Kylo Ren Prisonnier

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Comment avait-il pu l'oublier ? C'est vrai qu'en y réfléchissant, il ne pouvait pas partir sans son sabre, il était trop précieux à ses yeux et il n'était rien sans lui. Il devait donc absolument le reprendre.

Sauf qu'avec Rey, il ne pouvait pas utiliser la manière forte, il devait être bien plus rusé. C'est pourquoi il décida de renverser la situation à son avantage.

- Ben ? osa prononcer la jeune femme d'une voix frêle.

Il n'y avait ni peur ni colère dans son regard, seulement de la détermination dans ses yeux noirs intenses.

- Toutes ces vieilles choses doivent s'éteindre, tout comme ce nom qui ne m'appartient plus. Snoke, Skywalker, les Sith, les Jedi, qu'ils meurent tous. Ensemble, toi et moi, unissons nos forces et instaurons un tout nouvel ordre dans la galaxie.

Elle le regarda comme s'il était sur le point de tuer quelqu'un face à elle.

- Ne fais pas ça Ben, l'implora-t-elle en laissant quelques larmes couler sur ses joues. Ne bascule pas dans cette direction.

Le visage de l'homme qu'elle avait embrassé se ferma et ses traits se durcirent. Décidément elle ne le comprenait pas.

- Non, c'est toi qui résistes encore, déclara-t-il fermement.

Il avança vers Rey, plus rapidement qu'il avait fait dans la cellule. Il voulait être proche d'elle comme dans son souvenir, mais l'ancienne pilleuse d'épaves recula de quelques pas pour mettre de la distance.

- Je vais te dire un secret, murmura-t-il subitement, une chose que l'on ne t'apprend pas dans un temple Jedi.

Il s'approcha encore un peu plus alors que Rey, au contraire, reculait, effrayée parce qu'il allait lui dire. Il resta silencieux pendant des secondes qui lui parurent une éternité puis reprit la parole.

- Les Jedi nous envient. Ils nous envient parce que nous sommes libres, parce que chacune de nos décisions est un choix, et tout est beaucoup plus beau parce que notre destin est entre nos mains. Les Jedi combattent pour des personnes qu'ils ne connaissent même pas et meurent quand on le leur ordonne. Cette vie ne ferait rêver aucune personne saine d'esprit.

- Toi aussi, tu obéis à quelqu'un, on obéit tous à plus grand que nous, affirma l'apprenti de Luke.

- Je lui obéis parce que je l'ai décidé, surenchérit-il, pas par obligation comme les Jedi.

La jeune femme baissa les yeux, comme si les paroles de son ennemi avaient du sens et qu'elle en prenait conscience seulement maintenant.

Au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas impossible, mais quelque chose l'empêchait tout de même de le croire. Elle n'arrivait pas à lui faire entièrement confiance. En fait, il avait raison : elle n'arrivait pas à lâcher prise.

- Tu veux savoir la vérité sur tes parents ou tu l'as toujours sue ? Tu l'as refoulée, tu sais parfaitement d'où tu viens, alors dis-le.

Le ton de sa voix avait complètement changé. Le murmure chaleureux avait laissé place à la froideur du marbre. Elle ne voulait pas répondre à cette question, réponse qu'elle connaissait parfaitement, mais elle ne voyait aucun moyen de lui résister.

Bien sûr qu'elle savait la vérité, au fond, elle l'avait toujours sue, sauf que le dire à voix haute, c'était autre chose. Elle était venue ici dans le but de l'arrêter, mais finalement c'est lui qui était en train de prendre le dessus sur la situation, comme à son habitude.

- C'étaient des parias, déclara-t-elle en recouvrant ses joues humides par de nouvelles larmes.

- De vulgaires ferrailleurs, compléta-t-il sans honte. Ils t'ont vendue pour acheter à boire et sont morts dans une fosse commune dans le désert de Jakku.

Ses yeux se remplirent davantage de larmes. La souffrance qu'elle ressentait à cet instant lui était insupportable, c'était des tirs de blasters permanents qu'on lui administrait dans le cœur.

Elle lutta pour ne pas se laisser trop submerger par ses émotions, surtout face au seigneur Sith qui pouvait à tout instant en profiter pour lui filer entre les doigts.

Kylo Ren n'était plus qu'à quelques pas et ne semblait pas du tout menaçant, c'était même tout le contraire. Il plongea ses yeux dans les siens, comme pour la rassurer.

- Tu ne représentes rien pour beaucoup de personnes, décréta-t-il, mais pas pour moi.

Il lui tendit sa main