The Night Raven (Itachi x Reader x Kakashi)

Chapitre 4 - Pour évaluer mon niveau

J'avais cessé de croire en lui.

Comment aurais-je pu faire autrement?

Mon meilleur ami avait... Il avait tué. Et pas n'importe qui, putain. Tout son clan. En entier. Sa propre famille, merde! Le seul qu'il avait daigné épargner, sans raison apparente, c'était son frère. Le pauvre petit Sasuke...

J'étais complètement brisée. Lorsque mes parents m'avaient appris la nouvelle, j'avais refusé d'y croire, incrédule. Puis, l'information était parvenue à mon cerveau, additionnée aux événements de la veille qui me revenaient lentement par bribes, floues, mais réelles. Itachi les avait tous tués, bordel de putain de merde! Et il avait osé venir se faire consoler dans ma chambre après avoir trahi tout le monde! J'étais écœurée.

Toute la matinée, après avoir appris ça, je m'étais murée dans le silence et dans un chagrin de plus en plus profond. Mes parents avaient même fermé la boulangerie pour rester auprès de moi et, avouons-le, pour se remettre de leurs émotions, eux aussi. Ils avaient toujours considéré Itachi comme leur propre fils, ils étaient donc aussi choqués que moi... Et à chaque minute qui passait, je détestais un peu plus Itachi d'avoir osé commettre une telle atrocité.

Dégoûtée, j'avais entendu des gens scander dans les rues leur bonheur de savoir Itachi parti. J'en étais carrément malade, malgré ma haine grandissante à son égard. On aurait dit que personne ne cherchait à comprendre plus loin. Moi, tout ce que j'aurais voulu, c'était des explications. J'étais encore plus enragée quand je songeais qu'il était là, devant moi, à se traiter de monstre et à pleurer, à me serrer contre lui et même à m'embrasser, alors qu'il aurait simplement pu tout me dévoiler. J'aurais tout fait pour l'aider, pour le comprendre. J'aurais cru n'importe quoi, s'il m'en avait parlé. N'importe quelle excuse bidon aurait valu mieux que ce silence cruel auquel j'étais désormais confrontée. Si les explications étaient venues de lui... J'aurais été dégoûtée quand même, mais je crois que j'aurais été en mesure de l'accepter davantage.

Un peu plus tard, alors que le soleil commençait à descendre sur l'horizon, j'avais décidé d'aller voir. Je le devais, c'était vital. Je devais me rendre chez les Uchiwa, constater par moi-même l'ampleur du massacre qu'Itachi avait fait. J'avais l'impression de me trouver dans un état entre le sommeil et le réveil, comme si je me trouvais dans un univers parallèle. Mais mon état psychologique m'importait peu. En revanche, quelqu'un m'inquiétait et je devais aller le voir, m'assurer qu'il se portait bien malgré les terribles circonstances. Sasuke.

C'est au bord de la nausée, l'esprit empli d'appréhension et les yeux dans l'eau que je pénétrai dans le quartier des Uchiwa. Je m'arrêtai vite de marcher, le cœur en miettes de m'apercevoir à quel point le quartier était inhabituellement désert. Littéralement désert.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais. Des cadavres jonchant les rues? Du sang partout? Peut-être. Mais, visiblement, les fidèles ninjas de Konoha avaient eu le temps de faire le ménage après le carnage. Il n'y avait plus aucune trace du triste événement. En si peu de temps, c'était comme si rien ne s'était passé. Et c'était encore plus dur pour moi d'y croire.

Tel un somnambule, je déambulai lentement dans la rue, jetant des coups d'œil autour de moi et espérant sans relâche apercevoir quelqu'un. N'importe qui, bon sang, mais quelqu'un! Évidemment, il n'y avait pas âme qui vive... sans mauvais jeu de mots.

Machinalement, mes pas me menèrent face à la demeure que j'avais si souvent visitée, la maison que je considérais comme la mienne. En inspirant profondément, j'allai toquer à la porte, sachant pertinemment que je ne verrais plus jamais le sourire contagieux de Mikoto, ni l'air sévère, mais fier, de Fugaku. Et mon cœur se serra davantage face à ces sombres pensées. Après quelques instants, je toquai à nouveau, mais je restai bredouille. Où avaient-ils bien pu amener Sasuke? Incertaine de ce que je devais faire, j'entrepris de faire le tour de la maison. Peut-être était-il dehors?