The Night Raven (Itachi x Reader x Kakashi)

Chapitre 33 - Avant qu'il ne soit trop tard

Je venais enfin de sortir du boulot, complètement claquée.

Je ne m'étais toujours pas remise de la nuit chargée que j'avais passée auprès d'Itachi, et le minuscule nombre d'heures de sommeil que j'avais accumulées en deux jours n'aidait en rien à ma fatigue. Aussi, je me faisais toujours énormément de souci pour mon amoureux et j'étais incapable de ne pas penser à lui pendant plus de huit secondes d'affilée, malgré mon esprit embrumé d'épuisement. Outre le corbeau qu'il m'avait envoyé quelques heures plus tôt, tandis que j'observais Naruto et Sakura, je n'avais eu aucun autre signe de lui. Avant que je quitte le repère, il m'avait semblé mieux qu'à mon arrivée, mais il était encore tellement faible... Son état allait-il s'empirer?

Non. Je ne devais surtout pas penser à ça.

Tout en marchant vers chez moi, je me délectais de l'air frais automnal de cette fin d'après-midi qui caressait délicieusement mon visage tandis que j'observais rêveusement le ciel, où le soleil amorçait paresseusement sa descente. Profondément perdue dans mes pensées, je sursautai lorsqu'un gros corbeau noir provenant de nulle part vint subitement se poser sur mon épaule en croassant.

—Tiens, bonjour! murmurai-je en souriant avec soulagement à l'animal. Je pensais justement à toi... Merci de m'envoyer un autre corbeau, mon amour. Je suis tellement inquiète pour toi...

La seconde suivante, l'oiseau raffermit ses serres sur mon épaule, puis il prit son envol. Toutefois, plutôt que de s'éloigner, il demeura près de moi en volant en cercles, à quelques centimètres au-dessus de ma tête.

Intriguée par ce comportement inhabituel, je poursuivis ma route en jetant de temps à autre des œillades curieuses au corbeau, préférant ne rien dire à voix haute pour ne pas attirer inutilement l'attention des passants. Itachi tentait-il de me faire comprendre quelque chose par le truchement de son animal? Ou bien, avait-il tout simplement décidé de m'accompagner, en quelque sorte, pendant mon trajet? D'ordinaire, ses oiseaux passaient me voir et repartaient presque aussitôt, sans s'attarder...

Après encore plusieurs minutes de marche, j'arrivai enfin chez moi, et tandis que je montais l'escalier extérieur, le corbeau disparut soudainement dans un nuage de fumée. Surprise, je battis des paupières pour reprendre contenance, me questionnant brièvement sur le manque de sommeil et ses effets hallucinogènes. Avais-je rêvé éveillée?

J'approchai ensuite ma main de la serrure pour y insérer la clé, mais la porte s'entrouvrit sans crier gare, ne laissant paraître pourtant personne derrière – ce qui manqua me faire mourir de peur, d'ailleurs.

—M-mais... balbutiai-je en amorçant un mouvement de recul.
—Entre, fais comme chez toi, fit alors la belle voix d'Itachi sur un ton moqueur.

Mon cœur rata un battement, comprenant plus rapidement que mon cerveau qu'Itachi était là. Je m'empressai alors d'entrer et de refermer la porte, puis sans même prendre la peine de lui dire bonjour, je lui sautai dans les bras, tandis qu'il s'esclaffait en me rendant mon étreinte.

—Tu m'as manqué aussi, dit-il en posant un doux baiser sur ma tempe.
—Je ne m'attendais pas du tout à te voir, admis-je. Le soleil n'est même pas encore couché, et avec ce qui s'est passé cette nuit...
—Surprise, murmura-t-il d'un ton taquin tout en me relâchant.

Je reculai un peu et enfin, je pus apercevoir ses beaux grands yeux noirs qui pétillaient de malice, ainsi que le sourire en coin ravageur qu'il m'adressait. Et juste comme ça, inexplicablement, ma fatigue chronique s'envola comme par miracle. Il était vraiment là... Et dire que moins de vingt-quatre heures plus tôt, j'avais craint de ne plus jamais le revoir vivant!

—Je ne devrais effectivement pas me trouver ici, mais je m'en fiche, dit-il en se rapprochant pour venir effleurer ma joue du bout des doigts. Je me doutais que tu t'inquiéterais pour moi, après... après ce que tu as vu, au repère.
—J'étais affreusement inquiète, oui, confirmai-je en me blottissant de nouveau contre lui et en inspirant sa bonne odeur. Comment te sens-tu, aujourd'hui?
—Comme tu peux le voir, je vais très bien, dit-il en caressant mes cheveux. Cesse de t'en faire pour moi, ma douce.
—Impossible, murmurai-je, la gorge serrée par l'émotion.