Chapitre 20

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 Je suis envahie par la colère qui tiraille mes muscles, je ne pense qu'à assouvir ce besoin de vengeance, de lâcher la bête qui sommeille en moi. Je me décide à descendre à ma salle de sport, j'ai besoin de frapper, de cogner jusqu'à saigner des mains. Je dois laisser s'extraire cette colère qui me ronge.

Voilà plus de trois heures que je frappe sans repos mon sac, que je le malmène, imaginant le visage de cette pute face à moi, si je découvre que celle que j'ai vue est bien elle, je jure de la retrouver et de venger tout le mal qu'elle a engendré autour d'elle. Gemma traverse mon esprit quand je réalise que je l'ai complètement oublié. Je balance mes gants en m'empressant de remonter à mon bureau. L'atelier que j'ai fais disposé pour elle est vide, seule la composition est là, je joue avec mes caméras pour la repérer. Elle est là, assise sur le banc. Je zoom pour mieux observer son reagrd, il pense, observe ce qui l'entoure Je me presse de la rejoindre. Je lui fais face quelques instants avant qu'elle en réalise que je suis là devant elle. Elle me regarde tout en plissant les yeux.

-J'ai sonné mais votre sonnette ne dois plus fonctionner. Sa voix est sereine, la tension que je sentais en elle à totalement disparus. Elle se lève, je vous la montre!

-Me montrer quoi? Demandais-je d'une voix rauque. Gemma, écarquille les yeux en laissant de nouveau le rouge empourpré ses joues.

-La.. déglutissait elle en passant devant moi, composition.

Je ne réponds pas, inutile de partir dans une conversation qui me gonflera. Je suis Mlle Heaven quand elle se stop devant son plan de travail. Angoissée de connaître mon avis sur le chef d' œuvre que j'observe, elle se met à ronger ses ongles en tapant du pied.

-Je peux recommencer, pas la peine de vous mettre en colère, divulguait elle d'un timbre tremblant. C'est qu'avec toutes les émotions qui me sont arrivées depuis quelques temps, j'ai du mal à me concentrer.

Je ne pipe mots, je détail la composition qui me fait face, des lys se dressent l'un au dessus des autres comme un chapelet retombant royalement, elle a crée des cascade de roses qui sont maintenus par des tiges de fil de fer, donnant le sentiment que ces dernières naissent des lys, le gypsophile qu'elle a placé à la base donne l'impression d'être le berceau qui soutient cette œuvre. Je reconnais son don, d'autres fleurs dont je ne connais pas les noms imposent leurs prestances dans ce bouquet, elle a su mettre en avant chaque fleurs sans étouffer la beauté de son art.

-Je vous en prie dite quelque chose. M'implorait elle tremblante. C'est si moche que ça?

-Mlle Heaven, commençais -je à dire, ma sonnette n'est pas cassé, vous devriez aller vous coucher maintenant. Il se fait tard. Je ne suis pas doué pour dire ce que je ressens et en ce moment, sa composition me plonge dans une émotion étrange, totalement surréaliste. Je préfère mettre un terme à cette situation.

-Non, soufflait elle les larmes aux yeux. Je veux connaître votre avis sur mon bouquet.

-Que voulez-vous que je dise? Demandais-je en déviant mon visage sur elle qui me regarde les bras croisés devant sa poitrine.

-Que c'est nul, que c'est horrible, je n'en sais rien Monsieur Brucinni, mais bon sang, dites ce que vous pensez! Je sais que ma réaction lui fais peur, qu'elle craint que ma folie ne reprenne le contrôle de mon âme. Elle doit penser que dans peu de temps je vais détruire d'un geste ce qu'elle a crée durant de longues heures. Même merde me ferais plaisir. Ajoutait elle alors que je retiens un sourire. Je me tourne en lui prenant le poignet pour l'extraire de ce lieu. Ma poigne se veut froide, autoritaire. Elle renifle doucement, je sais que mon attitude est déplacé, je pense à Francesco, qui, si il était là, dévoilerait sans honte tout ce que lui ferait ressentir la composition.

JE cesse d'avancer pour la placer devant moi, de mon doigt que je glisse sous son menton, je relève son visage, ses orbes humidifiées par ses larmes me foudroient, je suis qu'un con d'avoir réagit ainsi. J'aurais dû lui faire part de la beauté de son œuvre. Je racle ma gorge sans la quitter des orbes.

-Votre composition Gemma, est d'une beauté renversante, vous avez su exprimer ce que j'attendais, cette composition Gemma, respire l'amour. Déclarais-je sous le torrent de larmes qui s'écoule de ses yeux. Pourquoi pleurez-vous? Surpris de sa réaction après mes dires, je ne sais pas comment réagir.

-Vous auriez pu le dire plutôt! Reniflait-elle, je pleure car j'ai eue peur, j'ai crû que vous alliez de nouveau me... non, soufflait elle,

-Croyez moi Mlle Heaven, vous allez me dire et tout de suite ce que vous avez crû! Ordonnais-je en la tenant par les deux bras.

-Que vous alliez de nouveau me traiter comme une moins que rien et que je n'étais bonne en rien! Me dévoilait elle de sa voix brisée. Le regard mêlé de tristesse, de peur et d'angoisse qu'elle me dévoile, me font réaliser que la rage qui vit en moi m'empêche de me montrer courtois avec Mlle Heaven, je me dois de remédier à ce comportement insatisfaisant comme a su me dire mon frère, que je devrais me montrer plus serviable et joviale envers elle.

-je m'en excuse Mlle Heaven. Avouais-je en contractant dangereusement mes muscles de la mâchoire.

-Pourquoi vous ne cessez de vous excuser?, il y a un jour, j'étais traité par vos soins comme une midinette dont vous aimeriez vous débarrassez, ou d'un cafard qui vous gonfle et que vous désirez anéantir d'un grand coup de chaussure.

-Une midinette carrément, permettez moi de vous préciser que vous ne ressemblez pas à ce style de personne Mlle Heaven, confiais-je en inclinant légèrement le visage avant de reprendre, et un cafard, je ne saurais dire car ces bestioles, survivraient à une attaque nucléaire.

-Tout comme vous! Me balançait elle au visage, je retrouve une Gemma joueuse, oubliant que je venais de la faire pleurer, cette femme n'a aucun fond mauvais, elle est soit atteinte d'une naïveté incommensurable ou d'une grandeur d'âme qui fond d'elle une personne remplie que de gentillesse. Si je le désirais, je suis sur qu'elle réussirait à me faire ressentir de la compassion à son égard. Pour l'heure, je me décide à rentrer dans son jeu.

-Donc, cela ferait de nous, les seuls êtres humains sur cette terre. Avouais-je en cherchant son regard. Vous ne pourriez pas me refuser le droit de procréer, d'assouvir le désir de vous faire mienne. Les joues si rouges de Gemma me font rire à gorge déployé avant qu'elle ne reprenne la parole pour me faire cesser de rire rapidement.

-Pour que cela puisse se réaliser Monsieur Brucinni, me balançait elle droit dans les yeux, faudrait avoir envie de vous! Clamait elle fièrement la tête haute. Et croyez moi, c'est loin d'être le cas! Jurait elle avant de se rendre à la porte pour s'extraire de ce lieu.

Je sens que son changement de statut dans ma demeure, de captive à invitée, a permis à Gemma de reprendre une once de bride sur sa vie et son caractère, un tempérament protecteur qu'elle s'est érigé autour d'elle, comme un mur protecteur contre toutes émotions qui pourrait l'affaiblir, A cet instant, ce que je vois en la regardant, c'est moi en version féminine mais elle, elle a en elle une chose que je n'ai plus, la bienveillance. 

L'italienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant