenêtre et tirer une drôle de tête. Elle prit la rose rouge de Tenshi entre ses mains et la contempla à travers les rayons du soleil. Mon rythme cardiaque s'était accéléré et je me sentais gêné de cette situation. Elle attrapa une deuxième rose carmin dont j'ignorais l'existence et toucha un petit papier qui était collé à la tige dont les épines étaient préalablement enlevées. Je restai surpris et elle déplia le bout de feuille à carreaux afin d'y lire le contenu qui était soigneusement rédigé.
"Ça te dirait de passer un peu de temps avec moi dans le jardin en face de ta fenêtre cet aprem ?"
Je restai silencieux et réfléchissai longuement en me demandant quand avait-il déposé ce mot à ma fenêtre. Ma grande sœur lança la fleur sur mon lit, près de mes jambes et je l'attrapai avant de relire le petit mot écrit au stylo bleu.
"Alors tu vois vraiment quelqu'un et tu ne me l'as pas dit.
-Non ! Non… C'est juste un ami. Dis-je en ressentant un pincement au cœur.
-Un ami ça n'offre pas des roses rouges au bord de ta fenêtre en te demandant de le rejoindre dans un endroit romantique. En plus t'as interdiction de sortir de ce bâtiment normalement.
-Il m'a dit hier qu'on était juste amis et qu'il ne se passerait rien entre nous…
-Ah ouais ? Pourquoi tu lui as dit qu'il te plaisait ?
-On s'est embrassés mais il s'est barré et est revenu pour me dire ça.
-Les hommes sont tous des cons." Confirma-t-elle en s'asseyant à côté de moi.
Je soufflai et froissai le papier entre mes doigts. Elle caressa mes boucles noires et je posai ma tête contre son épaule. Je fixai l'atmosphère calme et bleutée qui régnait dehors. Le vent était légèrement chaud et les oiseaux piaillaient en faisant des vas-et-vient dans le ciel dégagé. Je ne comprenais rien aux garçons et encore moins à lui. Je ne comprenais pas sa façon d'agir, de réfléchir, sa façon de me regarder et de me parler. Je ne savais toujours pas pour quel motif il était dans cet hôpital ni pourquoi il ne s'affichait pas dans les registres. J'ignorais toujours comment il avait fait pour poser cette rose ni pourquoi il m'en offrait, pourquoi il me parlait, pourquoi je m'attachais à lui, pourquoi lui ?
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Qui sont les vivants ?
RomanceÊtre à l'apogée de son cancer et y survivre miraculeusement... N'est-ce pas trop beau pour être vrai... ? Un petit roman à première vue simple et sans importance mais qui cache au fond un réel secret. Eden, un jeune cancéreux de 17 ans survie miracu...