Il commençait tout juste à faire froid dehors ; l'été laissait place à un automne glacial, les arbres se dénudaient à mesure que l'air se refroidissait.
《C'est quoi alors, une espèce de réunion secrète ?》
Kido se pose la question : oui au fond, qu'est-ce que c'était ? Cela faisait des mois maintenant que Fudo et lui exploraient les moindres reculs de la ville en quête de recul sur la vie. Maintenant que Sakuma le lui demandait, il ne savait pas trop commenter le lui expliquer. Pas vraiment une réunion secrète, ni généré une soirée entre amis. C'était à la fois bien plus mystique et bien plus simple : c'était comme une rencontre fortuite et volontaire. La colision de deux éléments contraires, une chose bien (trop) paradoxale en somme.
《Un rencard alors ?》insistait Sakuma.
Ils approchent de la sortie. Et comme souvent, Fudo serait là, assis en tailleurs en face du grand portail formel de Teikoku, Sigmund Freud à ses côtés, roulant distraitement une cigarette et éternellement, ses mèches brunes qui paressaient insolemment sur son front blanc. Comme souvent, Kido ne se fait pas prier pour aller à sa connaissance, saisir son sourire débordant de caractère et ses yeux bleus -toujours ce bleu de vérité- comme deux étoiles filantes.
《Enfant !》
《Hm ?》
《Tu m'écoutes même pas !》s'indigna le blanc.《Je te demandais si c'était un rencard.》
《Un rencard ?》
《Oui, Kido, un rencard. C'est quand deux personnes qui s'apprécient se donnent rendez-vous.》
Kido ne répondait pas immédiatement : deux personnes qui s'apprécient... ça correspondait un peu à ce qu'ils se réalisaient. Qui s'apprécie...
《On peut dire ça comme ça, sauf que je ne sais ni où ni quand.》
《Tu veux dire que c'est un rencard dont tu ne connais ni la date, ni le lieu ? Ça c'est pas un rencard, c'est une rencontre.》
《T'as touché le point.》sourit Kido, amusé.《Je ne sais pas si on peut savoir ce que c'est.》
《Toi alors, depuis que tu réalises Fudo, t'es complètement à l'ouest.》
Ils arrivent hors du lycée, franchisent le portail dans le flot d'élèves grouillant. Kido jeta un regard sur le trottoir d'en face ; Fudo l'attendait. Il admire discrètement sa posture offensive, ses jambes en tailleurs et son pantalon déchiré aux genoux, sa chemise froissée et grisâtre. Il admire tout son charme de bitume et d'acier, devina son odeur de fer, de tabac froid, de goudron, fini par croiser son regard bleu et brillant comme un miroir dans le désert. La brise glissait ses doigts entre ses cheveux, frôle sa peau comme le plumage d'un oiseau en plein vol. Kido salua Sakuma, qui soupira, et se dirigea vers le brun, qui se leva en le voyant approcher. Sigmund Freud, comme à son habitude, aboya de joie en apercevant Kido, et lui tourna gaiement autour. Le garçon espérait que cette fois Fudo lui montrerait un endroit où le cabot pourrait les accompagner. La nuit tombait vite, les lampadaires se préparaient déjà à s'allumer : c'était l'heure idéale.
《C'est dingue que tu finisses toujours avant moi.》fit remarquer Kido alors qu'ils se mettaient en route, oubliant l'inutile et ordinaire protocole de salutation.
《C'est parce que je ne vais pas en cours.》répondit au concerné sans complexe, les yeux rivés sur ses pas et les mains dans les poches.《Je ne vais qu'en physique, et parfois en maths. Le reste n'a juste aucun sens pour moi.》
《Et pourquoi les maths et les sciences physiques auraient du sens plus que le reste ?》
《Ça c'est comme les toits. C'est un peu fou, un peu incroyable, complètement perché. Et si ça n'a pas de sens pour la majorité des gens, alors ça en a pour moi.]
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Elatio
FanfictionFudo × Kido ( Jude × Caleb) " pourquoi es tu en colère ?" finit par demander le garçon " Je suis pas en colère" répondit seulement le châtain " Tu dois être sacrément en colère pour l'être autant et ne pas te rendre compte que tu l'es" ____________...