Chapitre 27 - Orphelin de mère

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Amiel

Une sueur froide s'écoule le long de mon échine quand mon patron ose me faire un clin d'œil devant ma binôme. Il est censé rester discret et son enthousiasme quand il nous a vus dans cette situation gênante n'a fait qu'affirmer ses espérances.
Le plan inventé par mon petit cerveau a soudainement pris une tournure différente. Mon mensonge est devenu réalité, Blanche et belle et bien amoureuse de moi et Lucille a eu raison quand elle a dit qu'il fallait « laisser mijoter ». Cependant, je ne compte évidemment pas passer à l'acte final de cette pièce de théâtre.

- Je n'ai jamais vécu une situation aussi gênante... souffle Blanche en me sortant de mes pensées.

   Ses joues ont encore la teinte rouge, gênée, elle se cache le visage avec ses mains. Je mentirai en disant que je ne suis pas non plus en train de fondre sur place. Je n'arrive pas encore à réaliser que nous venons de nous embrasser.

Pour la première fois.

- Moi non plus, dis-je, mais ça en valait la peine, non ?

   Mon sourire reflète sur son visage et elle pose une main sur sa bouche quand l'évènement de tout à l'heure refait surface dans sa tête. Elle se racle la gorge et regarde autour d'elle, ne sachant plus où se mettre. Pour profiter de cet état de choc, je m'approche d'elle en attrapant une mèche de ses cheveux ébène et pose une énième fois mes lèvres sur sa bouche angélique.

- Il est l'heure de rentrer à la maison, annonçais-je.

Elle hoche la tête et nous nous empressons alors de rejoindre le hall, avant de partir je désire souhaiter une bonne soirée aux Marc.

- Attends-moi à la sortie, je vais dire au revoir, préviens-je à ma binôme.

- D'accord, j'appelle un taxi.

Je hoche la tête et plonge dans la foule qui n'a qu'argent et titre à la bouche. De loin, j'aperçois monsieur Marc, alors je me dirige vers lui.

- Oh, bonsoir Amiel ! Le virement sera sur ton compte bancaire, dans trois jours, excellente performance, bravo à toi, félicite-t-il avant que je ne puisse en placer une.

- D'accord, je voulais seulement vous dire que je m'en allais alors merci de l'invitation et de me payer, lançais-je.

- Bien, tu as raison mon garçon. Bonne soirée à toi !

- Pareillement monsieur, mes salutations à votre épouse.

Il me dit que c'était comme si cela était fait quand je me suis déjà retourné. Au moment où je m'apprête à ouvrir la porte d'entrée, une main se pose sur mon épaule.

- Amiel !

Monsieur Prat me retient, une cigarette entre les lèvres.

- Excusez-moi, je...

- Bravo, tranche-t-il, ton plan a l'air de fonctionner à merveille ! Je savais que ma fille était une muse, mais naïve à ce point ?

Il termine sa phrase en raillant bruyamment et en faisant échapper la fumée de tabac en plein dans mon visage. Je retiens ma respiration et regarde autour de moi afin de m'assurer que personne ne nous écoute.

- O-Oui, je suis toujours certain de moi-même ! M'exclamais-je faussement.

Il resserre son étreinte sur mon épaule, cela parvient à me voler une grimace. Monsieur Prat se penche vers moi en me fusillant du regard.

- T'a plutôt intérêt petit, n'oublie pas que si t'es là c'est pour payer les dettes de ta mère !

Mon cœur se serre, j'acquiesce nerveusement en reculant d'un pas. Il me lâche, se redresse et m'offre un sourire hypocrite.

PAS COMME EUX (RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant