XI- Une histoire de vitesse (1/?)

451 26 11
                                    

La concentration fusait aux quatre coins du paddock. Le départ de course avait été annoncé pour quatorze heures tapante, et presque aussitôt, la quiétude des échanges du midi s'en était allée, laissant place au vombrissement des moteurs. Entre le ballet de voitures aux formes, attributs et sons divers, courraient les mécaniciens, proches et amis des pilotes dans les automobiles. Étrilles, batteries et cales en main, on pouvait déjà voir certains d'eux, courrir à grandes enjambées derrière les bolides en mouvement. Ces derniers n'étaient pas encore à leur pleine puissance, mais les à-coups de certains pilotes sur la pédale de l'accélérateur, donnait une vague idée de leur impressionant potentiel de rapidité.

À seulement quelques courses du dernier prix du championnat, il était mené, avec plusieurs points d'avance, par le spectaculaire Kenny Ackerman.
Si sa monoplace était déjà à lui seul, un unique spécimen bricolé par ses soins, lui même ne demeurait pas en reste avec son sacré caractère de bon vivant. Sur le paddock, sa renommée était incontestable, et par dessus tout, il demeurait le bon ami, bien qu'un peu beauf sur les bords, que tous appréciait.
Cet homme avait tombé, en dix ans à peine, les records de montée des plus grands à tour de bras. Et après plusieurs années passée dans ce milieu, il se battait désormais plus contre l'ombre de ses saisons passées, que contre un quelconque autre pilote sur le plateau.
Aujourd'hui, il s'était fixé un objectif, battre son record ultime, qu'il ne parvenait pas à dépasser depuis quelques années déjà. Et la mission n'était pas simple sur un tracé de montagne aussi complexe que celui ci. La chaleur étouffante de ce début d'été rendait la piste brûlante et quasi impraticable par sa dangerosité. Certains avaient jugé plus sage de ne pas faire cette dernière montée de course, car le goudron brulant ne permettait pas une bonne accroche des voitures sur la piste glissante à souhait.
Kenny ne faisait pas parti d'entre eux.

Voici ce que la course faisait de ces pilotes : Des drogués de vitesse et d'adrénaline, une addiction dans laquelle tous ici présent étaient emportés, de gré ou de force.
Objectivement parlant, la perspective de s'élancer aux commande d'un bolide, roulant à vive allure sur un pans de montagne, semblait terrifiante. Allez donc parler à ces pilotes, et il ne démentiront pas. Tous étaient bien conscient des dangers, de ce fait de rouler sur le fin fil entre maîtrise et perte de contrôle. À les croire, le sentiment était si grisant, si intense, qu'il en valait la peine. Les prouesses de réflexologie humaines et technologiques de ces bolides, était un parti pris à prendre contre les risques de sa propre vie.

Derrière cette voiture que tous observaient avec un certain émerveillement, elle y aperçu son neveu, jeune adolescent de quinze ans à peine.
Il courait après le champion à vive allure, un sac à dos sur les épaules dont dépassait les fils rouge et bleu d'une batterie. À sa main, une vieille cale de bois, usée par le temps, qu'il s'empressait de poser contre les roues de la voiture lorsqu'elle se stoppait en pré grille. Avec empressement, il se mettait aussitôt à tourner autour, frottant les pneus chauds avec son étrille à cheval pour en retirer le moindre cailloux qui s'y serait accroché, et ainsi favoriser une meilleure adhérence du véhicule à la route.
Lorsque son oncle lui faisait signe, il revenait aussitôt récupérer la cale, et se remettait aussitôt à lui courir derrière lorsqu'il repartait, répétant ce schéma autant de fois que nécessaire.

Livaï, qu'elle observait de loin, se tuait à la tâche, conscentieux et désireux de bien faire. Ce jeune sportif en pleine action, était toujours un spectacle plaisant à observer. L'évidence était telle, qu'elle ne se préoccupait plus de le souligner depuis quelques années déjà, se permettant juste d'en profiter avec discrétion.

La cause de leur connaissance résidait en l'amitié exaspérante de l'oncle du brun et de son propre père, également pilote de monoplace, dans la même catégorie que l'Ackerman. Son père ne se voilait pas la face, avec son âge plus avancé, il ne rivaliserait jamais avec les talents de pilotage inné du quarantenaire. Mais cela ne les empêchait pas d'être bons amis, et de manger parfois ensemble lors des pauses du midi, quand il n'était pas convié ailleurs.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 21, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Shingeki No Kyojin : Recueil OS | Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant