The Night Raven (Itachi x Reader x Kakashi)

Chapitre 31 - C'est loin d'être fini

Mes poumons et ma gorge brûlaient atrocement.

Mon souffle était court et saccadé.

Un point douloureux déchirait mes côtes.

Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il sortirait de ma poitrine.

Mon dos était humide de sueur, malgré la fraîcheur presque hivernale de cette soirée de septembre.

Les muscles de mes jambes étaient endoloris et me hurlaient d'arrêter, mais je m'en fichais.

Car à cet instant, je courais comme jamais je n'avais couru dans ma vie.

Je courais pour aller rejoindre Itachi. Itachi, qui n'allait pas bien du tout selon son coéquipier...

Devant moi, Kisame courait lui aussi à vive allure. J'avais perdu toute notion du temps. J'ignorais si ça ne faisait que quelques minutes ou carrément des heures que j'étais partie de chez moi et que je le suivais à travers la forêt.

Après avoir constaté que je ne savais pas courir dans les arbres à la façon des ninjas – je n'avais jamais appris à malaxer du chakra, moi! J'ignorais même si j'en avais, putain! –, Kisame avait marmonné des paroles incompréhensibles en maudissant ciel et terre que je ne puisse pas le suivre en hauteur, ce qui nous aurait grandement facilité les choses. Afin de nous permettre de nous éclipser en douce du village sans que les gardes s'en rendent compte, j'avais alors monté sur le dos du shinobi. Kisame avait ensuite habilement sauté d'arbre en arbre par-dessus la muraille qui entourait le village, puis une fois dehors, il m'avait déposée au sol en me demandant si je croyais pouvoir le suivre sans le ralentir. Par un heureux hasard, il s'avérait que le repère d'Akatsuki où se trouvait Itachi n'était pas très loin de Konoha.

J'avais donc emboîté le pas au coéquipier de mon petit ami, puis nous avions commencé à courir à travers les arbres sans suivre de sentier précis, nous enfonçant de plus en plus au cœur de la dense sylve du Pays du Feu.

—C'est encore... loin? m'enquis-je après un long moment, à bout de souffle.

—On arrive bientôt, rétorqua Kisame.

—C'est Itachi... qui vous a demandé de... venir me chercher?

—Non. Il dormait profondément lorsque je suis parti.

—Il dormait... ou bien... il était inconscient?

—Entre les deux, je crois.

Je dus me faire violence pour ne pas céder aux larmes. J'ignorais totalement dans quel état se trouvait mon amoureux, mais je me doutais fort bien qu'il n'aurait jamais permis de son plein gré à Kisame de m'amener dans le repère d'une organisation criminelle. Il était donc forcément endormi... ou pire. Mais ça, je refusais de l'envisager.

Au bout de quelques minutes supplémentaires de notre course effrénée, Kisame ralentit enfin le pas et finit par s'arrêter complètement. Haletante, je positionnai instinctivement mes doigts sur mes côtes pour tenter d'apaiser la douleur qui me transperçait.

—Tu devrais te remettre en forme, ma jolie, me lança Kisame par-dessus son épaule. C'est désolant de voir une belle jeune femme de ton âge s'époumoner ainsi après avoir couru pendant une trentaine de minutes à peine.

—Très... très drôle.

Lorsque ma respiration redevint plus régulière, Kisame se positionna à mes côtés et m'indiqua l'entrée d'une sorte de grotte, si bien camouflée dans les broussailles et par la noirceur de la nuit qu'elle était impossible à distinguer si on ne savait pas qu'elle était là. Pendant un court instant, je regardai autour de moi, espérant sincèrement que Kisame – ou Itachi, dans le meilleur des mondes – accepterait de me ramener chez moi, après. Nous étions au beau milieu de nulle part et j'étais complètement perdue.