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  J'ai galéré à faire ce fanart mais je suis contente parce qu'il ressemble un minimum à quelque chose-

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Kazutora serra ses mains sur les lanières de son sac et se mordit la lèvre, sans cesser de faire les cents pas le long du quai du train.
   La nuit était déjà tombée. Il n'y avait plus un raie de lumière du soleil, pas une teinte d'azur dans le ciel, seulement un voile sombre étendu au-dessus de la ville qui était parsemée d'étoiles qui brillaient timidement. Un doux courant d'air glacial s'était installé, dans la gare il filait entre les quais et enveloppait les trains qui affluaient de toute part. Il y avait un lointain bruit de sifflement, mêlé au bruit des rails, des quelques passants qui montaient dans les trains.
   Malgré cette faible bande sonore, le décor restait calme et apaisant. C'était ce genre d'ambiance qu'aimait Kazutora. Un silence partiel, seulement entrecoupé des murmures de la gare, et une atmosphère froide, discrète. Ça le rassurait et le faisait se sentir bien, mais aujourd'hui, c'était tout le contraire.
   Le jeune homme ne pouvait s'empêcher d'aller de long en large près des rails, en regardant autour de lui avec panique, le cœur tambourinant contre sa poitrine. Se mettre dans un tel état était peut-être excessif mais là, Kazutora était vraiment stressé.
   Qu'elle idée de partir voyager avec un seul sac sur les épaules, sans aucune destination précise, et surtout avec un garçon qu'il ne connaissait vraiment que depuis cette année. Même avec ses amis de longue date, Kazutora ne penserait jamais à le faire, mais alors là avec Rindo... Il fallait dire qu'il avait une façon de parler qui donnait l'impression qu'on ne pouvait pas aller contre son avis. Lorsque Rindo parlait c'était comme s'il trouvait tous les arguments pour savoir exactement comment persuader quelqu'un, comme s'il savait exactement quoi dire et qu'on ne pouvait pas lui échapper. Ce n'était pas du tout négatif, ni un reproche, Kazutora aimait bien ça chez lui, mais ça faisait donc qu'il se retrouvait à lui dire oui sans réfléchir et voilà où il en était...
   En plus, ça n'allait peut-être pas bien se passer, même s'ils s'entendaient très bien en général...
   Peut-être que Rindo allait s'ennuyer avec lui ? Peut-être qu'il regretterait de lui avoir proposer ce voyage, qu'il ne saurait pas comment faire la conversation et que tout serait silencieux entre eux. Peut-être qu'il n'allait pas l'apprécier au final...
   C'était vraiment bête comme idée de partir voyager avec lui sur un coup de tête. En plus, Kazutora était censé être absent en ce moment. Il se sentait toujours mal, même si son mal-être s'allégeait, et ce n'était pas le moment pour lui de sortir, il le savait... Il n'avait pas envie de plomber l'ambiance avec ses problèmes.
   Bon. Rindo n'était pas encore arrivé à la gare, peut-être que Kazutora pouvait partir pour lui éviter ça ? Oui c'était le moment, après ça allait être trop tard.
   Le jeune homme fit donc vivement demi tour pour quitter la gare, mais malheureusement pour lui, il tomba nez à nez avec son ami, qui venait d'arriver juste derrière lui.
   — Je rêve où t'allais partir là, dit Rindo en guise de bonjour.
   — Je savais pas que t'étais là..., dit Kazutora avec gêne.
   — Hé toi je te surveille hein, t'as pas intérêt à partir sans moi, menaça Rindo en agitant son index devant lui.
   — Je partirais pas..., marmonna Kazutora en s'écartant de lui.
   — Mouais.
   Rindo lui lança un regard perçant et Kazutora n'osa plus bouger du tout. Sa tentative de fuite avait lamentablement échoué, s'en était presque humiliant. Il pouvait toujours essayer de faire changer d'avis Rindo, mais têtu comme il était...
   — Dis tu veux vraiment qu'on le fasse ?
   — De quoi, demanda Rindo en penchant la tête.
   — Mais le voyage !
   — Oh. Mais oui je veux le faire.
   — Sanzu est au courant que tu es avec moi ?
   — T'as peur de lui ou quoi, demanda Rindo avec un petit rire.
   — N-non mais juste... Je veux pas me faire tuer quoi...
   — Je l'ai prévenu t'inquiète pas, et il était d'accord pour que je parte avec toi. Allez viens.
   Rindo passa devant le jeune homme et lui attrapa le poignet pour le forcer à le suivre. Kazutora préféra ne pas lutter et se laissa entraîner.
   — Tu as une idée d'où tu veux aller, demanda Rindo en levant les yeux sur les écrans qui indiquaient quel train allait où.
   — Non pas vraiment. Choisis toi.
   — Ok, on va prendre celui-là, décida Rindo.
   Il tira Kazutora près de lui et les deux jeunes hommes montèrent dans un train au hasard. Il s'agissait d'un vieux train, ceux qui n'étaient pas encore remplacés par les trains plus rapides et en meilleur état. Rindo avait dû faire exprès de le choisir, ça donnait un côté authentique au voyage. À cette heure-là le train était presque vide, seules quelques personnes comblaient le vide du wagon, assises sur les sièges dont le tissu s'effilait par endroit.
   Dans ce train-là, les sièges n'étaient pas tous contre les vitres, mais ils formaient des compartiments de quatre, certains avaient même des tables. Ce train avait dû être aménagé. De petites lanternes étaient suspendues au plafond et diffusaient une lumière jaunâtre dans le wagon, les vitres étaient toutes fermées, certaines rayées par endroit, et certains sièges étaient défoncés.
   Rindo poussa Kazutora jusqu'à un endroit où il n'y avait personne, et les deux jeunes hommes s'assirent l'un en face de l'autre.
   Kazutora continua de regarder l'intérieur du wagon avec curiosité. Ils n'étaient vraiment pas beaucoup, seulement sept passagers. Eux deux, une vieille femme plus loin, dont les yeux étaient fermés, un homme en costume qui se tenait à l'une des barres du wagon, et un homme avec ses deux petites filles.
   Le train était vraiment traditionnel, il devait dater du Japon d'avant guerre et conservé depuis le temps. Oui c'était sûrement ça, les affiches publicitaires accrochées au mur étaient anciennes, elles dataient des années trente. Ce train devait être un peu comme un mémorial en l'honneur de l'ancien temps, même s'il n'était pas en très bonne état, il devait être entretenu pour continuer de fonctionner et permettre au voyageur de l'utiliser. Kazutora aimait bien l'atmosphère qui se dégageait de ce train, il avait quelque chose d'apaisant et de chaleureux.
   — C'est un train pour les longs voyages, expliqua Rindo alors que les portes du wagon se fermaient, marquant le départ du train.
   Kazutora posa son regard sur lui. Rindo s'était adossé au mur contre son siège, dos à la fenêtre. Il avait plié ses jambes en posant ses pieds sur le siège à côté du sien, et avait entouré ses genoux de ses bras.
   — Où est-ce qu'il va nous emmener, questionna Kazutora à voix basse, comme pour ne pas risquer d'éveiller les passants qui semblaient tous endormis.
   — Je ne sais pas. Je n'ai pas regardé la destination finale, mais je connais ce train alors c'est pour ça que j'ai voulu qu'on le prenne.
   — C'est pour les longs voyages dans tout le Japon ?
   — C'est ça. Il ne fait pas beaucoup de station la nuit, il roule longtemps et s'arrête loin, quelque part dans le Japon, expliqua Rindo alors que le train sortait de la gare.
   — Je vois... Tu as déjà pris ce train ?
   — Oui avec Ran, mais toujours avec une destination précise. C'est lui qui me guidait, je ne comprends pas grand-chose aux lignes de trains, tout seul je me perds.
   — Oh... mais moi aussi. Enfin à Tokyo je connais les chemins que j'emprunte mais là...
   — C'est pas grave si on se perd, ça fait parti du voyage, dit Rindo pour le rassurer.
   Kazutora ne répondit pas, et se contenta de tourner la tête vers la vitre pour observer le paysage qui commençait à défiler. Le train était sorti de la gare et filait sur les rails dans un bruit de grincement. Dehors il faisait nuit noire, mais on pouvait parfaitement voir dans l'obscurité les tours de Tokyo s'élever vers le ciel, et leurs nombreuses fenêtres illuminées entourées d'un halo de clarté. Les grands panneaux publicitaires de la ville aussi étaient parfaitement visibles, ils étaient éclatants dans la pénombre.
   Kazutora s'accouda près de la vitre et posa son menton sur la paume de sa main.
   — Tu penses qu'ils remarqueront notre départ, questionna-t-il avec perplexité.
   — Je ne sais pas. En semaine ils l'auraient immédiatement remarqués, mais le week-end c'est peut-être plus facile pour disparaître, supposa Rindo.
   — Hmm... Tu es sûr que ça ne dérange pas Sanzu que tu partes avec moi ?
   Rindo tourna la tête vers lui et le regarda avec étonnement.
   — Pourquoi ça le dérangerait ?
   — Parce que tu pars avec un autre garçon... Ça peut-être vu bizarrement.
   — Ça ne le dérange pas t'en fais pas, et Sanzu t'adore et il nous fait confiance. De toute façon je fais ce que je veux. En plus regarde, tu étais parti chez Baji pour un moment et ça n'a pas dérangé Chifuyu.
   — Ce n'est pas pareil, Baji c'est mon ami d'enfance.
   — Et alors ?
   — Ben j'ai toujours été proche de lui.
   — Donc tu ne peux pas être proche de tes nouveaux amis sinon c'est bizarre, en conclut Rindo.
   — Non ! C'est juste que... enfin je sais pas, il y a des personnes que ça peut déranger de voir son petit ami partir avec quelqu'un d'autre, dit Kazutora en prenant la même position que son ami.
   — Comme qui ?
   — Ben... Imagine, Kaku part en voyage avec Inui comme ça. Izana sera pas content, dit Kazutora.
   — C'est vrai. Mais leur cas n'est pas une généralité. Si Mikey part en voyage avec Baji, Draken il s'en fiche.
— C'est vrai.
   — En soit, il n'y a pas de problème tant qu'il y a de la confiance dans ta relation, dit Rindo en haussant les épaules. Et s'il n'y a pas d'ambiguïté avec ton ami.
   — Oui.
   — Il n'y a pas d'ambiguïté entre nous, demanda Rindo en jetant un coup d'œil à Kazutora.
   — Non, tu voulais juste me séquestrer chez toi et faire un plan à trois avec moi mais t'inquiète pas, aucune ambiguïté, assura le jeune homme.
   — Non mais ça c'est qu'un détail. Sanzu était totalement d'accord en plus.
   — Un détail vachement louche quand même...
   — T'étais pas contre non plus..., répliqua Rindo avec un sourire en coin.
   — J'ai aucune raison d'être contre en même temps...
   — Si et elle s'appelle Senju.
   — En soit je ne suis pas avec elle...
   — Tu sais..., dit Rindo en se penchant vers Kazutora, si tu veux à notre retour on peut faire quelque chose avec Sanzu... tous les trois...
   Kazutora sourit avec amusement alors que Rindo se remettait en place avec un petit clin d'œil. Le jeune homme ne s'était pas attendu à ce que la conversation prenne une tournure telle qu'elle. Ce n'était pas que ça le gênait, mais c'était surtout que... c'était difficile de savoir si Rindo plaisantait vraiment à cent pour cent. Après tout, les connaissant lui et Sanzu, il fallait s'attendre à tout.
   — Tiens, dit soudain Rindo en tendant un écouteur sans fil à Kazutora. Tu peux passer la musique si t'aime pas.
   — D'accord.
   — T'as mangé ?
   — Euh... non j'avais pas faim.
   — T'as pas mangé depuis quand ?
   — Euh... j'ai un peu mangé hier midi...
   Rindo ne répondit rien, il sortit de son sac une boîte et se leva pour s'approcher du jeune homme. Il vint s'assoir près de lui, en poussant ses jambes sur le côté, et ouvrit la boîte.
   — J'aime pas, dit aussitôt Kazutora en voyant Rindo prendre un avocat pour l'ouvrir avec un couteau.
   — Si tu aimes.
   — Non j'aime vraiment pas.
   — Tu as dit à Sanzu qui tu aimais ça, répliqua son ami en coupant l'avocat en petits cubes.
   — ... J'aime plus.
   — Détends toi Kazu, tout va bien, dit Rindo avec douceur.
   Rindo prit une fourchette et saisit un cube d'avocat avant de le tendre à Kazutora.
   — Non merci je...
   — Essaye de manger un peu.
   — Mais j'ai pas faim !
   — Kazu faut que tu manges, je suis sûr que t'as presque pas mangé depuis que t'es chez Baji, répondit Rindo.
   — Laisse-moi, je vais dire à Ran que tu me persécutes et il va te punir.
   — Mange un peu et je te laisserai tranquille.
   — Mais j'aime pas, cria Kazutora en secouant sa tête.
   Les passants autour se tournèrent avec surprise vers eux et le jeune homme se ratatina sur lui-même avec gêne.
   — Désolé, dit-il avec honte.
   — Zouzou fais « ah », dit Rindo sans tenir compte de son agressivité.
   — Non arrête, je vais vomir.
   — Mais il faut que tu te nourrisses.
   — Mais c'est même pas bon...
   — C'est Senju qui les a acheté pour toi.
   — Oh...
   — Donc allez, mange ce que ton amoureuse t'as acheté, mange l'avocat Kazu, dit Rindo en approchant la fourchette de sa bouche. Mange. L'avocat. Allez.
   Kazutora ne put s'empêcher de rire nerveusement en entendant ça. Il fit un effort pour ouvrir la bouche en tremblant légèrement et laissa Rindo lui mettre un cube d'avocat dans la bouche. Il mâcha longuement, même s'il n'y avait presque rien à mâcher, et se força à ne pas tout recracher d'un coup. Il mit un moment avant d'avaler et de grimacer de dégoût.
   — Encore, s'exclama-t-il en voyant Rindo lui tendre un autre bout.
   — Oui t'es lancé là.
   — Oh mais non c'est bon.
   — Tiens je t'en donne un petit je suis gentil.
   — Non je peux pas, c'est trop j'ai pas la place dans mon estomac.
   — Kazutora c'est juste un tout petit bout d'avocat. Ton ventre est vide, tu as forcément de la place. Ouvre la bouche.
   Kazutora garda la bouche fermée en défiant du regard son ami.
   — Tu veux que je te fasse l'avion ?
   Kazutora secoua la tête.
   — Zouzou. Si tu manges ça, je dirais pas à Senju que t'as failli la tromper.
   — Mais on est pas ensemble.
   — Vous êtes dans la phase pré-couple, c'est pareil.
   — J'ai même pas failli la tromper !
   — Si avec Zuzu et moi.
   — Non j'ai rien fait.
   — T'as dit que t'étais ok pour que je te fasse un striptease plus tard, et que t'étais partant pour qu'on fasse quelque chose avec zuzu. Je peux inventer beaucoup de chose à partir de ça.
   — Elle te croira pas, dit Kazutora en se ratatinant sur lui-même.
   — Tout le monde me croit quand je parle, même si je dis n'importe quoi. Allez mange.
   — Mais j'ai pas envie...
   — Allez zouzou mange un peu. Après promis je te laisse tranquille.
Kazutora secoua la tête et recula contre le mur pour s'écarter de Rindo. Son ami tenta d'approcher la fourchette de son visage mais le jeune homme s'écarta vivement.
— Arrête j'en suis pas capable.
— Mais tu peux pas ne pas manger...
— Je m'en fiche je peux pas le faire...
— Kazutora ce n'est qu'un avocat. Tu risques rien.
— Non je peux vraiment pas.
Rindo tendit sa main vers Kazutora et attendit qu'il l'a prenne. Le jeune homme finit par la prendre en silence, et Rindo la serra.
   — T'es super fort je sais que tu peux le faire. T'es pas obligé de tout manger, même la moitié t'es pas obligé. Prends juste la... la moitié de la moitié. Je ne te force pas plus si tu ne veux vraiment pas. Tu veux bien essayer ?
   Kazutora déglutit difficilement et acquiesça.
Rindo lui sourit et le fit manger autant que possible. Kazutora accepta de manger un peu plus, il essaya de se forcer à manger toute la moitié de l'avocat, mais il ne réussit pas et ne put avaler que quelques cubes de plus.
   — C'est très bien je suis fier de toi, félicita tout de même Rindo, en tapotant doucement sa tête.
   Kazutora ne répondit rien et avala difficilement, alors que son ami mangeait à son tour, sans lui lâcher la main pour autant. Kazutora essaya de se détendre, mais il avait l'horrible impression d'être plein et avait soudain très envie de recracher le peu de chose qu'il avait avalé.
— Rindo j'ai envie de vomir, dit-il avec gêne.
— Tu veux que j'arrête de manger devant toi ?
— Non c'est que j'ai vraiment du mal à manger, dit Kazutora en se rongeant les ongles de sa main libre.
— Sur une échelle de un à dix t'as envie à combien ?
— Six ou sept...
— Qu'est-ce qu'il faut faire dans ce genre de situation ?
— Je sais pas... soit je vomis, soit j'attends que ça passe... mais je préfère vomir...
— Bon bah on va essayer d'attendre alors.
Rindo rangea la nourriture. Il essuya ses mains et les désinfecta ensuite avec du gel, puis il tendit son bras vers le jeune homme.
— Quoi ?
— Tu veux venir dans mes bras ?
— Dans tes bras ?!
— On t'a jamais fait de câlin ou quoi ?
— Si mais... enfin t'es...
— Asocial, froid, distant et en couple avec une tagada qui mord tous ceux qui m'approchent, oui je sais. Mais c'est bon viens.
Kazutora s'approcha avec hésitation, gêné de se retrouver aussi proche de lui, et déposa timidement sa tête sur son épaule.
— Tu sais que ce n'est pas quelque chose d'étrange de faire ça, demanda Rindo avec amusement.
— Oui mais bon... J'ai l'impression que j'ai pas le droit de faire ça avec toi.
— N'importe quoi. En plus tu peux aussi faire ça avec Sanzu tu sais ?
— Oui...
— Cool. Alors, je vais te reprendre la main, surtout ne panique pas d'accord ?
— Très drôle, dit Kazutora en laissant son ami prendre sa main.
— On ne sait jamais. Je pense qu'on va déjà en rester là, je ne veux pas te traumatiser en te faisant des caresses.
— Ha ha ha. Et on fait quoi comme ça ?
— Bah je te rassure.
— Ah...
— Comment tu te sens ?
— J'ai l'impression que la nourriture reste bloquée dans ma gorge, juste en haut, au fond de ma bouche. Et en même temps c'est comme si je la sentais dans mon estomac et ça me dégoûte...
— C'est toujours comme ça ?
— Non, des fois ça va sans problème. Des fois un peu moins et des fois je peux vraiment rien avaler. En ce moment c'est vraiment dur...
— De quoi tu as besoin quand tu vas mal ?
   — Que quelqu'un me dise quoi faire et me rassure. J'aimerais qu'il y ait quelqu'un pour me forcer à manger ou des choses comme ça, mais qui sache aussi s'arrêter lorsque je ne peux vraiment rien faire. Baji sait bien s'occuper de moi en général, même si parfois il a du mal, il arrive à me forcer à manger, à me soigner...
   — Comment on sait qu'il faut arrêter de forcer, demanda son ami avec perplexité.
   — Je ne sais pas moi-même. Je te dirais quand je fonds en larmes, mais bon...
— Mais pourquoi tu ne peux pas manger ?
— C'est comme ça... j'ai besoin de rester vide...
— Mais là ça va pas ?
— Je suis juste dans une période difficile, mais avec toi je me sens bien, avoua Kazutora avec gêne.
— Hmm...
Rindo n'ajouta rien. Il resta silencieux un moment, et Kazutora fit de même, regardant simplement le paysage défiler derrière la fenêtre. Mais à un moment, Rindo ramena soudain le bras de Kazutora vers lui, sans lâcher sa main, et remonta sa manche pour regarder sa peau.
— Ça serait trop visible sur les bras, dit Kazutora en le laissant faire.
— Je dois comprendre que tu le fais à un endroit moins visible ?
— Tu dois juste comprendre que ça serait trop visible sur les bras.
— Et où est-ce que ça serait pas visible ?
— À toi de le savoir.
— Kazutora je suis capable d'inspecter tout ton corps tu sais ?
— Ce serait violer mon intimité.
— Je t'emmènerais aux bains alors.
— Ben je dirais à Sanzu que tu veux me voir tout nu et il sera pas content.
— Si parce qu'il viendra avec moi t'inspecter.
— C'est bizarre d'inspecter les gens.
— C'est bizarre de sortir des « sur les bras ça serait trop visible ». En plus si tu veux on peut faire autre chose que t'inspecter...
— Oui vous voulez me soulever, ça je l'ai bien compris, dit Kazutora avec un sourire.
— Je suis sûr que t'adorait.
— Vous vous ennuyez tous les deux ou quoi ?
— On veut juste tester de nouvelles choses.
— Avec moi forcément ?
— Ben, avec qui d'autre que toi ? T'es notre chouchou et le plus sexy de la bande, après nous bien sûr.
— Tu peux pas savoir si je suis sexy, tu m'as jamais vu torse nu.
— Tu l'es déjà sans être torse nu. Et sinon vas-y, déshabille toi.
— T'es zinzin, y'a des gens ici.
— Bah fais voir par le col, dit Rindo en tirant le col du t-shirt de Kazutora pour voir son torse. Oh mais- Attends mais je comprends pourquoi Baji a dit à Senju qu'elle aimerait le bas de ta photo de profil !
— Rin t'as vraiment aucune gêne, dit Kazutora en riant.
— C'est extrêmement stylé avec ton tatouage. T'as de beaux abdos tu sais ?
— Tu me dragues ?
— Ben, à ton avis pourquoi est-ce que je t'ai emmené faire ce One Life ?
— J'ai toujours su que t'étais louche.
— J'adore draguer des mecs curieux comme toi, dit Rindo avec un sourire charmeur.
— Je commence vraiment à croire que tu veux me soulever, dit Kazutora avec sérieux.
— Moi ? Moi ?!
Kazutora se retint de rire et essaya tant bien de rester sérieux.
— Mais qui il est celui-là, ajouta Rindo en essayant aussi de rester sérieux.
— Ben du coup est-ce qu'on peut dire que je suis l'un des fantasmes que tu partages avec Sanzu ?
— Saches que t'es le bienvenu Kazutora.
— T'es un peu proche là non, demanda le jeune homme alors que son ami avait commencé à se coller à lui.
— Non je vois pas de quoi tu parles.
— T'es un peu en train de me plaquer contre le mur là, dit Kazutora en riant.
— Pas du tout, dit Rindo en continuant de se coller contre lui.
— À peine, t'es juste limite sur moi, ria Kazutora en le repoussant.
— Avoue je suis drôle, dit Rindo en souriant.
— T'es bête.
— Oui mais je te fais rire, je suis un trop bon ami. Avoue que je suis un trop bon ami.
— Oui c'est vrai.
— Avoue t'es heureux de m'avoir dans ta vie.
— Oui je suis très heureux de t'avoir dans ma vie.
— Avoue tu m'aimes.
— Oui je t'aime.
— Ah c'est pas moi qui l'ait dit en premier, dit Rindo avec satisfaction.
— Mais tu- Pfff t'es bête toi alors, dit Kazutora en secouant la tête.
— Tu dis que tu m'aimes mais après c'est moi qui fantasme sur toi apparemment. Je dis ça je dit rien.
— Et Rin rendors toi, dit Kazutora en lui donnant une tape sur l'épaule.
— Je vais me retenir de te faire une disquette, sinon tu vas encore dire que je suis bizarre.
— Comment est-ce que notre amitié en est arrivée là ?
— C'est ce que je me demande tous les jours je t'avoue..., dit Rindo en riant. C'est depuis que je sais que j'ai quinze pour-cent de compatibilité avec toi, ça me fait me faire des films...
— Bizarre un peu.
— Nan t'inquiète.
Kazutora lança un regard entendu à son ami mais n'ajouta rien.
   — Est-ce que tu sais où tu veux descendre, finit-il par demander pour changer de sujet.
   — Hmm pas vraiment... J'ai une idée.
   Rindo attrapa son sac, qu'il avait posé par terre, et fouilla un instant dedans. Il en sortit finalement deux carnets ainsi que deux crayons et deux gommes, et en tendit un lot à Kazutora. Le jeune homme le prit sans comprendre.
   — On a qu'à dessiner jusqu'à ce qu'on en ait marre, proposa Rindo. T'inquiète pas, si tu sais pas dessiner, moi non plus.
   — Qu'est-ce qu'on dessine ?
   — Le wagon, proposa Rindo. Tu peux me dessiner moi aussi si tu veux.
   — Ça me va.
   Kazutora ouvrit son carnet et commença à dessiner de fines lignes sur la page blanche. Il ne savait absolument pas dessiner, mais ça ne devait pas être bien compliqué. Le wagon se résumait en un premier temps à des constructions géométriques, à des lignes de force et à un peu de perspective. C'était déjà plus simple que de dessiner quelqu'un.
   C'était agréable de dessiner, même si Kazutora devait faire n'importe quoi. Juste le fait de porter toute son attention sur une page qui se couvrait de lignes grises, au décor qui l'entourait, tout en étant bercé par la musique qui passait dans l'écouteur qu'il avait, c'était apaisant. Il n'aurait jamais pensé à dessiner, encore moins comme ça, dans un train. Mais ça faisait du bien. C'était comme si... comme si tout disparaissait, qu'il entrait dans la bulle hors du temps du train, que l'existence ne se résumait plus qu'à ce simple petit wagon et que ça pouvait rester comme ça toute une éternité.
   Kazutora était dans une bulle, il n'y avait que lui, Rindo, les quelques autres passagers, et le wagon. Et par les fenêtres, il pouvait voir le décor du paysage nocturnes, les grandes tours qui s'éteignaient progressivement, les champs de riz survolés par de petites lucioles qui formaient des points de couleurs, le scintillement de la mer lointaine sous la lune, les monts qui formaient des grandes formes étranges dans le noir. C'était comme des ouvertures sur le monde, comme de petites fenêtres dans la bulle hors temps, qui laissaient entrevoir l'extérieur.
   Il n'y avait presque pas de bruit. Seulement le bruit du train bringuebalant, des rails qui crissaient, le bruit des coups de crayon, le petit ronflement de la vieille dame qui sommeillait, et en tendant l'oreille on pouvait même entendre le sifflement de l'air. Cette bande son, ajoutée à la mélodie de la musique qu'écoutait Kazutora, donnait du charme à ce moment.
   — Tu faisais quoi ces derniers jours, demanda soudain Rindo, après un interminable moment de silence.
   Kazutora, qui était totalement focalisé sur son dessin, mit du temps avant de comprendre que son ami lui avait parlé. Lorsqu'il s'en rendit compte, il releva la tête et le regarda avec interrogation. 
   — Pendant ta pause, expliqua Rindo. Tu faisais quoi de tes journées ?
   — Oh. Pas grand chose. Je prenais des médicaments alors je dormais beaucoup, ou alors je lisais, quand j'étais chez Baji j'aidais sa mère, je jouais avec Peke J. Il essayait de me changer les esprits aussi, mais c'est tout, répondit alors le jeune homme en haussant les épaules.
   Rindo, qui n'avait pas levé la tête de son dessin pour lui parler, acquiesça avec concentration.
   — Et ça t'a fait du bien ?
   — Un peu. Je pense que c'est surtout le fait de partir qui m'a aidé. Mais vous me manquez, et maintenant j'ai peur de revenir...
   — Pourquoi ?
   — Plus tu pars longtemps, plus on t'oublie et les choses changent, et plus tu n'oses pas revenir, dit simplement Kazutora.
   — Moi je ne t'ai pas oublié.
   — Oui mais... Je ne sais pas. Je n'ai pas envie de revenir et de plomber l'ambiance ou alors de voir que vous êtes mieux sans moi.
   Rindo releva finalement sa tête et regarda Kazutora.  
   — Tu penses vraiment qu'on est mieux sans toi, demanda-t-il en fronçant les sourcils.
   Kazutora détourna le regard.
   — Oui.
   — Pourquoi ?
   — C'est comme ça.
   — Développe.
   — C'est juste... parfois tu es mieux sans certaines personnes, même si tu les aimes et que tu tiens à elles. Les personnes qu'on aiment ne sont pas toujours faites pour être avec nous, dit Kazutora en fixant la fenêtre devant lui.
   — Pourquoi tu ne serais pas fait pour nous ?
   — Je n'ai pas envie d'imposer ou de partager mes problèmes avec vous. Quand je vais mal, ça vous fait aller mal et je deviens nocif.
   — Mais on est pas en sucre, et puis tu ne vas pas non plus tout le temps mal, répliqua Rindo. T'es une source de bonheur.
   — Tu dis ça parce que tu m'aimes bien.
   — Ben oui, évidemment. Mais moi ça me rend vraiment heureux quand t'es là, et surtout quand tu vas bien.
   — Pourquoi ?
   — Parce que tu mérites d'être heureux, et t'es mon ami. Alors te voir heureux c'est juste trop bien, dit simplement Rindo, en reportant son attention sur son dessin. J'aime bien te voir sourire, c'est rassurant.
   Kazutora rougit légèrement. Son ami avait une facilité déconcertante à trouver les mots qui pouvaient réchauffer son cœur, et c'était encore plus surprenant que ça soit une personne comme lui qui puisse dire des choses aussi gentilles. Lui qui restait généralement froid et distant... Quoique, depuis que Kazutora le connaissait, il avait beaucoup changé. Rindo s'était vraiment ouvert aux autres, avant il ne parlait presque que lorsque que la conversation tournait autour de Sanzu ou Ran, et maintenant il était réellement intégré dans leur groupe d'amis. Il avait lui-même reconnu qu'il faisait beaucoup d'efforts d'ailleurs, et qu'il essayait plus d'aller vers les autres. C'était en partie grâce à Sanzu qu'il avait autant changé, et Rindo avait l'air heureux comme ça.
   — Pourquoi t'es comme ça avec moi, demanda Kazutora au bout d'un moment, juste après que le train se soit arrêté à une station.
   — Comme ça ?
   — Qu'est-ce qui t'as donné envie de me parler ? Pourquoi tu es aussi gentil ?
   Rindo s'arrêta de dessiner un instant, signe qu'il réfléchissait, puis il regarda de nouveau son ami.
   — Je crois que je me suis reconnu en toi.
   — Vraiment ?
   — Hmm. Enfin, je t'ai toujours trouvé attirant, pas dans le sens amoureux t'inquiète, mais t'es stylé donc naturellement tu m'intéressais. Mais... Je ne sais pas si tu te souviens, mais le jour où je suis arrivé sur le groupe, tu avais dit que tu allais mal pour plein de raisons.
   — Oui je m'en souviens, je vous avais demandé de choisir entre le train ou la voiture.
   — Oui c'est ça. À ce moment-là, t'avais dit que tu étais triste parce que personne ne t'aimait à la fac, que les cours ça te faisait stresser, et que tes parents ne t'aimaient pas.
   — Oui ?
   — Ça m'a fait penser à moi, dit simplement Rindo.
   — Pourquoi ?
   — Parce que j'avais pas d'amis avant non plus. Bon d'un côté ça se comprenait parce que j'étais facilement désagréable, mais d'un autre côté... La plupart des personnes de mon école ne m'aimaient pas parce que j'étais renfermé, introverti et que je ne parlais presque jamais. Et parce que je fais peur aussi, à regarder mal tout le monde. Alors personne ne venait jamais me voir, j'étais toujours tout seul et on osait pas me parler ni rien. Je l'ai jamais dit à Ran, même s'il devait s'en douter. J'avais peur qu'il soit déçu de moi parce que lui il a toujours réussi à aller vers les autres, mais moi... c'est comme si je bloquais. C'est vraiment dur pour moi de me faire des amis alors forcément...
   — Mais tu as rencontré Sanzu au lycée non ?
   — Oui. Il me comprenait facilement lui, et il était aussi dans la catégorie bizarre alors, même si avant je l'aimais pas — une sombre époque — on s'est rapproché. Mais à part lui personne ne m'aimait, même les profs. Comme toi.
   — Oh... et tes parents ?
   — Je n'ai pas connu mon père, et j'ai toujours pensé que ma mère ne m'aimait pas, dit Rindo en levant les yeux pour fixer le plafond. Ran m'a toujours dit que ce n'était pas vrai, et qu'elle était partie parce qu'elle n'était pas capable de s'occuper de sa famille, mais j'y ai jamais cru et pour moi elle nous a abandonné à cause de moi. C'est de ma faute si Ran n'a plus de mère et qu'il a tout sacrifié pour moi.
   — Oh...
   — C'est pour ça que je me suis senti proche de toi. On est tous les deux seuls, on a pas de famille et on en souffre. Toi tu cherches de l'affection auprès de tes amis, tu veux te sentir aimé et entouré, savoir qu'il y a des personnes qui se soucient de toi. Tu veux trouver avec eux tout l'amour que tu ne reçois pas de tes parents et en même temps, tu veux que tes parents t'aiment. Tu voudrais qu'ils soient heureux de ce que tu es devenu, fier de voir tout ce que tu as réussi à faire, à t'ouvrir aux autres et à t'accomplir. Et pas qu'ils t'ignorent, que ton père te frappe et te fasse te sentir plus bas que terre. Tu voudrais une famille simplement, c'est ça, demanda Rindo.
   Kazutora, qui avait baissé les yeux, murmura un faible oui sans oser lever la tête.
   — Et moi c'est pareil. J'ai envie de sentir que mes amis m'aiment pour ce que je suis. D'être entouré de personnes pour qui je compte, de les voir se préoccuper de moi. J'ai envie d'avoir une famille. Je l'ai jamais dit ou laissé paraître parce que je ne veux pas qu'on sache que ça compte pour moi, et je ne veux pas inquiéter Ran qui fait tout pour me rendre heureux. Mais ça me touche vraiment de savoir que ma mère n'a pas voulu de moi. J'aimerais juste qu'elle s'intéresse à moi, qu'elle se demande à quoi je peux bien ressembler, ce que je deviens, qui je suis vraiment. J'aimerais avoir une mère qui m'aime et qui prenne soin de moi, qui soit à mes côtés lorsque j'en ai besoin, et pas être un enfant abandonné dont personne n'a voulu..., murmura Rindo.
   Kazutora renifla alors qu'une tache humide apparaissait sur son dessin.
   — Tu pleures, s'exclama Rindo en se redressant.
   — C'est triste ce que tu dis, répondit Kazutora en essuyant ses joues.
   Rindo se s'approcha aussitôt de lui et enlaça sa tête en l'attirant contre la sienne.
   — Je voulais pas te faire pleurer Zouzou, de base on fait un One Life pour te remonter le moral, dit Rindo en essuyant ses larmes.
   — Oui mais tu mérites d'avoir une famille qui t'aime, t'es incroyable comme personne, renifla Kazutora.
   — Kazu, j'ai déjà une famille, et toi aussi, dit Rindo en caressant ses cheveux.
   — Mais notre famille veut pas de nous...
   — Mais si ! Ma famille c'est Ran, Sanzu, et tous mes amis, et toi aussi ! On ne choisit pas sa famille de « souche » mais c'est toi qui fonde ta seconde famille. Et c'est ce qu'on a fait tous les deux. Baji, Chifuyu, Mikey, Senju, Draken et tous les autres, ils sont ta famille. Tes parents ne t'aiment peut-être pas, mais ça ne veut pas dire que t'es tout seul, dit Rindo s'accoudant sur les genoux pliés de Kazutora.
   Kazutora renifla et acquiesça. Rindo n'avait pas tort, il avait même tout bon. Ses amis étaient sa famille, sans eux il ne serait rien. Rindo sourit au jeune homme.
   — Arrête de pleurer, un vrai mâle alpha pleure pas comme l'a dit Yuzuha, déclara Rindo en essuyant ses larmes.
   — Elle a dit ça quand, demanda Kazutora en se mouchant.
   — Quand on jouait à Squid Game par message.  
   — Et tu te souviens de ça toi ?
   — Ça m'avait fait rire alors oui. Allez zouzou, soit un mâle alpha.
   — J'en ai jamais été un, je vais pas commencer maintenant... C'est mignon quand tu dis « zouzou », dit Kazutora avec un sourire.
   — Oui, moi j'aime bien parce que j'ai un zouzou dans ma vie, j'ai aussi un zuzu, et j'ai une juju, dit Rindo avec satisfaction.
   — Oui c'est vrai.
   — Fais voir ton dessin.
   Kazutora laissa son ami prendre son carnet et le consulter.
   — Hé mais tu te débrouilles bien.
   — Il suffit juste de faire des traits droit en soit...
   Rindo attrapa son propre carnet et le colla sous le nez du jeune homme pour lui montrer son dessin.
   — Toi aussi tu te débrouilles bien.
   — Je sais faire des traits droits, répondit Rindo avec un sourire. Mais tu m'as pas dessiné.
   — J'étais pas obligé.
   — Si.
   — Comment ça si. T'as jamais dit que j'étais obligé !
   — Si.
   — Mais t'es un menteur !
   — ... Oui bon je l'ai pas dit.
   — Ah tu vois !
   — Ok bon alors maintenant tu dois me dessiner, décida Rindo.
   — Je peux te gribouiller si tu veux. Oh et toi tu dessines mon tatouage, dit Kazutora.
   — D'accord mais tu dessines le mien, décréta Rindo.
   — Mais je peux pas si je le vois pas.
   Rindo attrapa l'ourlet de son t-shirt et le souleva, avant de complètement enlever son t-shirt sans aucune gêne.
   — Voilà comme ça tu-
   — Mais Rindo, s'écria Kazutora d'une voix aiguë.
   Il saisit son t-shirt et le plaqua contre son torse. 
   — Tu peux pas te déshabiller comme ça !
   — Mais on est tout seul c'est bon.
   Kazutora fronça les sourcils et regarda autour de lui. Oh mais oui... Tous les passages étaient descendus et il n'y avait plus que les deux jeunes hommes.
   — O-oui mais même ! Imagine quelqu'un arrive ! On est dans un lieu public !
   — Oh mais c'est bon, dit Rindo en riant. Y'a personne, et je suis pas non plus à poil.
   — Mais m-même ! On se déshabille pas comme ça devant les gens !
   — J'ai juste enlevé mon t-shirt Kazu. T'as déjà vu mon torse sur mes posts insta hein.
   — Oui mais... mais... je te dessinerais ton tatouage quand on sera dans un hôtel si tu veux, dit Kazutora en vérifiant bien qu'il n'y avait personne dans le wagon.
   — Mais t'es pas drôle. Quand Mikey il se bat et qu'il se met torse nu personne dit rien.
   — C'est pas pareil...
   — Si. Allez y'a personne, c'est bon c'est pas comme si j'étais nu non plus. En plus t'as de la chance, mon tatouage est aussi sur ma jambe. J'aurais pu me mettre en caleçon et je l'ai pas fait.
   — T'en es quand même pas capable.
   — ... Ben y'a personne... Personne ne le saura...
   — Rin t'es grave, dit Kazutora en soupirant de désespoir.
   — Il n'y a personne Kazu, répéta Rindo en riant. Je peux être torse nu, en caleçon, à poil ou en combinaison de ski, personne le saura, y'a pas de caméra ! On peut faire ce qu'on veut tous les deux, personne ne le saura jamais...
   — Tu me fatigues, soupira Kazutora.
   — Pas grave, on fait un One Life on a dit. Être torse nu dans un train fait parti du One Life, déclara Rindo. On a le train pour nous tout seul, on peut faire ce qu'on veut. 
   — N'importe quoi. Je vais le dire à ton frère et ton mec que tu fais des bêtises, dit Kazutora en rhabillant son ami.
   — Ran me passerait peut-être un savon, mais Sanzu adorait me voir faire ça c'est sûr.
   — Étonnant dis donc.
   — Bon tant pis, tu dessineras mon tatouage à l'hôtel, déclara Rindo en s'agenouillant devant la fenêtre près d'eux pour regarder le paysage. Regarde Zouzou, on est tout près de la mer.
   Kazutora s'agenouilla près de lui et regarda le paysage. En effet, le train filait à présent le long des rives. La mer était calme ce soir, ses petites vagues léchaient lentement le rivage, son horizon était désert, tout comme les plages qui étaient vides. C'était normal à cette heure-là de la nuit.
   — Tu sais à quoi ça me fait penser, dit soudainement Rindo.
   — Te connaissant je suis presque sûr de savoir, dit aussitôt Kazutora.
   — Sérieux ? À quoi alors ?
   — Au Voyage de Chihiro. Quand Chihiro prend le train sur la mer. Tu m'avais dit que c'était ta scène préférée.
   — Tu me connais bien dis donc, constata Rindo en s'accoudant au rebord de la fenêtre.
   — Moi aussi c'est ma scène préférée. C'est pour ça que je m'en suis souvenu.
   — C'est lequel ton film d'animé préféré ?
   — Le tombeau des lucioles. Et toi ?
   — J'aime bien Miraï, ma petite sœur. Et tu sais si tu veux qu'on s'arrête tu peux le dire, dit soudain Rindo. T'es fatigué ?
   — Je suis jamais fatigué. Et toi ?
   — Non moi ça va. Mais je ne pense pas qu'on réussisse à trouver un bon hôtel. Toutes les chambres doivent être prises.
   — Au pire on dort sous un pont.
   — Bah oui bien sûr, sous un pont avec des rats et Jack l'éventreur. Je suis censé prendre soin de toi Kazu, on peut pas dormir sous un pont.
   — C'est vrai. En plus si Jack l'éventreur te faisait quelque chose, Ran et Sanzu me tuerait.
   — C'est très probable. Au prochain arrêt on descend, il faut que tu dormes, décida Rindo.
   — Tu sais où on est au moins ?
   — Aucune idée, mais c'est pas grave. T'as de l'argent d'ailleurs ?
   — J'ai ma carte.
   — Moi aussi. Et ça te dérange si on dort ensemble ? Comme ça on a pas à payer deux chambres, demanda Rindo.
   — Non ça ne me dérange pas. Et toi ?
   — Je te rappelle que je voulais faire un plan à trois avec toi, lança Rindo avec sérieux. Ça risque pas de me déranger.
   — Autant dormir dans le même lit à ce stade.
   — Pas de problème, mais je te préviens, la nuit je suis du genre câlin, dit Rindo avec un sourire entendu.
   — Ça ne me dérange pas, mais ça ne se fait pas de commencer sans Sanzu...
   — Non mais on tâte juste le terrain t'inquiète.
   — Ah oui bien sûr.
   Rindo ria légèrement.
   — Imagine qu'il n'y ait pas Senju et que quelqu'un te dise ça sérieusement, dit-il. Tu lui réponds quoi ?
   — Tu veux dire qu'on me propose un plan à trois ?
   — Oui.
   — Hmm... Ça dépend. Si c'est Mitsuya et Hakkai par exemple, je t'avoue que je serais pas très chaud, dit Kazutora en riant.
   — Imagine Baji et Chifuyu.
   — Mais je dis oui direct, ça doit être grave bien attends.
   — Sérieux ?
   — Mais oui. Ils sont incroyables tous les deux.
   — C'est vrai.
   — Toi tu dirais oui si y'avait pas Sanzu ?
   — Hmm en vrai je pense pas. Chifuyu ça pourrait passer mais Baji je me vois pas le faire avec lui. Mais genre, Koko et Inui je pourrais.
   — Moi je pourrais pas.
   — Et avec moi et Sanzu, demanda Rindo d'un air amusé. Honnêtement ?
   — ... Notre relation est pas censée être ambiguë Rin, fit remarquer Kazutora en haussant un sourcil.
   — Elle est ambiguë que si on décide qu'elle soit ambiguë. Alors ?
   — Je répondrais pas.
   — Ça veut dire oui.
   Kazutora rougit vivement et secoua la tête.
   — Ça veut dire que je répondrais pas !
   — Parce que tu veux pas dire oui. Mais c'est pas grave, ça se comprend, zuzu et moi on est très sexy.
   — Oui enfin Sanzu est surtout le frère de la fille que j'aime.
   — C'est un détail ça. Elle saura jamais qu'il s'est passé un truc entre nous. Sauf si elle te voit boiter mais bon...
   — Mais je suis pas bottom moi !
   — ... Avec Sanzu tu le serais, répliqua Rindo. Et même avec moi si je suis d'humeur.
   — Mais non !
   — On parie, demanda son ami en se rapprochant de lui.
   — ... Non c'est bon.
   — T'es sûr ?
   — D'après Sanzu faut jamais parier avec toi parce qu'on perd toujours, dit Kazutora avec dépit.
   Rindo sourit avec satisfaction, avant de soudain écarquiller les yeux.
   — Mais attends, t'as dit que t'aimais Senju ! C'est la première fois que je t'entends le dire !
   Kazutora rougit et évita soigneusement le regard de son ami.
   — Oui bon...
   — Dis moi... tu n'aurais pas couché avec elle par hasard, demanda Rindo.
  Le visage de Kazutora s'empourpra davantage. Vu le ton qu'avait employé son ami, c'était clair qu'il savait qu'il s'était bien passé quelque chose entre eux. Oh non... c'était impossible de mentir à Rindo en plus de ça.
   — Comment tu le sais, gémit-il avec gêne.
   — J'en étais sûr, s'exclama son ami avec satisfaction. Ça se voyait, Senju était trop heureuse en revenant de chez toi pour que ça soit normal.
   — Oh mon dieu, dit Kazutora en enfouissant son visage dans ses mains.
   — Mais c'est trop bien ! C'était comment ?!
   — Je sais pas...
   — Bah t'as aimé oui ou non ?!
   — Moi oui mais... J'ai peur qu'elle non... Tu penses que les filles sont au courant ?
   — Oui forcément.
   Rindo s'assit au sol, le dos contre l'assise du siège pour être face au jeune homme, et croisa ses jambes en tailleur.
   — Senju c'est sûr qu'elle a tout raconté à ses copines, déclara-t-il calmement. Nos amies sont des pipelettes et des commères.
   — Oh non, se lamenta Kazutora en laissant tomber son front contre la vitre. Tout c'est tout tout ?
   — J'ai bien peur que oui. Elles se racontent tous les détails de leur vie et tout hein. Et quand le sujet concerne les mecs, elles peuvent en parler pendant des heures. Elles se racontent même des choses qui ne les concernent pas vraiment. Genre je sais que Senju elle a déjà raconté ce que je faisais des fois avec Sanzu. Mais après je suis pareil donc je ne peux rien dire, lança Rindo en haussant les épaules.
   — Mais du coup là elles savent tout ce que j'ai fait, demanda Kazutora avec inquiétude.
   — Je pense oui. T'as fait quoi ?
   — Ben... Je... J'ai... Fin... J'ai fait beaucoup de choses avec la langue quoi... Et aussi avec mes doigts...
   Un sourire en coin se dessina sur le visage de Rindo mais il ne fit aucun commentaire, et se contenta de continuer à observer Kazutora, qui lui n'osait plus le regarder.
   — Mais ça te dérange de parler de ça ? Parce que notre groupe parle tout le temps de cul.
   — Non c'est pas ça... C'est juste imagine elle a trouvé ça trop nul et du coup tout le monde sait que je suis nul...
   — Non mais n'importe quoi. Pourquoi tu serais nul même ?
   — Je sais pas c'est comme ça...
   — Hé mais toi vraiment. Elle gémissait ou pas ?
   — Oui mais elle peut simuler...
   — Je vais te rajouter à la liste des idiots du groupe, dit sèchement Rindo.
   — Mais c'est pas idiot, y'a plein de gens qui simulent, se défendit le jeune homme.
   — Non mais, Kazutora réfléchis. Oui tu peux simuler, mais tu vas pas le faire pendant tout le truc, si t'aime pas t'arrête. Et puis tu le sens si elle aime ou pas. Genre ça se voit à son état. T'as déjà couché avec une fille ?
   — Une fois avant Senju et toi ?
   — J'ai déjà eu des meufs mais non.
   — Pourquoi ?
   Cette fois c'est Rindo qui détourna le regard et Kazutora fronça les sourcils.
   — Qu'est-ce qu'il y a ?
   — Bah j'avais une copine au collège mais j'étais jeune quoi, j'avais pas forcément envie de faire ça. Et après j'en avais une autre au lycée mais... comment dire... Bon ça fait un peu connard mais tant pis. Au lycée j'ai rencontré Sanzu, et on a commencé à flirter ensemble, alors que j'étais toujours en couple. Du coup bah j'avais pas envie de ma copine...
   — Oh..., dit Kazutora en se retenant de rire. Mais tu l'as trompé ?
   Rindo continua d'éviter soigneusement son regard. Mais non, il n'avait quand même pas fait ça ?!
   — Je l'ai pas VRAIMENT trompé..., dit Rindo alors que Kazutora écarquillait les yeux. Disons qu'à un moment il est possible que les lèvres de Sanzu se soient retrouvées un peu proches des miennes. Et qu'on dansait ensemble. Et qu'on était très proches l'un de l'autre. Bon j'ai peut-être dansé sur lui. Il m'a peut-être un peu touché et embrassé dans le cou. Mais en soit. On était bourré un peu. Je l'ai pas trompé...
   Kazutora ne répondit pas mais il lança un regard amusé à son ami, qui rougit légèrement.
   — Nan mais après faut le contexte, se sentit obligé de dire Rindo. On s'était éloignés avec ma meuf et même elle elle partait de son côté avec un autre mec. Genre on était à la même fête mais on restait pas ensemble et on chauffait chacun quelqu'un d'autre.
   — Nan mais je te juge pas hein ! En même temps t'es fait pour Sanzu donc voilà, dit Kazutora avec un sourire moqueur.
   — Oui on est d'accord...
   — Donc il ne s'est vraiment rien passé, insista Kazutora.
   — ...Tu juges pas tu promets ? Après je vais passer pour un connard.
   — Non. Enfin moi je comprendrais, même si c'est pas la meilleure des choses à faire. En plus si ta copine t'en veut pas bah voilà, moi je la connais pas donc je m'en fou honnêtement
Tu peux tromper quelqu'un sans être un connard, genre ça dépend de la situation. C'est mon avis.
   — Ok alors j'ai fini à quatre pattes dans la chambre de Zuzu, déclara Rindo.
   Kazutora explosa de rire, alors que Rindo lui-même se mettait à rire.
   — On était un peu trop bourré du coup on est rentré chez lui. Et là...
   — C'est le drame...
   — Exactement. Mais je savais qu'en rentrant chez lui j'allais pas rester vierge longtemps. Il m'a pris, il m'a jeté sur son lit et là c'était fini pour moi hein.
   — T'as pas dû comprendre ce qu'il t'arrivait.
   — Sur le moment j'étais bourré j'essayais pas de comprendre. Bref j'ai passé une nuit très mouvementée. J'ai plus jamais marcher droit après ça. Bon après j'ai direct quitté ma copine et je lui ai dit ce qu'il c'était passé. Mais elle a bien réagi et y'a pas eu de problème. Donc bon je l'ai trompé mais elle avait limite fait pareil, et puis ça veut pas dire que je ferais pareil avec Sanzu...
   Kazutora acquiesça, avant de froncer les sourcils.
   — Mais les calculs sont pas bons. C'était au lycée ça ? Mais pourtant vous sortez ensemble depuis cette année non ?
   — Oui. Mais on est des clowns un peu déjà.  Ensuite au lycée on s'est pas mis ensemble parce que c'était une période hyper compliqué pour Zuzu du coup on a préféré attendre un peu et se concentrer sur sa santé mentale. Et en fait quand ça allait mieux, bah il était toujours ami avec MuChO et du coup ça le re-tirait vers le bas, et il voulait nous séparer en plus. Donc voilà, on a un peu galéré.
   — Au moins vous êtes ensemble maintenant. 
   — Ui. J'ai gagné le cœur de mon zuzu face à l'autre, dit fièrement Rindo.
   — T'es trop mimi quand tu parles de Sanzu, dit Kazutora d'un air attendri.
   Rindo lui répondit par un simple sourire gêné.
   — Bref. Je t'ai pas oublié toi hein. De base on parlait de Senju et toi. En fait, je te demandais si tu avais couché avec une fille parce que t'as pas l'air de savoir comment on voit qu'une fille prend du plaisir.
   Kazutora rougit une fois de plus.
   — Zouzou t'as jamais eu de cours sur la sexualité ?
   — ... Non... Ils n'en font pas à la fac et... euh... J'étais déscolarisé de la cinquième à la première, avoua le jeune homme avec gêne.
   — Ah bah en gros en 4e/3e/seconde t'as des cours sur la reproduction et tout, expliqua Rindo avec indifférence, et à ce moment tu peux parler avec tes profs de sexualité. Mais ça dépend des profs, en tout cas moi je sais que dans ma classe on en avait pas mal parlé et que notre prof nous avait expliqué comment se déroulait les rapports et tout.
   — Oh..., fit Kazutora, soulagé que son ami ne prête pas d'importance à sa scolarité. Moi ce que je sais, c'est ce que j'ai pu voir sur les réseaux ou ce qu'on m'a raconté mais comme tous nos potes sont avec des mecs bah... voilà quoi...
   — Hmm. Donc tu sais quand même des trucs ? Donc tu peux savoir si ce que tu as fait à Senju ça lui a plu.
   — Oui mais... Ça ne lui a peut-être pas beaucoup plu...
   Rindo soupira et se massa les temps avec frustration.
   — Tu m'énerves toi hein. J'ai une idée. On va demander au quatrième Haitani.
   — ... Y'a quatre Haitani, dit Kazutora d'un air décontenancé. Mais depuis quand ?
   — MAIS LONGTEMPS, cria son ami en secouant les épaules du jeune homme. Zouzou réveille toi ! Le numéro un c'est Ran. Moi je suis le deux, Zuzu c'est le trois, et maintenant on a Yuzuha qui est la quatre !
   — Oh mais c'est pas les vrai Haitani, comprit Kazutora en riant de nouveau. Je pensais que t'avais des frères ou sœurs !
   — Si c'est les vrais Haitani, s'indigna Rindo.
   — D'accord, dit Kazutora en pouffant de rire. Mais je préfère qu'on ne demande rien à Yuzuha.
   — Comme tu veux. Moi de toute façon je suis sûr qu'elle a aimé, elle avait des étoiles dans les yeux quand elle est revenu.
   — Si tu le dis...
   — Aies un peu confiance en toi. C'est sûr que t'es super bon au lit en plus.
   — Tu peux pas le savoir.
   — Oui mais c'est sûr.
   — Ben non puisque que tu peux pas savoir, répliqua Kazutora.
   Rindo regarda longuement Kazutora. Le jeune homme soutint son regard, ne voulant pas perdre face à lui, avant de voir un sourire naître sur ses lèvres, signe que Rindo pensait à quelque chose.
   — Non, dit aussitôt Kazutora.
   — J'ai rien dit, s'exclama son ami.
   — Je sais à quoi tu penses et c'est non !
   — Mais je n'ai rien dit !
   — C'est quoi ce sourire alors, demanda le jeune homme d'un ton suspicieux.
   — J'ai pas le droit de sourire ?!
   — Ce genre de sourire après ce genre de conversation c'est vraiment ambiguë !
   — Et alors, répliqua Rindo en riant. Si ça se trouve on pense pas du tout à la même chose.
   — Ok tu penses à quoi ?
   — À quoi tu penses que je penses ?
   — Qu- Hein ? C'est ce que je te demande !
   — Je ne pense à rien.
   — Ok alors t'imagine quoi ?
   — Beaucoup de choses, répondit Rindo d'un air insolent.
   — C'est-à-dire ?
   — Tu sais quoi Zouzou, je pense qu'on devrait descendre à cet arrêt, déclara Rindo alors que le train ralentissait. Il faut qu'on trouve une chambre pour se reposer.
   — Arrête de pas répondre !
   — Non, j'adore faire tourner les gens en bourrique juste pour les soûler. Viens on descend.
   Kazutora leva les yeux au ciel et se releva en récupérant son sac.
   — En plus c'est toi qui penses à des choses bizarres, ajouta son ami avec innocence.
   — Mais non ! C'est toi qui insinue des trucs bizarres !
   — Peut-être, mais tu les comprendrais pas si tu n'y pensais pas.
   — N'importe quoi ! C'est toi qui a commencé à penser à des trucs louches, dit Kazutora en sortant du train.
   — J'aime bien penser à des trucs louches, dit Rindo en s'arrêtant pour prendre une grande inspiration. Il fait beaucoup plus froid dehors, mais ça fait du bien un peu d'air.
   — Ouais, je crois que ton cerveau était sous-oxygéné parce que t'es en roue libre là, respire ça va te ramener sur terre, dit Kazutora en prenant son ami par les épaules pour le faire avancer.
   — Oh mais je suis bien dans le ciel moi.
   — Au septième ciel je suppose ?
   — AH TU VOIS C'EST TOI QUI PENSES À DES TRUCS BIZARRES, s'écria Rindo en se tournant vivement vers Kazutora.
   — T'es épuisant Rin... T'as fait exprès de dire ça pour m'y faire penser.
   — Ça t'en sais rien.
   — T'es toujours en roue libre comme ça la nuit ?
   — Seulement quand t'es là, tu me fais tourner la tête.
   — Mais arrête !

─────── ༻𖥸༺ ───────

Vous savez je suis trop contente de voir que j'arrive à vous faire aimer des ships/amitiés qui n'existent pas de base !
Que ça soit le Kazusen, RanYu, Rinzutora (grrr 🤭), ou même le début d'amitié Emma et Hanma, genre c'est trop cool que vous aimiez ça et que vous ne vous arrêtiez pas au manga (pour la plupart).
Étant une personne qui voudrait être écrivaine plus tard, c'est hyper interessant pour moi de créer des choses vraiment nouvelles et de ne pas juste me reposer sur les bases du mangas et de la commu tr, du coup si j'arrive à créer toute une relation et à vous la faire aimer, bah je suis trop contente.
Surtout si vous en venez vous même a shipper des perso ensemble 👀

Voilà c'est tout ce que j'avais à dire :)

Zoubi zoubi
(Ça faisait longtemps que je l'avais pas dit)

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