IX- Amertume (2/2)

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Livaï se sentait malgré tout un peu anxieux de cette situation. Si sa rude journée lui restait encore au travers de la gorge, sa visite improvisée lui laissait une sensation amarescente. Cela faisait des mois qu'il n'avait parlé à presque personne. Son malaise social qu'il trimbalait depuis gamin, couplé à son obstination vaine et maladive n'avaient pas aidé.
Hanji lui avait envoyé un message ce matin en plus !
Lui, s'était contenté de l'ignorer afin de rester concentrer sur son objectif. Et voilà qu'il débarquait à sa petite fête, sans même s'annoncer au préalable. Même si il se sentait un dandinet plus léger depuis qu'il était avec Erwin, il restait malgré tout d'une humeur particulièrement massacrante. Il avait sans doute fusillé plus d'une personne du regard en venant jusqu'ici. À croire qu'il les avaient maudit sur six générations, juste parceque ils avaient eut le malheur de poser leurs yeux curieux sur sa tronche.
Merde, il aurait pas pu lui proposer une soirée ciné ou un truc juste en tête à tête, cette foutue perche ? Il se sentait mené en bateau malgré lui depuis le début de l'après midi, et se laisser porter comme ça ne lui plaisait pas. Une réflexion de travers et il partirait au quart de tour, surtout avec les réflexions mal placées que pouvait parfois avoir Hanji.

Non ! Il se mit une gifle mentale.
Il était là pour s'amuser un peu, pas pour se prendre la tête et souligner les défauts des autres pour se rendre plus exécrable encore. Même si la foule n'était pas son fort, et encore moins les relations sociales, il pouvait bien faire un effort, non ? Ces gens là étaient ses amis après tout. Et puis, autant qu'il sache, il avait bien voulu accompagner Erwin à cette soirée.

Il ne pu quand même pas s'empêcher de soupirer à nouveau, lorsque son ami appuya sur la sonette de l'appartement.
Au travers de la porte, il devinait déjà qu'il dominait un mood à la casseur flowteur, où conneries en tout genre et effluves d'alcools régnaient en maître. Cette impression, lui venait sans aucun doute par la musique du duo, qu'il parvenait à distinguer entre les voix étouffées.
Il ressentais déjà toute l'ambiance festive des lieux, les timbres de voix forts, les blagues fusant à tout va. C'était à des lieues de ce qu'il ressentait actuellement. Il ne savait pas encore dire si il le vivait bien ou mal, tiraillé entre sa mauvaise humeur latente, l'envie de se foutre complètement en l'air, et celle de juste de prendre sur ses pulsions pour essayer de passer une bonne soirée. Et ce sans envoyer chier tout le monde ou se prendre une caisse.
Sans surprise, ce fut la brune qui ouvrit la porte, enjouée, les joues empourprées de rose et les lunettes tombante sur le bout du nez, une bière déjà entamée à la main.

-"Ahh t'en as mis du temps Erwin ! Ça se fait pas d'...."

La femme se coupa brusquement. La bouche encore entrouverte, comme stupéfaite, elle restait interdite face à la présence du petit teigneux à ses côtés, un peu en retrait dans l'ombre du titan, il se voulait discret.

-"Livaï ?"

Murmura elle, clignant des yeux comme pour s'assurer qu'il était bien réel. Les ombres pouvaient lui jouer des tours parfois, avec sa mauvaise vue.

-"Ça fait un ba..."

Se risqua il à prononcer. Mais il n'eut même pas le temps de finir sa phrase, que la bigleuse se jetta à son cou, pour s'y accrocher férocement.

-"Ahhhhh ! On se faisait du soucis ! T'aurai pu me répondre ce matin au moins, au lieu de me lâcher un cruel "vu"! Alors ?! Ça s'est passé comment ?!"

Livaï se sentait un peu abassourdi par le poids qui lui était tombé dessus d'un coup.
Crispé, il se mit en quête d'une quelconque aide extérieure pouvant arracher cette sangsue de ses bras. Tout ce qu'il remarqua, fut une petite troupe formée dans l'encadrement de la porte, silencieuse, toute aussi ahuri par sa présence.
Ça va ! Il n'était pas revenu d'entre les morts ou d'un voyage à l'autre bout du monde ! Quoique. Peut être que tous l'avaient vécu comme si c'était le cas ? Cet attroupement eut néanmoins le don de le mettre très mal à l'aise, si bien qu'il s'en senti pâlir un instant. En plus avec Hanji qui continuait de l'étouffer, il commençait cruellement à manquer d'air. Remarquant cette vive perte de couleur chez son ami, bien que peu flagrante par sa carnation naturelle, Erwin posa une main sur l'épaule d'Hanji, lui invitant implicitement à reculer.

Shingeki No Kyojin : Recueil OS | Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant