Il s'éloigna, puis rapporta des feuilles, des stylos ainsi qu'un contenant en carton.
— Le principe est simple ; on va chacun déchirer plusieurs bouts de papier et inscrire un mot, une situation ou le nom de quelqu'un. Le but du jeu est de tirer un coupon, ensuite de lancer le dé dans la boîte. Si vous tombez sur un chiffre pair, vous devez raconter une anecdote vraie, en lien avec ce qui est écrit. Si c'est impair, vous devez mentir. L'objectif des autres, c'est de décider en groupe si c'est vrai ou faux et bien sûr, si on a tort on boit. Quand le groupe boit, le conteur garde le coupon et lorsqu'on ne boit pas, il est reposé au milieu et le raconteur boit. On s'arrête au moment où il n'y a plus de papier et celui qui en a le plus gagne.
— Ok! Moi je veux jouer à ça ! scanda Eva, suivie du reste de la troupe.
Pendant les minutes suivantes, chacun écrivit puis nous fîmes un tas avec les papiers repliés.
— Et le gagnant, il empoche quoi ? demanda très justement Andy.
— Ce que vous souhaitez. Généralement, c'est la satisfaction de remporter la victoire. Tu veux quoi comme lot ?
— Un bisou d'Éliah ! clama Andy.
Les deux me regardèrent et je sentis mes joues rougir. C'était sérieux ?
— Tu acceptes ? s'enquit Gabi.
— Hum...
En fixant Andy, je le vis à hocher la tête avec un grand sourire et ricanai.
— D'accord.
— Ok, préparez-vous, j'vais tous vous défoncer ! s'exclama Andy, ce qui fit rire le reste de la table.
— On doit boire une dose d'alcool précise ? interrogea Logan.
— Non, on fait comme on le sent. Le but c'est pas d'être mort en deux tours. Ceux qui tiennent moins bien la boisson peuvent avaler une gorgée et les piliers de bar prendront plus.
Nous acquiesçâmes et une fois nos verres remplis, Gabi saisit un papier, le lut puis lança le dé dans son carton avant de relever les yeux vers nous.
— Ok, mon mot était « bourré ». Quand j'étais plus jeune, j'aimais vraiment me bourrer la gueule. Un soir, on est parti en club avec des potes. Une de nos amies avait acheté les places pour qu'on soit sûrs de pouvoir rentrer. Je me souviens être arrivé devant la boîte, puis ç'a été le trou noir. J'me suis réveillé le lendemain matin dans un camion et y avait un mec qui me tendait une orange. Il m'a dit qu'il m'avait trouvé allongé dans les poubelles, complètement saoul. J'ai aucune trace de la nuit que j'ai passée. Alors, est-ce que c'est vrai ou faux ?
Nous débattîmes un long moment avant de nous décider sur le fait que c'était plausible. Il nous avoua que tout était vrai et dut avaler un peu d'alcool en reposant son papier sur le tas. Ce fut le tour de Logan. En tirant à son tour, il siffla entre ses dents puis lança son dé.
— Mon mot était « voiture ». Mon anecdote est la suivante ; à dix-sept ans, j'ai volé une caisse et je l'ai revendue afin d'avoir assez d'argent pour emmener ma copine de l'époque en voyage.
— Ah oui, d'accord, je vois ce que tu voulais dire tout à l'heure quand tu m'as affirmé être un romantique, me moquai-je.
Tout le monde rit à ma pique alors que Logan marmonnait. Encore une fois, le débat fut long et houleux. Personnellement, j'étais convaincu que c'était vrai. Même si mon collègue était quelqu'un de bien, il avait ce genre d'aura de « méchant garçon » qui le suivait partout. En votant, nous décidâmes tout de même de dire « faux » et dûmes boire.
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NIGHTMARE 2 - Dystopique [MxM] [terminé]
RomansaQue faire lorsque l'idylle ressemble plus à l'enfer qu'au paradis ? Pour les victimes endoctrinées dans des relations malsaines, il peut être très dur, voire impossible de réussir à se sortir de ces situations cauchemardesques. Éliah, qui pensait ob...