16- Anniversaire

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— Nous devons assister à la fête d'une vicomtesse dans deux jours, annonce le Duc en posant sa tasse de thé. J'ai l'impression qu'elle a invité le royaume d'Etem au grand complet!

— Laquelle? demande Cordelia. Ne me dites pas que c'est cette arrogante Annick Fletcher!

Cette femme déteste décidément la moitier du royaume...

Larry pose ses lunettes sur le bout de son nez, puis il tire l'invitation vers le bas.

— Non, Madame Linda Oswell, ma chère.

Cordelia grogne, elle n'a pas l'air de mieux s'entendre, cette Linda.

— J'espère que votre étrange rume sera passé, June. Il ne faudrait pas manquer une oportunité de discuter avec des gens de votre classe, dit-elle d'une voix remplie de reproche.

Effectivement, je me suis levée ce matin avec un vilain rume, je tousse et fais de la température. Mon nez est si bouché que je ne goûte même plus la nourriture!

Je prends mon mouchoir de poche et le passe sous mon nez, je sens venir un éternument. Effectivement, ça arrive.

— Vous devriez aller vous reposer dans votre chambre, June. Je ne veux pas attraper cette... bactérie!

Je reconnais bien la Duchesse dans ces mots.

J'accepte et me dirige vers ma chambre, j'y trouve une Gayle occupé à épousseter.

— Vous revenez déjà? me demande cette dernière en arrêtant son action.

Je soupire.

— La Duchesse veut que je me repose, j'avoues en me glissant sous une couette avec ma voix rauque.

Gayle vient rapidement m'aider en apportant une couverture supplémentaire. Cette nuit, c'était la première fois que j'avais besoin d'elle, je me suis réveillé avec un vilain mal de tête en plus d'avoir très froid. Je ne me sentais vraiment pas bien.

Je m'endors finalement dans mont lit. J'espère me reposer un peu.


Le jour J, je ne me sens toujours pas mieux. La Duchesse refuse de me laisser sortir de ma chambre tant que mes éternuments ne seront pas partis. Elle ne veut pas attraper le même virus que moi.

Je passe encore presque toute la journée au lit, rien de très important, mais je me souviens, en mangeant mon diner, allongée dans mon lit, que j'ai commencé à écrire une sorte de journal les premières journées de mon arrivé ici. Je me glisser alors hors de mon lit, puis marche jusqu'à mon bureau. Là, je sors une plume, un pot d'encre et plusieurs feuilles.

Je raconte ce que je vis, mes émotions, mes habitudes. Je ne sais pas, mais c'est amusant d'écrire.


Le lendemain, toujours allongée dans mon lit, je réalise que je me sens beaucoup mieux. Je risque donc de m'aventurer jusque dans la salle à manger, je mange seule, car les autres sont partis, mais heureuse. Je discute au retour avec des gardes et des servantes. Je me sens beaucoup plus libre en cet instant, sans la Duchesse derrière moi à critiquer mes faits et gestes.

Alors que je m'avance vers ma chambre, je regarde l'horloge suspendue au-dessus d'un meuble de décoration. Dix-huit heures trois. Ça m'étonne qu'ils ne soient pas déjà rentrés!

— Mademoiselle! me lance Gayle lorsque j'entre. Vite! Ils sont rentrés!

Je souris, mais son expression faciale me fait peur. Ses traits sont apeurés. Elle semble sous le choc. Où est son sourir radieux?

Elle sort de ma chambre, je la suis et nous imagine aller à l'extérieur, mais elle monte les escaliers, puis me mène à une autre pièce.

— Il vous attend, Mademoiselle.

Je hausse les sourcils.

— Qui?!

Mais les portes s'ouvre, un homme habillé tout de noir est là. Je crains le pire. Qu'est-il arrivé?!

— Mademoiselle June Angwin! lance-t-il d'une voix rauque.

Il remarque mon regard perdu. Je suis dans un bureau, très vaste. Je crois que c'est celui du Duc.

— Asseyez-vous, me recommande-t-il en pointant un fauteuil en cuir.

Je fais comme il dit, il se met en face de moi.

— Lorsqu'ils revenaient, la Duchesse et le Duc ont fait face à une tempête. Elle a été très ravageuse dans le coin de Morbell, annonce-t-il.

— Quel est le probème? je souffle, inquiète.

Il semble hésiter.

— Dites-le bon sang!

Il se mord la lèvre.

— Un arbre semble avoir été touché par la foudre juste devant la calèche lorsqu'ils étaient en route pour revenir, les chevaux ont pris peur et ont entrainés la chute de la calèche dans un ravin. Monsieur et Madame Angwin sont malheureusement mort dans l'accident. Leur dépouille sera rapporté d'ici quelques heures au manoir.

J'ouvre la bouche, ébahie.

— Et Caspian, l'héritier?!

L'homme qui me semble être un notaire se pince à nouveau les lèvres.

— Il se trouvait dans la deuxième calèche, il n'est pas blessé.

Je soupire de soulagement lorsque quelqu'un cogne à la porte. Je me précipite sur celle-ci, Caspian est là, certe mouillé par la pluie toujours intense, mais en vie. Je le prends dans mes bras, le sourire jusqu'aux oreilles.

— Je ne veux pas intérompre ce moment, mais je dois vous avertir que vous devenez les nouveaux Duc et Duchesse.

Je lève la tête en direction du notaire.

— Vous devrez vous marier immédiatement après la Semaine de Deuil, c'est la règle.

Je me retourne vers mon «fiancé».

— Sérieusement? demande ce dernier.

Je baisse les yeux, serait-il déçu?

— Pas que je ne le veux pas, dit-il comme s'il lisait mes pensées—quoique vue mon expression, il a du comprendre—. Nous ne pouvons même pas avoir notre période de fête pour nos fiançaille?

Je suis soulagée, au moins, Caspian n'est pas trop déçu de se marier si tôt avec moi!

— Vous êtes fiancé depuis que vous avez été choisis par ce Duché, Monsieur.

J'acquiesce, Caspian fait de même.

— Je vais vous laisser, nous dit le notaire en se dirigeant vers la porte.

Je suis fiancée et la nouvelle Duchesse d'Angwin du Nord! Je n'arrive pas à y croire.

La Duchesse du Nord (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant