NIGHTMARE 2 - Dystopique [MxM] [terminé]

2 - Panne sur la ligne

 En arrivant à l'entreprise le lendemain, je laissais Mickaël rejoindre son bureau tandis que je faisais un arrêt dans celui de Chris et Anastasia. À force de râler, les chefs avaient enfin décidé d'agrandir notre petit service. Grâce à ça, j'avais eu une superbe promotion et mon ancien poste fut confié à la nouvelle, une adorable jeune femme. Chris et elle s'entendaient à merveille et parfois, je me sentais un peu jaloux lorsque j'étais témoin de leur complicité. En entrant, je fus accueilli par le beau sourire de notre nouvelle collègue.

— Salut patron ! me lança-t-elle d'un air chantant.

Je fis la moue et elle rit.

— Pardon, pardon, je sais que t'aimes pas trop ça.

— Alors qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? me demanda Chris.

— Il va falloir essayer de finir les marchés de 2012. Ça va nous prendre du temps et puis il nous manque des dossiers qui sont dispatchés dans deux services et qu'on ne récupérera pas tout de suite. Aussi, la COM veut avoir les deux contrats de l'entreprise Cleeva, vous avez été mis en copie dans le mail, mais je vais m'en occuper, parce que je crois que c'est le bazar dans la boîte.

— Pourquoi tu aimes autant aller là-bas, c'est glauque comme endroit ! grimaça Anastasia.

Je ne pus m'empêcher de pouffer.

— Je m'y sens bien, c'est calme, il n'y a jamais personne et puis fouiller dans les cartons, j'adore ça.

— Moi, ça me convient ! s'exclama Chris. Descendre dans cette salle me fait royalement chier, du coup, si Éliah est heureux, je lui laisse ce plaisir avec une certaine délectation !

— OK, dans ce cas, je m'y rends pendant que vous vous occupez de ce que je vous ai envoyé par mail.

Tandis qu'ils acquiesçaient, je sortis du bureau, portable en main. Je textai rapidement un : « maintenant » au numéro que je connaissais désormais par cœur puis supprimai la conversation et rangeai mon appareil dans ma poche. En empruntant l'ascenseur, je bâillai ; ma nuit n'avait pas été des plus reposantes. Depuis plusieurs mois, je faisais beaucoup de cauchemars qui m'empêchaient de dormir de façon convenable et qui me fatiguaient à outrance. Lors de mes rêves, j'avais des réminiscences, des flashs de la soirée. J'avais encore du mal à démêler le vrai du faux, mais je le supportais de moins en moins.

En passant la porte, je trouvais la pièce vide de tout humain. Je commençai à farfouiller dans les cartons, prenant mon temps, mais je dénichais rapidement les documents demandés. Je m'assis donc à côté d'eux et patientais. Une bonne dizaine de minutes plus tard, le battant s'ouvrit.

— Éliah ?

Reconnaissant la voix, je sortis du rayonnage et avançai vers lui.

— Bonjour Logan !

Mon ton enjoué le fit sourire. Il me tendit un Frappuccino® dont j'avalais dans la seconde de longues gorgées.

— Alors, quoi de neuf ? me demanda-t-il en buvant dans son café noir.

Nous investîmes le sol, chacun ayant le dos appuyé contre les étagères qui se faisaient face.

— J'ai revu Lina hier soir. C'était... intéressant, j'ai compris une chose qui me pesait.

— C'est-à-dire ?

— Tu sais quand... ça s'est passé. Je pouvais pas bouger. J'étais immobile. Eh ben... c'était de la sidération. Apparemment, ça peut arriver. Elle m'a aussi expliqué que c'était pas de ma faute. Je me dis souvent que si j'avais moins consommé d'alcool, si j'avais été plus vigilant... enfin... tu vois...