Prefects

Chapitre 38

Jeudi 28 septembre 1995

8 h 15

《 Skyes ! 》

Je m'arrêtais brusquement et me retournais pour faire face au blond qui venait de m'interpeller.

《 Oui Malefoy ? Soupirais-je. Tu n'as pas tes deux larbins pour te tenir compagnie aujourd'hui ?

— Mademoiselle est de mauvaise humeur à ce que je vois. 》

Je pilais net et me tournais vers lui.

《 Bon écoutes, on est juste préfets Malefoy, pas en couple. Lui expliquais-je agacée. On n'est pas obligés de rester collé l'un à l'autre sans arrêt.

— Je sais, mais avoue que tu en rêves. 》

Je levais les yeux au ciel et me retins de lui faire ravaler son petit sourire en coin.

Il arrivait déjà naturellement à faire fondre la moitié des filles de ce château. Ce phénomène s'accentuait depuis qu'il avait été nommé préfet. Elles tombaient toutes comme des mouches, renforçant son ego.

Nous arrivâmes devant les portes de la Grande Salle. Nous rentrâmes et je fonçais vers Jade, ma meilleure amie.

《 Bah alors, tu en as mis du temps !

— Désolée. 》

Elle me regarda et fit danser ses sourcils.

《 Quoi ?

— Tu crois que je ne vous ai pas vu Malefoy et toi ? 》

Je fis une moue d'incompréhension. C'était sa nouvelle lubie : après Théo et Blaise, elle essayait de me caser avec Malefoy. Son argument ? Qui se ressemble, s'assemble. Comme nous avions tous les deux la charge de préfets, elle y voyait un énorme point commun.

《 Sérieusement Holly, tu ne vas tout de même pas essayer de me faire croire que c'est un hasard si tu es arrivé en même temps que lui ? Précisa-t-elle.

— Effectivement, ce n'est pas un hasard. 》

Ses yeux s'écarquillèrent.

《 Monsieur m'a interpellé dans le couloir. Continuais-je.

— Ah bon ? Et pourquoi ? 》

Je haussais les épaules.

《 Il veut peut-être apprendre à te connaître. Répondit-elle rêveusement.

— Non merci, je ne suis pas intéressée.

— Lyly, tu as une idée du nombre de filles qui rêveraient d'avoir le quart de l'attention qu'il te porte ?

— Sans façon, je cède ma place.

— Madame a des goûts de luxe. Me taquina Jade.

— Je n'ai pas des goûts de luxe, je ne suis pas intéressée, c'est tout. Je ne comprends pas ce que vous lui trouvez à ce mec. Il est prétentieux, arrogant et hautain. Ce n'est pas parce que nous sommes tous les deux des Sang-Pur que nous devons forcément bien nous entendre. Pestais-je.

— Qu'est-ce qu'on lui trouve ? S'étrangla-t-elle. Attends, tu es sûre que tu vois clair ? Il est carrément beau gosse et sacrément bien foutu !

— J'avais oublié que je parlais à la présidente de son fan-club. Ironisais-je.

— Ha ha ha, très drôle. 》

Nous finîmes de prendre notre petit-déjeuner avant de partir en cours de Potions.

C'est une heure et demie plus tard que le professeur Rogue nous laissa sortir. Alors que je rangeais mes affaires, Jade s'empressa de sortir, les joues cramoisies. Chose étrange car c'était toujours elle la plus longue de nous deux à ranger ses affaires. Je n'eus pas besoin de tourner la tête pour comprendre la raison de ce changement soudain d'attitude de ma meilleure amie.

《 Dis Skyes, tu voudrais bien qu'on se voie ce soir à la bibliothèque ? Je n'ai pas trop bien compris le cours d'aujourd'hui.

— Vous n'êtes pas ici pour batifoler monsieur Malefoy. S'exclama le professeur Rogue. Dépêchez-vous de sortir de ma salle de classe avant que je n'enlève des points à la maison Serpentard. C'est valable pour vous aussi Miss Skyes. 》

Je fermais mon sac et sortis de la pièce.

《 Tu en as d'autres des prétextes bidons comme ça Malefoy ? Répondis-je quand nous fûmes sortis dans le couloir. Nous savons tous les deux que c'est faux. Tu as très bien compris le cours. Tu es le meilleur en Potions parmi tous les Cinquième Année. Tu arrives même à surpasser Granger.

— Je te remercie du compliment. Répliqua-t-il avec un sourire en coin.

— Ce n'était pas un compliment Malefoy, juste une constatation. 》

Je le laissais en plan et accélérais le pas pour avoir le temps de raconter cette discussion étrange à Jade, avant le cours de défense contre les forces du Mal.

13 h 15

Je passais la porte de la salle commune et m'affalais sur un fauteuil non loin. Je posais mon sac et fermais les yeux quelques instants. J'étais épuisée. J'avais la chance, contrairement à ma meilleure amie, de ne pas avoir de cours le jeudi après-midi. Je profitais souvent de ce temps libre pour faire mes devoirs ou aller flâner dans les rayons de la bibliothèque. Ayant fini mon devoir de Potions très tard la veille, j'avais prévu de me reposer.

J'ouvris un œil en entendant des bruits de pas. Cela ne pouvait pas être Jade car je venais de la déposer devant sa salle de cours.

《 Salut Blaise ! Saluais-je mon ami. Si c'est Malefoy qui t'envoie, tu peux lui dire que je n'ai toujours pas changé d'avis. C'est non.

— Ah non, je ne suis pas là de la part de Drago. Il est assez grand pour gérer ses affaires tout seul. Rit-il. Tu n'aurais pas oublié qu'on devait terminer notre devoir d'Arithmancie aujourd'hui ?

— Ah mince, si. Bâillais-je. Ne bouge pas, je vais chercher mes affaires. 》

Je pris mon sac et montais dans mon dortoir. Je sortis mes affaires d'Arithmancie que je rangeais dans mon sac après l'avoir vidé de mes cours de la journée.

Je redescendis et trouvais Blaise en pleine discussion avec Malefoy.

《 C'est bon, on peut y aller. Annonçais-je à mon ami.

— Vous allez où ? Nous demanda Malefoy.

— À la bibliothèque. On te doit des explications supplémentaires cher préfet ? 》

Malefoy grogna et partit en direction de l'escalier qui menait à son dortoir.

《 Bon, c'est quoi cette histoire entre Drago et toi ? M'interrogea Blaise.

— Je n'en sais rien, tu n'as qu'à lui demander ce qu'il veut. Et toi avec Parkinson, ça avance ?

— Ne change pas de sujet Holly. De toute façon, je ne vois pas de quoi tu parles. Donc je disais, qu'est-ce qui se passe avec Drago ?

— Ne change pas de sujet Blaise. Alors avec Parkinson ? 》

Je lui fis les yeux doux.

《 Roh tu es agaçante ! Râla-t-il faussement. Et bien, il n'y a rien du tout entre elle et moi. 》

Il passa sa main dans sa nuque, visiblement gêné.

《 Bah qu'est-ce que t'attends ? L'encourageais-je. Tu lui plais aussi, ça se voit !

— Non, c'est Drago qui lui plaît.

— N'importe quoi. Tu verrais comment elle te regarde. 》

Nous arrivâmes à l'entrée de la bibliothèque. Nous nous installâmes à une table dans un coin et je partis chercher les livres dont nous avions besoin pour terminer notre devoir.