Pendant les trois premiers jours qui ont suivi ce meurtre, je suis restée enfermée dans ma boutique, cherchant désespérément à m'évader de la réalité. Je voulais disparaître, fuir loin de l'homme qui, selon ses dires, m'avait sauvée, le même homme qui continuait de me harceler avec des messages sur mon téléphone. Depuis cette nuit qui restera à jamais gravée dans ma mémoire, je vivais plongée dans un tunnel sombre, hantée par des monstres tout droit sortis des enfers.
Trois interminables journées se sont écoulées sans que je quitte mon lit de camp, paralysée par la peur que l'on puisse me repérer à travers la vitrine de ma boutique. La faim avait commencé à ronger mon estomac, me rappelant cruellement que je ne pouvais pas m'éviter éternellement. J'ai saisi une tranche de pain de mie rassis, le seul repas à ma portée, et j'ai commencé à la mâchouiller lentement. Un verre d'eau m'a aidé à avaler cette masse sèche et insipide que je mastiquais entre mes dents, un rappel poignant de la solitude et de la terreur qui m'entouraient.
J'ai fermé les yeux, cherchant refuge dans mes songes, espérant trouver un abri contre l'angoisse qui me torturait. Mes rêves semblaient être le seul répit possible, un endroit où je pouvais échapper à la réalité oppressante qui me tourmentait.
Soudain, un bruit perça le voile de mes rêveries, un son sinistre, le grincement d'une porte qu'on enfonçait. J'ai ouvert les yeux et me suis retrouvée face à un homme qui me fixait de ses yeux froids. Avant que je puisse réagir, il m'a enfoncé une aiguille dans le cou, et je me suis enfoncée dans un sommeil artificiel, l'obscurité m'enveloppant alors que je perdais conscience de ma propre réalité.
Tout cela s'est déroulé il y a une semaine exactement.
Je me suis réveillée brutalement, mes paupières semblaient peser une tonne, et ma tête émettait un son assourdissant qui martelait dangereusement mon crâne. Chacun de mes mouvements était accompagné de vertiges et de nausées, comme si j'émergeais d'un abîme obscur et que la réalité me rattrapait avec une cruauté implacable. Mon souffle était court, et mon corps semblait lourd et engourdi, comme si j'avais été plongée dans un sommeil sans rêves, profondément ancré dans les ténèbres.
-Je pensais ne jamais vous voir réveiller, ma petite," cette voix susurrait, ramenant à la surface les pires souvenirs de mon cauchemar. Il était là, assis dans un fauteuil en cuir, prévu pour deux personnes, une silhouette sombre dans l'obscurité de la pièce. "Il est temps pour vous de commencer à me rembourser."
Je restais immobile, pétrifiée, espérant que tout ceci ne soit qu'une illusion, priant pour qu'il disparaisse de ma vue. Avant que je puisse réagir, il avait ajouté d'un ton impérieux, "Mais avant cela, allez prendre une douche. Vous empestez !"
La terreur m'avait saisie, tandis que je me rendais compte que le cauchemar ne faisait que commencer, et j'étais piégée dans une réalité encore plus sinistre que celle que j'avais laissée derrière moi.
-Non !" avais-je répliqué d'un courage que je ne me connaissais pas. Mon corps avait été violemment arraché du lit, s'effondrant au sol dans un choc douloureux. Une main ferme maintenait mes cheveux, accentuant la douleur qui irradiait de mon crâne.
La scène était devenue un cauchemar éveillé, et la cruauté de la réalité se déployait sous mes yeux, impitoyable
-Veuillez répéter, Mlle Heaven," avait-il craché d'un ton glacial, son souffle glaçant l'orée de mon oreille. La cruauté de sa présence se faisait plus pressante, chaque mot chargé de menace et d'autorité, écrasant ma résistance naissante. Mon souffle était court, mon cœur battait à tout rompre, tandis que je me retrouvais prise au piège dans cet abîme de terreur.
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L'italien
Random"Deux forces diamétralement opposées, une dualité inéluctable. Lui, l'incarnation du mal, la nuit, l'ombre. Moi, le défenseur du bien, le jour, la clarté. Nos chemins n'étaient jamais destinés à se croiser, jusqu'à ce qu'une mauvaise interprétation...