The Night Raven (Itachi x Reader x Kakashi)

Chapitre 20 - Regarde ce que tu lui as fait

—T/P... si tu savais comment ça fait mal! J'avais confiance en toi et par conséquent, j'avais confiance en lui... Et pourtant, il m'a presque tué... Tu m'as presque tué, T/P...

J'avance dans l'épais brouillard environnant, incertaine de comprendre ce qui se passe. Qui est en train de me parler? Cette voix m'est extrêmement familière, mais elle est si rauque, si écorchée par la douleur que je n'arrive même pas à la reconnaître. Je continue d'avancer à petits pas. Tout est sombre, les couleurs semblent quasi inexistantes. J'ai l'impression de flotter dans le vide, comme si j'étais dans un univers parallèle. Le sol est noir, tout est noir ou blanc, comme si je me trouvais à l'intérieur d'un négatif de photographie. À l'exception d'une seule chose. Le ciel. Il est rouge. Le ciel est rouge sang. Qu'est-ce que ça veut dire? Où suis-je?

—T/P! m'appelle encore cette voix. Ne viens pas ici... Il te torturera, toi aussi!

Je fronce les sourcils. De qui cette voix parle-t-elle? Un mal de crâne intense m'assaille de plein fouet et je tombe à genoux en poussant un gémissement, la tête entre les mains.

—T/P... fait encore la voix. T/P, relève-toi! Enfuie-toi, je t'en supplie! Je ne veux pas te regarder mourir...

Avec difficulté, je me relève sur mes jambes flageolantes et je recommence à avancer de plus en plus vite. Je dois trouver la source de cette voix, je dois savoir qui m'appelle. Mais tout est si confus, si désordonné... si hors du temps...

Et soudain, comme s'il était surgi de nulle part, je l'aperçois.

Là, attaché sur une gigantesque croix, comme s'il était crucifié.

Là, les bras écartés perpendiculairement à son corps, les pieds joints.

Là, transpercé d'une dizaine de sabres, son sang d'une étrange couleur blanche s'écoulant à grosses gouttes.

Kakashi...

—Kakashi! j'hurle à m'en écorcher la voix. Qui t'a fait ça? Tiens bon!

Je cours vers lui dans l'intention d'aller le libérer, mais je trébuche sur quelque chose d'invisible et m'affale au sol de tout mon long. Je me relève promptement et recommence à courir. Je dois le sauver. Mais plus j'avance vers lui, plus il semble s'éloigner de moi, comme si le temps et l'espace étaient en pleines distorsions. Comme si la notion du temps ou de l'espace n'existait plus.

—Non, ne viens pas, T/P! me crie-t-il. Je t'en prie, sauve-toi!

Brusquement, je me retrouve à quelques millimètres de lui, mon visage se heurtant sur ses genoux. Je relève la tête pour regarder les yeux de Kakashi. Tout est d'un noir d'encre. Ses vêtements, ses cheveux, sa peau. Son œil habituellement noir est maintenant blanc, de même que le sang qui continue de s'écouler de ses plaies béantes. Toutefois, son Sharingan brille tel un rubis, aussi rouge que le ciel.

—Kakashi...

—Va-t'en, m'ordonne-t-il d'un ton suppliant. Il va te tuer...

—Qui? De qui parles-tu, Kakashi?

Il demeure silencieux et se contente de me fixer. Je pose les mains sur l'un des sabres qui le transpercent et tire dessus de toutes mes forces, mais dès que je le touche, le pommeau s'émiette entre mes doigts comme s'il était fait de cendres. Je pose alors carrément mes mains sur la lame quitte à m'entailler grièvement la peau, puis je continue de tirer, nonobstant le métal glacé qui s'enfonce peu à peu dans ma chair. Mais ce putain de sabre refuse toujours de bouger. La douleur sur mes paumes me fait hurler et, à travers les larmes qui envahissent mes yeux, je vois Kakashi baisser son regard sur quelqu'un derrière moi.