Chapitre 21 - Je peux t'attendre encore

228 22 25
                                    

Les jours étaient passés avec une lenteur monstrueuse, se transformant paresseusement en semaines, tandis que je m'étais plongée dans une sorte de torpeur quasi catatonique.

Quelques jours après le combat opposant Itachi à Kakashi, alors que je me trouvais au chevet du Ninja Copieur, Asuma Sarutobi était venu à son appartement. Escorté de deux autres shinobis, il m'avait annoncé que les médecins réclamaient Kakashi à l'hôpital pour le garder sous surveillance et le soumettre à une nouvelle batterie de tests. Ainsi, par la suite, j'avais passé le plus clair de mon temps entre l'hôpital et la boulangerie, ne passant chez moi que pour dormir un peu et me doucher.

Mes parents, conscients de ma profonde douleur, avaient préféré ne pas jeter d'huile sur le feu et avaient habilement évité le sujet en agissant comme si de rien n'était. Toutefois, lorsqu'ils croyaient que je ne les voyais pas, je surprenais fréquemment les regards de sympathie qu'ils me lançaient. Dès que mon quart de travail se terminait, je m'empressais de quitter la boutique sans demander mon reste. J'avais horreur de cette lourde ambiance et je ne voulais certainement pas de leur pitié.

Moins d'une semaine s'était écoulée depuis que Kakashi était tombé dans le coma lorsque Gaï Maïto était venu à l'hôpital. Avec un air triste, il m'avait lancé qu'il avait l'impression qu'à chaque fois qu'il me voyait, c'était pour m'annoncer de mauvaises nouvelles. J'avais alors appris qu'en plus de Kakashi, Itachi avait mis K. O. une autre personne avec son genjutsu. Cette autre personne qui s'était rendue dans un village voisin pour aller l'affronter, cette autre personne qui avait voulu prévenir son ami Naruto du danger lorsqu'il avait su qu'Itachi en avait après lui. Cette autre personne qui se trouvait désormais dans la pièce adjacente à la chambre de Kakashi. Cette autre personne désormais aussi plongée dans le coma.

Sasuke.

Ce que j'avais ressenti, en apprenant qu'Itachi avait fait une nouvelle victime qui était, de surcroît, son propre petit frère, était indescriptible. Cela dépassait l'entendement. Je n'arrivais juste pas à y croire, j'étais... désarçonnée, déroutée, ébranlée, scandalisée, mortifiée. Aucun mot ne pouvait décrire précisément ce qui s'était passé en moi, à cet instant. Comment avait-il osé faire une chose pareille, nom de dieu? En me rendant au chevet de Sasuke, dont l'état était identique à celui du Ninja Copieur, j'avais songé avec amertume qu'Itachi avait encore une fois dépassé les bornes. J'étais écœurée. Aucune excuse de sa part ne parviendrait à justifier qu'il s'en soit pris à Sasuke ou, du moins, il aurait besoin d'avoir des arguments en béton pour me convaincre qu'il avait eu raison de faire ça. Mais pour le moment, visiblement, il ne cessait plus de me décevoir...

Je n'avais toujours pas revu Itachi, d'ailleurs. Depuis que je lui avais demandé de partir, il n'était pas réapparu. C'était Kisame qui venait récupérer son médicament chaque semaine. Chaque fois que je le voyais, j'avais un pincement au cœur en songeant qu'Itachi était là, quelque part, à attendre que je lui demande de revenir vers moi. Cependant, pour l'instant, c'était mieux comme ça. C'était préférable que je prenne mes distances avec lui, du moins pour un petit moment. En toute honnêteté, je n'aurais pas supporté de le revoir après le mal qu'il avait osé faire à Sasuke, en plus de Kakashi. C'était trop pour moi. J'avais besoin de temps.

Ainsi, depuis déjà cinq semaines maintenant, j'étais immergée dans une routine à la fois triste et banale. Du lundi au vendredi, je me réveillais, j'allais travailler, puis j'allais à l'hôpital passer quelques heures en compagnie de Kakashi et de Sasuke, jusqu'à ce que les infirmières me jettent dehors. Le week-end, je passais tout mon temps avec eux, alternant mon temps entre les deux chambres. Je leur parlais, je leur racontais mes journées même si elles étaient insignifiantes et je leur faisais même la lecture. Toutefois, je devais avouer que je passais considérablement plus de temps auprès de Kakashi. En effet, avec une tristesse sans nom, je m'étais aperçue à quel point le Ninja Copieur était seul. Peu de gens venaient lui rendre visite, Gaï mis à part. Sasuke, lui, avait la visite régulière de la petite Sakura et d'autres genins de son âge. Contrairement à Kakashi, il n'avait pas vraiment besoin de moi.

The Night Raven (Itachi x Reader x Kakashi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant