Chapitre 2

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Il commence à faire frais, je suis accoudé à ma fenêtre et je regarde en l'air. Les étoiles commencent à apparaître. Je ne suis pas sortie du reste de la journée, et lui non-plus. Je n'ai pas entendu sa porte s'ouvrir. Ou alors c'est quelqu'un de très discret. J'entends la voiture de mes parents et je baisse la tête. Au même moment j'entends la porte de mon voisin claquer, et j'entends ses pas descendre les escaliers à toute vitesse. Puis je le vois sortir et rencontrer mes parents : Carmaline et Eugène D'Escorailles... Je les regarde sans gènes. Je vois désormais très bien le bras en bois de Joseph. Ils se serrent la main, se présentent, j'entends leurs conversations aussi distinctement que les sonnettes de vélos de ce matin.

"Votre fils m'a accueilli ce matin. Je suis sur le registre. Et je l'ai payé.

– Vous nous aviez dit que vous n'aviez pas beaucoup d'argent. Vous ne nous avez pas dit jusqu'à quand vous compter rester.

– J'ai donné un vieux bijou de famille à... Justelien, c'est bien ça ? Il a beaucoup de valeur. Justelien m'a dit que je pourrais rester jusqu'à la fin de l'année avec ça."

Ma mère est son argent... Une grande histoire d'amour, encore plus qu'avec mon père.

"Bien... Nous réglerons cela ce soir, s'il daigne sortir de sa chambre !"

Elle balance son regard droit dans ma direction et je me cache avant que mon père ou le blondin ne me voient. Chose absurde car ils savent tous deux que je suis dans ma chambre. J'entends la porte d'entrée se refermer... Je sors alors de ma cachette et regarde là où ils étaient. Le blondin n'est pas parti. Il regarde dans ma direction. Ses yeux plantés dans les miens. Je déglutis et je me surprends même à rougir. Je décide alors de fermer mes volets et de couper court à cet instant gênant. Peu après j'entends alors des pas revenir au second étage, puis la porte de la salle de bain s'ouvrir, quelqu'un prend un bain... Avec le shampoing à la vanille et le gel douche à la framboise. Mais ce ne sont pas les filles, c'est Jo. Elles prennent leurs douches le matin. Et lui il puait vraiment. La vanille est mélangée à la terre et la framboise à la poule. C'est bizarre, mais pas forcément désagréable. Puis l'eau s'arrête, et le porte de la chambre devant la mienne s'ouvre avant de claquer de nouveau... Je ne suis pas descendu dîner. Je sais que je vais devoir le recroiser demain. Au moins pour donner la bague à mes parents, au moins pour m'excuser...

Cet été làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant