Prologue

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4 ans auparavant, le 6 mai 2014

Monaco, 14h00

PDV de Julia

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PDV de Julia

Mon nom est Julia Pastor, je suis née le 1er août 1997 et c'est avec très peu d'honneur que je fais partie d'une des familles les plus riches de Monaco. Les gens ont tendance à penser que de vivre dans le luxe rend la vie plus belle, que tout est parfait. Alors certes, nous n'aurons jamais de mal à payer nos factures, ou bien à nous nourrir, mais la réalité est bien différente des diamants et des belles voitures.

Depuis des décennies, ma tante, Hélène, est à la tête de nombreuses sociétés monégasques. Elle est devenue la femme la plus riche du rocher. Je l'admire, c'est une femme forte qui a réussi dans un monde d'hommes, sans jamais se plaindre, sans jamais baisser la tête. Mais ce monde superficiel a rendu ma famille fade. Littéralement fade. Je n'ai jamais connu un réel amour parental, ma mère nous a abandonné mon frère Léo et moi quand nous étions petits. Elle ne supportait plus la pression médiatique. C'est quand même vachement égoïste. Mon père a toujours été là pour nous, financièrement du moins. Il était occupé dans ses affaires, on ne le voyait que très peu souvent.

Il y a 3 mois, ma vie a complètement changé, le 2 février pour être plus précise. Mon père est décédé d'une crise cardiaque du jour au lendemain. Je pense que je me souviendrai toute ma vie de ce jour là. Je suis partie le matin au lycée, pour une fois mon père était à la maison. Je ne devais pas y aller de la semaine, il devait m'emmener avec lui dans ses sociétés pour me montrer ce que j'aurai à faire dès l'année prochaine. Mon avenir était tout tracé, j'allais reprendre les affaires de mon père. Mais pourtant, ce jour-là, on s'était disputé, je n'avais pas envie de passer une semaine avec lui. Je m'en veux énormément d'ailleurs, je m'étais contentée de demander à reporter ça à la semaine d'après. Et comme une bonne fille de riche, on m'a dit oui. Si j'avais su.

Mais ce jour-là, à 15h00, quelqu'un a frappé à la porte de mon cours d'histoire. Dans l'encadrement de la porte, j'ai immédiatement reconnu mon cousin Gildo, le fils de ma tante Hélène. Je n'ai pas mis longtemps à comprendre que quelque chose s'était passé. Il est beaucoup plus âgé que moi, à 47 an on a beaucoup plus important à faire. Alors j'ai pris mes affaires, sous le regard de mes camarades, et j'ai rejoins mon cousin. Il a refusé de m'expliquer jusqu'à ce qu'on soit dans sa voiture, à l'abris des regards. Mon père est mort seul, alors que j'aurai pu être avec lui. Il est mort en seulement quelques minutes durant lesquelles ma vie a complètement changé. Ma tante nous a pris sous son aile avec Léo, on vit avec elle maintenant.

Léo: Oh Julia, il passe sa main devant mes yeux, tu m'écoutes ?

Moi: Non désolé, j'étais dans mes pensées. Tu disais quoi ?

Léo: Tu as eu des nouvelles de Gildo ?

Ah oui et comme si tout ça ne suffisait pas, notre cousin Gildo a fait un AVC il y a quelques jours. Heureusement, il va mieux. Il ne devrait pas avoir de séquelles. Les médecins nous ont aussi prévenu d'un éventuel facteur héréditaire. Nous allons devoir faire des examens afin de vérifier si nous sommes porteurs du gêne.

Moi: Hélène m'a dit qu'il avait retrouvé l'usage de sa main droite

Léo: Bon tant mieux, il laisse un petit blanc. J'étais censé aller au Grand Prix d'Espagne ce week end avec lui, son intention de voix baisse légèrement

Moi: C'est pas grave, je mets ma main sur son épaule. Vous irez tous les deux aux prochains

Je pense que je pourrai consacrer un livre entier pour juste présenter les membres de ma famille. Mais mon cousin est propriétaire de l'écurie Venturi en Formule E. Et pour le plus grand bonheur de mon frère, il se rend souvent aux Grands Prix de F1. C'est de famille cette passion pour la formule 1, mon père était un grand fan de la Scuderia Ferrari. Léo aurait rêvé devenir pilote d'ailleurs, ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant, mais je pense qu'il n'avait pas le talent vu ses résultats.

C'est à ce moment-là qu'un agent de sécurité me sort de mes pensée quand il entre en trombe dans la pièce. Il attrape nos 2 bras et nous tire jusqu'aux escaliers. À notre plus grande surprise, il nous enferme dans la pièce sécurisée de la maison, celle qui n'est utilisé qu'en cas d'extrême urgence. Il veille à fermer les portes et fait les 100 pas devant nous.

Agent: Écoutez les enfants, il est arrivé quelque chose à votre tante

Je croise le regard de mon frère, on se comprend instantanément. Je sens mon coeur se briser dans ma poitrine, ça recommence. Je ne comprends pas ce qu'on a fait pour mériter ça. On n'a jamais rien demandé. Mon frère attrape ma main et la serre fort dans la sienne. Nous savons qu'il ne s'agit pas de quelque chose d'anodin, nous sommes enfermés dans la pièce de sécurité.

Agent: Votre tante a été assassiné. Quelqu'un a tiré sur elle et son chauffeur, je suis désolé

Le regard de cet homme est transparent, on peut y lire toute son émotion, toute sa peine mais aussi toute sa pitié. Alors c'est ça qu'on est devenu maintenant ? Des orphelins, sans aucune famille, qui n'aspirent à rien d'autre que de la pitié. J'entends mon frère fondre en larmes tandis que ses genoux frappent le sol. Mon corps est comme paralysé, les centaines d'émotions différentes qui envahissent mon corps ne sont pas capables de sortir. Je m'abaisse au niveau de mon frère, le prends dans mes bras. Qu'est ce que je pourrai bien faire d'autre ? Un cri de douleur s'échappe de sa gorge résonant ainsi contre les murs de cette pièce oppressante. Mes larmes n'arrivent pas à couler, elles l'ont bien trop fait ces derniers mois.

À cet instant précis, rien ne sera officiellement plus comme avant. Mon frère n'a que 16 ans et moi je ne serai majeure qu'en août. Nous sommes seuls. Je ne saurai pas décrire le sentiment de vide qui m'habite. Mon frère est désormais la seule chose qu'il me reste, ma seule famille. C'est dans ma tête qu'à ce moment là, je me fais la promesse de ne jamais abandonner mon frère comme nos parents l'ont fait. Je serai toujours là pour lui, quoi qu'il arrive. Il restera avec moi, je me battrai pour ça, pour lui. Personne ne m'enlèvera la dernière personne que j'ai sur cette Terre.

L'argent n'achète pas tout, il m'achètera jamais une vraie famille. Il ne fera jamais revenir mes parents, ni même ma tante. On ne peut pas acheter le bonheur.

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La peur au ventre ~ Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant