Chapitre 30 - Une bêtise impardonnable

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—C'est quoi ce sourire niais sur ton visage?

Tirée de mes pensées aussi sauvagement que si je venais de me faire gifler, je sursautai en levant les yeux vers mon interlocuteur qui m'observait d'un air ennuyé, sa joue appuyée contre la paume de sa main.

—C'est ton tour depuis au moins dix minutes. Je pensais que tu réfléchissais à ton prochain coup, mais visiblement, tu n'as même pas remarqué que je laissais le champ libre à ton général d'argent...

En baissant les yeux sur le plateau de jeu devant moi, je haussai les sourcils. Merde, il avait entièrement raison!

—Pardonne-moi, Shikamaru, soufflai-je avec un sourire piteux tout en déplaçant ma pièce. Je ne suis pas très concentrée, ce matin.

—Ouais, je vois ça.

Le coup suivant ne se fit pas attendre. Avec perplexité, je m'aperçus que j'avais joué le seul mouvement que je n'aurais pas dû. Adieu, général d'argent...

—Voilà T/P, c'est prêt.

La voix grave de Shikaku retentit derrière moi. Je me levai et me tournai vers lui, attrapant la petite fiole de liquide rougeâtre qu'il me tendait.

—Merci beaucoup, Shikaku.

—Il n'y a pas de quoi. Je vous laisse terminer votre partie.

—Pas la peine, intervint son fils en se levant à son tour et en s'étirant. T/P est en train de perdre en beauté et de toute façon, je dois aller rejoindre Asuma.

—Ah bon, fit Shikaku en tentant de retenir un sourire moqueur, en vain. Dans ce cas... je te dis à la semaine prochaine, T/P.

—Au revoir, Shikaku, répondis-je en ignorant son air goguenard.

J'adressai ensuite un sourire à l'homme qui permettait à Itachi de survivre depuis un peu plus de deux ans désormais, puis je me tournai vers son fils pour lui dire au revoir, mais il ne m'en laissa pas l'occasion.

—Je t'accompagne, déclara-t-il de sa voix traînante tout en enfouissant les mains dans ses poches. Nous allons dans la même direction.

—D'accord.

J'attendis patiemment que Shikamaru récupère ses chaussures, puis nous sortîmes de la cour arrière de la maison des Nara, nous dirigeant vers la rue.

Pendant quelques minutes, je contemplai le ciel sans nuages où brillait un soleil éclatant, qui augmentait considérablement ma bonne humeur. Tandis que le silence s'éternisait quelque peu, je laissai le vent frais de septembre jouer avec mes cheveux, inhalant à pleins poumons l'air empreint d'effluves de feuilles mortes, de feu de camp et de tarte aux pommes. C'était une si belle journée! Seigneur, que j'aimais l'automne! Et le fait que je m'étais réconciliée avec Kakashi la veille ne devait pas être étranger à mon allégresse, bien entendu...

—Dis-moi, T/P, c'était quoi, cette partie? s'enquit soudainement Shikamaru tout en marchant tranquillement à mes côtés. Je ne t'avais pas vue être aussi nulle depuis la première fois où on a joué.

—Hé! m'exclamai-je d'un ton vexé.

Shikamaru s'esclaffa et en me tournant vers lui, je remarquai que ses prunelles sombres brillaient d'une curiosité non feinte.

—J'étais simplement, hum... perdue dans mes pensées.

—Merci, j'avais remarqué. À quoi pensais-tu comme ça?

—Ça t'intéresse vraiment? le taquinai-je.

—Bah... Je suis curieux de savoir si tes pensées profondes méritaient vraiment que tu joues comme un pied, ce qui me permettrait de déterminer si je dois me trouver une autre partenaire de Shogi.

The Night Raven (Itachi x Reader x Kakashi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant