NIGHTMARE 2 - Dystopique [MxM] [terminé]

4.5 - Trafic interrompu [partie 2]

 Je revins dans une réalité alternative, sursautant à la voix de cet homme qui n'avait décidément rien d'un monstre.

— Est-ce que ça va ?

Statufié et tremblant, je ne pris pas la peine de répondre. Lorsqu'il se retourna, je lâchais le tissu détendu de son haut et ramenais mes bras contre moi. Presque en dehors de moi-même, je me détournais et commençais à m'éloigner, mais il m'en empêcha, attrapant mon pull.

— Hey. Tu vas où là ?

— Je... je sais pas, parvins-je à articuler malgré la quantité de larmes qui ruisselait sur la peau meurtrie de mes joues.

Je n'aurais pas su dire depuis quand je pleurais ou si ça c'était arrêté à un moment. Ma tête tournait un peu due à ma difficulté à inspirer convenablement. Il me contourna pour me faire face et releva mon visage avant de froncer les sourcils.

— Ah... Tu pisses le sang. Attends.

Il fouilla ses poches à tâtons avant de sortir un paquet de mouchoirs et de m'en tendre un. Je le pris et l'appuyai sur ma bouche, l'imbibant plus de larmes que d'hémoglobine. L'espace d'une seconde, je perdis l'équilibre. Ce ne fut pas assez pour que je tombe, mais je remarquais sans peine que mes jambes étaient en train de me lâcher et que je risquais de m'effondrer à tout instant. Lentement, je me rapprochais des meubles et m'y retins d'une main afin de m'asseoir au sol. Logan fit de même, prenant place à côté de moi.

Même sans le voir, je sentais son regard braqué sur moi. Je fermai les yeux, le mouchoir plaqué sur ma bouche, me demandant ce que j'avais fait au destin pour accumuler les erreurs de cette façon.

— Éliah, m'interpella-t-il avec douceur. T'as mal quelque part ?

Je ris nerveusement.

— Partout, tu crois que c'est une réponse valable ? dis-je, la voix en morceaux.

— Je vais aller chercher ce qu'il faut, on doit te soigner.

Alors qu'il se levait, j'attrapai son avant-bras, le cœur battant à tout rompre.

— S'il te plaît, tu veux bien... rester là encore un peu ? J'ai juste... je n'ai pas envie... s'il revient...

Mes explications noyées dans mes lamentations, je ne pus être plus expressif. Je sentis son bras tressaillir et en baissant les yeux sur sa main, je vis de belles écorchures sur ses phalanges. Aussitôt, une angoisse monta en moi. Je lâchai le mouchoir et attrapai son poignet, avançant ses blessures vers moi.

— T'es blessé ! Pardon !

La panique enfla, jusqu'à ce que de nouvelles larmes se montrent.

— Logan ! Je suis désolé ! Il faut qu'on te soigne ! Pardon ! Pardon !

Il arracha son bras de ma prise.

— C'est bon c'est rien, ouvre la bouche plutôt.

Il retomba à genoux et saisit ma mâchoire, puis élargit mes lèvres de ses pouces et s'approcha pour regarder à l'intérieur. Je me sentis tout à coup mal à l'aise. Je reculai un peu, mais manquant de liberté de mouvement, je ne fis que glisser d'une façon lamentable vers le sol et il fut irrémédiablement entraîné dans ma chute. Sa main blessée atterrit à côté de mon visage tandis que son corps massif me surplombait.

— Arrête de bouger, ça ne prendra qu'une seconde, me dit-il, concentré sur sa tâche, sans même prêter attention à mon état que j'avais du mal à définir.

Dans un geste plus violent que je l'aurais désiré, je tournai la tête, extirpant son doigt resté dans ma cavité buccale.

— Tu peux... relève-toi, balbutiai-je.