Chapitre 22 - Confiance

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Amiel

     - Est-ce que je peux te faire confiance ?

Là, mise à nu devant moi, pour seul vêtement une brassière, son regard pénètre mon âme. Ses ténèbres font le tour de mon cœur pour s'assurer si elle peut vraiment me faire confiance ou non. 

   Elle ne sait pas. L'ignorance et la naïveté se sont imprégnés d'elle et la confiance qu'elle aimerait avoir en moi lui brouille la vue. Blanche n'a jamais fait confiance en qui que ce soit, ses iris me l'affirment. Elle n'a jamais été trahie parce que le monde lui montrait ses vraies facettes et c'est pour cette raison qu'elle n'a jamais eu confiance en qui que ce soit.

   Alors, pourquoi Diable veut-elle me faire confiance ? Parce que je lui ai demandé ? Je n'aurais pas dû. Elle ne sait pas qui je suis réellement et cela me flingue le cœur d'une douleur abominable, insupportable.

    - Amiel ? Relance-t-elle pour avoir une réponse. 

Ses ténèbres ne m'envoutent plus, je sors de ma léthargie et attrape les bandages propres ainsi que le désinfectant.

    - Tourne-toi, je vais désinfecter tes points de sutures. Ordonnais-je calmement en évitant soigneusement de lui mentir.

   D'un geste, j'applique l'alcool sur le coton et commence à retirer les bandages sales avant de soigner celle que je devais blesser autrefois. Elle frissonne et a un mouvement de recul. Je n'ose pas imaginer la douleur qu'elle doit ressentir, la honte qui lui ronge l'esprit et la colère qui bouillonne dans ses veines.

    - Voilà, j'ai fini de désinfecter, annonçais-je.

    - D'accord, souffle Blanche.

   Les bandages propres sont vites appliqués, j'ai essayé de faire le plus délicatement possible pour ne pas lui faire mal, ni l'effrayer. Ses muscles sont si tendus qu'elle doit avoir des crampes dans tout le corps. Je lui propose de prendre les médicaments prescrit par papa et nous ne perdons pas une seconde de plus pour sortir de la salle de bain.

   La journée se déroule calmement. Blanche essaie de manger le strict minimum pour ne pas rendre par la suite. Ce matin, elle a trop mangé et je regrette de ne pas avoir fait attention. C'est comme si je donnais trop d'eau à une plante, par la suite, celle-ci est noyée.

   Après le déjeuner, j'ai relancé le film pour que Blanche puisse voir la fin, mais je n'ai malheureusement pas pu voir sa réaction, car cette fois, c'est moi qui me suis endormi. Plus tard dans l'après-midi, Blanche a voulu tester ma peinture et mes crayons et j'ai été heureux de voir un sourire illuminé son visage quand je lui ai dit qu'elle pouvait peindre sur une de mes toiles.

Elle s'est installé dans le salon et a dessiné un chien au beau milieu d'une forêt, évidemment, elle s'est inspiré du film. Pendant qu'elle peignait, je me suis permis de la contempler et mon cœur ne cessait pas de tambouriner telle une course de chevaux.

   Ses yeux sombres détaillaient patiemment les couleurs qu'elle avait utilisées pour la peinture, ses joues étaient légèrement roses, signes qu'elle avait repris un peu de ses forces. Ses cheveux, longs et noirs, étaient attachés en queue de cheval et caressaient sa nuque et, parfois, chatouillaient ses épaules. Elle a retiré son pull, car celui-ci était devenu encombrant à cause de ses blessures, pour laisser un simple haut sans manches.

J'ai rarement vu Blanche en manches courtes, mais la douceur de ses bras m'appelait et la chaleur qui en sortaient de ceux-ci m'ont averti que je m'y brûlerais si je tentais quoi que ce soit. Alors, patiemment, je me suis contenté de la caresser du regard sans qu'elle ne s'en aperçoive. La maison s'est déjà imprégnée de son odeur et le fait de l'avoir ici, chez moi, me laisse perplexe.

PAS COMME EUX (RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant