Chapitre 7

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Les jours et les nuits passent. Je me lève et me couche tard. Je discute un peu avec Jo quand je le vois. Et à mon plus grand étonnement il n'a pas pris ses jambes à son cou malgré ma révélation de l'autre jour, à côté de la rivière. Peut-être que c'est à ça que ressemble un vrai ami. Je ne sais même pas si on peut s'appeler comme ça. On est plus de bonnes connaissances que de véritables amis. Mais c'est la personne dont je suis le plus proche après Ketya. Il continue de me parler quand on se croise, et à chaque fois je me demande à combien de conquêtes il en est. Des images me reviennent en tête et je décide de les effacer très vite. Il me raconte ses lectures aussi. Je lui conseil tout ceux que j'ai lu. Dans ces moments-là on se rejoint dans un coin à l'ombre à côté de la rivière. Il m'a même avoué à un moment vouloir se baigner, mais il ne le faisait pas parce qu'il savait que j'allais être gêné. Je lui ai alors proposé de se baigner en maillot de bain. Il a tout de suite accepté. D'un côté, ça se voit qu'il n'a plus l'habitude des interactions humaines. Et les choses simples de ma vie représentent une espèce de luxe pour lui. Il prend toujours son temps pour manger, mais son estomac a rétrécie et il mange peu. Il apprécie le goût des fruits frais, sentir la vanille et la framboise dans la salle de bains qu'on partage avec les filles et regarder le ciel pendant des heures. Ce qu'il adore surtout c'est se baigner. Des fois j'ai l'impression de voir un enfant devant moi. Et pourtant il est si peu loquace parfois, comme s'il y avait différentes personnes dans le même corps. Mais se sont juste ses différentes émotions, et des fois il n'a pas envie de parler, ce que je comprends parfaitement. Là, il est dans un maillot de bain blanc avec plusieurs citrons dessiné dessus, en train de s'amuser à choper des petits poissons. Et moi je le regarde, son bras gauche et une pile de livres posés à côté de moi, toute de la romance interdite. Je suis en maillot de bain moi aussi. Le mien a des cerises. On est une salade de fruits j'ai l'impression. Au bout d'un moment, il me regarde, il me dévisage même. Mais il ne sait pas que je le regarde à travers mes lunettes de soleil.

"Alors, t'attends quoi Juste ? Viens !

– Est-ce que j'aurais pieds ?

– Tu le sauras que si tu viens !

– Toi t'es grand ! Je veux savoir si j'ai pied avant ! Sinon je ne tremperais même pas mon petit orteil !"

Il va vers un endroit où l'eau lui arrive aux genoux.

"Oui, tu as pieds Justelien, viens te mouiller maintenant ! Sinon je viens te chercher !

– Ça va être compliqué avec un seul bras !

– Petit con !"

Puis il décide de taper un sprint mais je décide de me lever et d'aller dans l'eau avant qu'il ne me rattrape. J'ai vraiment l'impression d'être un gosse. Ça fait du bien de se lâcher un peu. On finit par s'arroser mutuellement, et naturellement je gagne la bataille. L'avantage d'avoir ses deux bras. Je finis quand même tremper à côté de lui qui est mort de rire. Je ne pourrais même pas le pousser pour qu'il tombe, c'est moi qui tomberait à coup sûr ! Il est trop grand et trop musclé face à mon corps de crevette pas bronzé.

Je me frotte les yeux et sens une main autour de ma clavicule. J'ai un élan de recul mais Jo est toujours là, devant moi. Il prend le collier qui était autour de mon cou. Enfin... son collier, avec sa bague. Il le fait tourner entre ses doigts.

"Tu ne l'as toujours pas donner à tes parents ?

– Je n'ai pas eu l'occasion. Je ne les vois pas souvent.

– Et tu l'as mise autour de ton cou ?

– J'avais trop peur de la perdre. Je sais qu'on est riche, mais on n'a jamais vu un bijou pareil. Ça doit valoir une petite fortune.

Cet été làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant