LA LUEUR DE LA LUNE-Le Prince des Dragons [TERMINÉ]

Jalousie et compagnie...

Rayla reprit son souffle avant de feinter à nouveau. Piéger l'adversaire, là était son but. D'ailleurs celui-ci, qui décidément n'arrivait pas à se détacher de son air narquois, la regardait sans rien faire. À part parler bien sûr.

- Voyons ! Tu crois vraiment pouvoir me battre ainsi ! Imagine que se soit la Pleine Lune ! Tu n'aurais aucune chance.

- Il me semble pourtant t'avoir vaincu une fois. Hum...laisse moi réfléchir...Tiens ! C'était un soir de Pleine Lune ! rétorqua Rayla.

Léon, car c'était bien lui, serra les dents.

- Combien de fois devrais-je te dire que je t'ai laissée gagner ? demanda-t-il.

Son adversaire leva les yeux au ciel. Qu'il ragote ! Elle finirait par lui faire admettre qu'elle était plus forte que lui. Toujours en mouvement, elle se dédoubla. Mais on voyait bien que ses clônes étaient de moins bonne qualité que ceux de la dernière fois.

- Tu sais quel est le plus gros point faible des elfes de la Pleine Lune ? Si il ne fait pas nuit, nous sommes moins puissants, déclara Léon.

- On pourrait en dire de même pour tous les autres : si il n'y a pas d'eau, les elfes de l'Océan sont moins puissants, de même pour les elfes du Soleil quand celui-ci n'est pas, etc. C'est pour cela que nous apprenons le combat.

Rayla lança un coup d'œil discret derrière Léon. Ça y était ! Un de ses clônes l'approchait ! Malheureusement, le prince ne fut pas dupe. Il se retourna avant de trancher l'illusion.
- Nous arrêterons là pour aujourd'hui, dit-il.

Il avait beau dire mais de grosses gouttes de sueur coulaient sur son front. Rayla, contrairement à ses habitudes, décida de s'amuser. Elle avança pas à pas jusqu'à Léon. Et essuya sa sueur avec sa main. Le prince ne sut comment réagir et resta interdit. Alors, Rayla sortit sa lame et la plaqua contre la gorge de son adversaire.

- Alors tu disais ? Que tu ne te laissais jamais distraire ? Ou quelque chose dans le genre ? le nargua-t-elle.

Le prince se racla la gorge. Avant de déclarer satisfait.

- Tu veux aller en discuter avec l'humain gringalet ?

La jeune elfe de retourna brusquement. Callum se tenait là, debout. Il se détourna avant de partir au pas de course. Rayla fusilla une dernière fois Léon du regard et courut rejoindre son "petit-ami". Elle se mit à lui crier «Callum !» en plein dans les oreilles. Mais celui-ci restait stoïque. Ce fut seulement au moment où Rayla le gifla qu'il lui fit face.

- Qu'est-ce que tu peux être violente ! murmura-t-il.

L'elfe haussa les épaules.

- Tu n'étais pas au courant ?

- Apparemment je ne te connais pas aussi bien qu'il n'y paraît. Contrairement à ton prince...

Une grimace de dégoût déforma le visage de Rayla.

- Moi et Léon ? Tu es sérieux là ? Écoute tu vas tout de suite te sortir cette idée de la tête. Ensuite tu iras te laver les yeux. Je pense que tu n'as pas tout vu jusqu'à la fin.

- J'ai vu que vous étiez drôlement proches...

- Oui afin que je puisse mieux lui planter mon épée dans la gorge.

- Hum.

Rayla prit la main de Callum. Simple et efficace. Cette technique fit son effet.

- D'accord je te crois. Mais ne fais plus jamais ça.

Rayla pouffa. Ce qui sembla rassurer l'humain. Ils se mirent à parler de tout et de rien. Les retrouvailles de Lujanne et de Séléné, leur entraînement qui avançait de jours en jours...
Ils gardèrent malgré tout le silence sur les évènements les plus tristes. Les pleurs de Lujanne face à la plume qu'il restait de Phéni. Le pli de colère sur le front de Soren qui ne semblait pas vouloir s'effacer. De la peur qui leur serrait le ventre à la pensée du mage noir. D'ailleurs, celle-ci devint plus pressante lorsqu'Ezran surgit pour leur annoncer quelque chose...

Réunis autour de Zym, l'alliance elfes-humains se faisait silencieuse.
Rayla, surtout, n'en revenait pas. Viren était de retour. Pour de vrai cette fois...

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CLAUDIA

Le mage noir a encore voulu se lever sans l'aide de sa fille. Celle-ci exaspérée ne put s'empêcher de lui dire pour la millième fois de l'attendre. Ce à quoi il répondit :

- Je n'en peux plus d'attendre Claudia. Nous sommes à Xadia ! Le territoire ennemi ! Et au lieu d'y semer malheur et destruction, je dois patiemment attendre.

- Justement. Nous sommes sur le territoire de l'ennemi. Tu ne trouves pas ça dangereux toi ? Nous devons nous cacher sinon ils nous repèrerons. Je ne serais pas surprise qu'ils aient envoyé des troupes à notre recherche.

- Peut-être bien. Mais sais-tu pourquoi ils me cherchent avec tant d'acharnement ? Parce-qu'ils ont peur de moi. Ils savent qu'ils sont impuissants devant moi. Surtout que désormais tu es à mes côtés ma fille ! La victoire n'en sera que plus facile.

- D'accord, d'accord. Ce n'est pas comme-ci on pouvait te raisonner...Mais ne veux-tu pas attendre que ton...ami sorte de son cocon ?

Viren fit la moue.

- Tu as raison. Aravos nous sera fort utile. Mieux vaut l'attendre.

- Aravos ? C'est son petit nom ? Je ne te savais pas sentimental au point de nommer ton animal de compagnie ! rigola Claudia.

Elle n'était pas rassurée pour autant. Elle savait qu'elle devait rester auprès de son père. Elle était sûre et certaine que c'était le bon choix. Mais parfois, il lui arrivait d'avoir des frissons. Elle s'en alla, prétextant aller chercher de la nourriture. Elle marcha quelques temps dans la forêt. On ne pouvait nier que le territoire ennemi était magnifique.
Elle pensa à Callum. Il lui faisait confiance. Elle pourrait donc sûrement le rallier à sa cause. Elle s'occuperait ensuite de cette Rayla et de Soren. Soren...elle aurait dû essayer de comprendre ses choix en tant que sœur. Mais elle n'y arrivait pas. Tout ce qui comptait était d'aider ses proches non ?
Son soupir fendit l'air. Elle ramassa quelques fruits afin de ne pas revenir les mains vides. Mais lorsqu'elle arriva, elle trouva son père en pleine conversation avec le cocon.

- Quand dis-tu que tu sortiras ? Demain ? Eh bien c'est pour le mieux. J'ai pour projet d'envahir une ville elfe. En es-tu ? J'aurais dû me douter que tu accepterais. Que dis-tu ? Tu as réussi à détruire une ville d'ici ? Laquelle ? Une de celles des elfes de la Pleine Lune ? C'est formidable !

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RAYLA

Viren a réussi à détruire Nexia, une des villes des elfes de la Pleine Lune. Mais comment avait-il fait ? Rayla ne pouvait pas y croire. Une larme, signe de faiblesse qu'elle tenta d'enfouir en elle, coula sur sa joue. Callum lui prit la main. Même sans connaître le peuple de cette ville, il paraissait choqué.
Séléné prit enfin la parole :

- Nous allons déployer plus de soldats aux alentours des villes lunaires. Reine Zubeia auriez-vous une chose à ajouter ?

La majestueuse dragonne s'étira.

- J'enverrais des dragons chercher des survivants. Ils pourront les mener ici. Peut-être auront nous plus d'éclaircissements sur la situation. Après
tout Nyx a pu se tromper dans ses faits.

Nyx était là effectivement. Elle avait volé de toutes ses forces en apprenant la destruction de Nexia. Elle se tenait dans un coin, la tête basse.

- Je ne pense pas m'être tromper ma reine. Honnêtement, les habitants des régions alentours semblaient tellement sous le choc. Je ne sais pas ce qui a pu se passer là-bas mais c'était terrible.

- Vous a-t-on rapporté la présence d'un certain Viren ? demanda Séléné.

- Eh bien... D'après ce qu'ils m'ont dit, une immense quantité de magie noire flottait dans l'air. Avec de la magie primitive.

- Aravos... murmura Zubeia. Nous sommes en grand danger. Je ne sais même pas si nous pourrons gagner cette guerre.